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DOSSIER ALTERCROISSANCE / ÉPILOGUE

Publie le samedi 19 mars 2005 par Open-Publishing
1 commentaire

Ce texte fait partie d’un dossier complet sur l’altercroissance en cours de réalisation. Vous pouvez trouver les précédents volets en cliquant sur les liens ci-dessous.

 Préambule
 Introduction
 Chapitre 1
 Chapitre 2
 Chapitre 3
 Chapitre 4
 Chapitre 5
 Chapitre 6


de Matt Lechien

LE CAPITALISME N’EST PAS SOLUBLE DANS L’ALTERMONDIALISME

Cet épilogue n’est pas une conclusion, loin de là. Il reste tant de choses à dire, et surtout à faire, qu’il faudrait être bien présomptueux pour croire que l’on peut faire le tour d’une question aussi vaste que l’altercroissance en l’espace de quelques pages. Le but de ce dossier n’était absolument pas de tout résoudre, mais plus modestement d’essayer de trouver une méthodologie simple qui permette de répondre de façon rationnelle aux diverses problématiques que nous impose le capitalisme dont la devise est : toujours plus de devises [jeu de mots, 10 € dans le petit cochon].

Je le concède très volontiers, une fois n’est pas coutume, ce travail était en grande partie pour moi. Je ne me pose jamais trop de questions avant de tremper ma plume dans l’inépuisable encre virtuelle de mon traitement de texte. J’écris parce que le besoin s’en fait sentir, le plus souvent pour partager, et épisodiquement pour creuser et tempérer des idées qui me turlupinent. Ça doit être ce que certains mondains sans personnalité appellent le surréalisme. Tout ça pour dire que je rejette en bloc toute forme de manichéisme. Prendre quelques heures pour réfléchir, confronter des points de vue, se poser... ça fait du bien, surtout avant une ultime bataille qui s’annonce rude.

Je suis loin d’être persuadé qu’être écrivain puisse être un métier, alors je vais employer le mot « passion » pour qualifier mon occupation à temps plein. Étant donné la nature de ma passion, il va sans dire que je suis un amoureux des mots. Ils sont ma matière première. Mon unique matériau. De petites briques qui, savamment mises bout à bout, peuvent conduire un littérateur bien inspiré à construire une œuvre digne de ce nom. C’est pourquoi, j’ai en horreur ceux qui saccagent le verbe. Aujourd’hui, le mot révolution ne veut plus rien dire, j’ai de plus en plus de mal à l’employer. Les galvaudeurs de tous poils l’ont accommodé à toutes les sauces possibles et inimaginables. Les chanteuses au rabais issues de la real TV n’hésitent pas à s’égosiller pour vilipender ce thème porteur afin que les mougeons trémoussent leurs popotins dessus [le mougeon n’a pas d’oreilles, c’est bien connu]. Les publicitaires en font un argument commercial. Les bobos vétérans du glorieux mois de mai 1968 se plaisent à nous faire croire que la révolution serait depuis cet acte manqué devenue permanente. Sans parler des politicards, tous fins démagogues, qui n’hésitent pas à qualifier leurs réformes de merde par ce vocable dont ils feraient bien de se méfier avant qu’il ne leur tombe sur le dos au sens strict du terme.

J’en passe, et des meilleures... Du coup, il devient difficile de s’adresser à un auditoire en étant sûr que le sens de ce que l’on dit soit bien compris. Mais bon, ici c’est différent, dans ce dossier il y a du temps pour s’expliquer et se faire comprendre, on n’est pas aux pièces. Alors employons le mot révolution, mais au bon sens du terme. On fout le système en l’air en évitant au maximum les dommages collatéraux, puis on construit une alternative. J’en remets une couche pour ceux qui sont un peu durs de la feuille : On prend les ploutocrates par la peau du cul et on les raccompagne jusqu’à la sortie. C’est ça la révolution ! Ça colle parfaitement à la définition de ce mot : « changement soudain et profond dans l’ordre social ». J’espère que c’est assez clair comme ça. Parce que c’est pas le tout d’employer ce mot à tort et à travers, il y a fatalement un moment où l’action devient plus parlante que la parole elle-même.

Je ne suis absolument pas pessimiste de nature, ce qui ne m’empêche pas d’être lucide. Aux vues de la conjoncture actuelle et passée, je suis intiment convaincu que nous sommes en train de toucher le fond. Je ne parle pas de corporatisme, ni d’une histoire de pourcentage sur le pouvoir d’achat, ni de points de retraite en moins... NON ! C’est beaucoup plus grave que ça. Le capitalisme est en train de flinguer complètement la planète et nous avec. Se révolter contre cette abomination est donc une question de survie pour nous tous, citoyennes et citoyens du monde. Sans parler du sort qui attend les générations à venir - si jamais il y en a, si ça continue comme ça. C’est donc plus qu’un devoir que de retrousser ses manches pour virer les 1% qui exploitent les 99% restants. A un contre cent, ça me parait tout à fait jouable. Mais attention, avant cela il faut savoir vers quoi on va. C’est ce en quoi une réflexion sur l’altercroissance est un élément indispensable pour franchir le pas en toute sérénité.

Dans un premier temps on est au milieu d’un grand bordel généralisé que certains nomment pompeusement « économie de marché ». Dans ce monde, Il faut donc faire le tri entre ce qui est bien, moyen et pas bien du tout. Vient ensuite le temps de savoir vers quelle direction aller. Pas de panique, on pose les valises et on réfléchit un peu. Avec un soupçon de perspicacité, une question doit l’emporter sur toutes les autres : Comment être sûr de ne pas faire une connerie quand on prend une décision ?

1) systématiquement intégrer la notion de développement durable et de respect de l’environnement
2) se demander si telle ou telle option est réellement un progrès, un gadget ou un boulet
3) ne pas engendrer de compétition entre les personnes et privilégier l’action commune.
4) ce qui est profitable doit systématiquement l’être pour toutes et tous.
5) faire en sorte de ne pas créer ni élite ni classes sociales qui sont une aberration pour tout humaniste digne de ce nom. L’horizontalité des rapports humains c’est le vrai respect mutuel.
6) rechercher l’ordre naturel des choses. On ne peut pas bousculer impunément les lois naturelles qui régissent notre univers.
7) favoriser tous les débats. Le peuple c’est tout le monde, notre destin nous appartient. Chacun a son mot à dire, la liberté ne peut être effective que selon ce principe.
8) l’autogestion est un maître mot
9) bannir la démagogie et le mensonge
10) ne pas confondre vitesse et précipitation
11) n’écouter que ceux qui maîtrisent parfaitement leur sujet ou domaine de compétences
12) rechercher l’unité et non la division
13) niveler vers le haut et non pas vers le bas
14) placer des garde-fous pour éviter tout privilège
15) être visionnaire et perfectionniste
16) se remettre sans cesse en question

J’oublie certainement quelques points, mais je suis certain que vous allez vous faire un plaisir de les trouver par vous-mêmes. L’essentiel est que la trame d’une réelle alternative puisse se tisser collectivement de manière consensuelle. A partir de là, on peut considérer que le ressort révolutionnaire commence inexorablement à se comprimer. Quand on en arrive à cette phase, il se créé une force positive contre laquelle nul n’est de taille à lutter. On se bat avec et pour des idées. Mais surtout, par pitié, n’oubliez pas que pour que ça change il faut se battre. Se battre avec son cœur, se battre avec ses tripes, se battre avec ses pieds, avec ses poings, avec tout ce qui nous tombe sous la main.

La planète qui agonise. Les scientifiques qui nous promettent des dommages irréversibles à court terme. Des millions d’africains qui meurent chaque année dans l’indifférence générale pour des raisons plus que facilement évitables. Plus proche de nous, des millions de précaires dans ce pays de morts qui s’appellent France et qui se prend pour la patrie des droits de l’homme. Comme s’ils étaient l’apanage d’un État, comme si la notion d’État avait quelque chose à voir avec une quelconque logique naturelle. J’en passe, et des situations les plus ignobles. Le tiers monde qui n’aura bientôt plus d’eau. Le quart monde que l’on jette à la rue. Les pauvres soi-disant en voie de développement que l’on exploite et laisse crever pire que des animaux. Les massacres, les tueries, les guerres, les tortures pour des motifs qui sont toujours les mêmes : des histoires de fric et de politique. Alors oui, on peut très bien prendre le parti de tourner la tête sans pour autant fermer les yeux. Mais on peut aussi relever la tête et se dire : JE NE SUIS PAS UNE GUENILLE !

Pendant l’élaboration de ce dossier, j’en ai profité pour peaufiner ma riposte. Certes, une modeste contribution à l’échelle de ce monde, mais néanmoins effective, énergique et efficace. Un concentré d’insoumission envers le désordre capitaliste. Après le calme, la tempête. Comme dit la réplique d’un célèbre film hongkongais : JE NE SUIS PEUT-ÊTRE QU’UN PAYSAN, MAIS JE SAIS ME BATTRE. Alors, je la reprends à mon compte pour vous dire : Je ne suis peut-être qu’un con, mais je me bats ! Pas encore assez bien à mon goût, mais travail quotidien sur moi-même se faisant, je progresse et je constate avec plaisir et immense respect que nombre de cons dans mon genre suivent la même voie. Alors vive nous, vive les cons ! Rien à foutre de la politique, de la gloire, de l’argent. Tout ce qui compte c’est la justice avec un « J » majuscule. Chaque fois que je croise un SDF, c’est Seillière qui me crache au visage. Le peu que j’allume mon poste de télévision pour regarder les « infos », c’est Bush, Blair, Chirac, Berlusconi, Poutine, Sharon... qui m’insultent et provoquent mille maux dans ma tête. Sans parler du reste, la langue de bois médiatique, la folie sourde du monde du béton, la violence sans cesse nourrie par plus de violence, les aliments et l’eau qui empoisonnent... etc. Pour ne pas réagir à tout cela comme il se doit, comme le ferait une femme ou un homme qui se prétend humain, soit il faut être un sacré légume ou bien le dernier des égoïstes. Le moment n’est plus à la résistance, l’heure de l’offensive généralisée se précise de semaine en semaine.

Qu’on se le dise aux quatre coins du monde : Le capitalisme n’est pas soluble dans l’altermondialisme. L’altermondialisme ne peut progresser que sur des bases anationalistes et réellement démocratiques au sens strict du terme. Il y en a marre des pseudos débats qui tournent en boucle. Que chacun choisisse son camp maintenant. D’un coté ceux qui veulent préserver le monde marchand d’une manière dure ou soft et de l’autre ceux qui veulent une réelle alternative. Il y a une ligne rouge à ne pas franchir entre les deux. La révolution n’est pas une marchandise, l’altercroissance non plus.

Voilà, j’ai exprimé ce que j’avais à exprimer. J’espère vous avoir donné envie de faire pareil. De réfléchir, de partager et d’agir. C’est tout le mieux que j’ai à vous souhaiter en attendant de passer à la vitesse supérieure. Si jamais vous cherchez des armes redoutables pour lutter contre l’avanie capitaliste, ne loupez pas les prochains dossiers, il y aura matière à faire très mal à la ploutocratie. On repasse donc à la révolution pratique. Parallèlement à ça, d’ici trois ou quatre jours, nous mettrons à la dispositions de toutes et tous un puissant outil pour sortir tout en douceur du système. Après cela, il va être difficile pour des galapias comme Seillière et consort de dire que nous ne savons pas quel monde nous voulons, que toutes nos revendications ne sont que chimères. Désolé pour ceux qui pensaient que la révolution aurait lieu un 30 avril, la révolution est déjà en marche depuis quelque temps et rien ne pourra l’arrêter.

D’ici un petit délai, ce dossier sera mis en page, corrigé et compilé au format PDF. Il sera posté un peu partout sur l’internet libre. Et puisque je suis en pleine forme, vous aurez aussi droit à deux bonus multimédias.

Merci pour votre attention.

Messages

  • salut compagnon

    j’me posais une question et peut etre tu pourrais me repondre ou m’orienter.
    Comment dans un ’altersysteme’ tu gères la partie chauffage d’une maison ? (en pratique dans un endroit ou il n’y a pas de source d’eau chaude ou autre truc trop particulier a une localité... et pas trop polluant, style j’crois pas que le bois soit une solution)

    merci
    a+