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DSK : BHL nous sort son petit couplet
Publie le mardi 17 mai 2011 par Open-Publishing8 commentaires
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Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy
Le 16 Mai 2011
Défense de Dominique Strauss Kahn
Lundi matin.
Je ne sais pas ce qui s’est réellement passé, avant-hier, samedi, dans la chambre du désormais fameux hôtel Sofitel de New-York.
Je ne sais pas – personne ne sait puisque rien n’a filtré des déclarations de l’intéressé - si Dominique Strauss-Kahn s’y est rendu coupable des faits qui lui sont reprochés ou s’il était, à cette heure-là, en train de déjeuner avec sa fille.
Je ne sais pas – mais cela, en revanche, il serait bon que l’on puisse le savoir sans tarder – comment une femme de chambre aurait pu s’introduire seule, contrairement aux usages qui, dans la plupart des grands hôtels new-yorkais, prévoient des « brigades de ménage » composées de deux personnes, dans la chambre d’un des personnages les plus surveillés de la planète.
Et je veux pas non plus entrer dans les considérations de basse psychologie – comme on dit basse police – qui, prétendant pénétrer dans la tête de l’intéressé et observant, par exemple, que le numéro de la fameuse chambre (2806) correspondait à la date (28.06) de l’ouverture des primaires socialistes dont il est l’incontestable favori, concluent à un acte manqué, un lapsus suicidaire, patati, patata.
Ce que je sais c’est que rien au monde n’autorise à ce qu’un homme soit ainsi jeté aux chiens.
Ce que je sais c’est que rien, aucun soupçon, car je rappelle que l’on ne parle, à l’heure où j’écris ces lignes, que de soupçons, ne permet que le monde entier soit invité à se repaître, ce matin, du spectacle de sa silhouette menottée, brouillée par 30 heures de garde à vue, encore fière.
Ce que je sais c’est que rien, aucune loi au monde, ne devrait permettre qu’une autre femme, sa femme, admirable d’amour et de courage, soit, elle aussi, exposée aux salaceries d’une Opinion ivre de storytelling et d’on ne sait quelle obscure vengeance.
Et ce que je sais, encore, c’est que le Strauss-Kahn que je connais, le Strauss-Kahn dont je suis l’ami depuis vingt cinq ans et dont je resterai l’ami, ne ressemble pas au monstre, à la bête insatiable et maléfique, à l’homme des cavernes, que l’on nous décrit désormais un peu partout : séducteur, sûrement ; charmeur, ami des femmes et, d’abord, de la sienne, naturellement ; mais ce personnage brutal et violent, cet animal sauvage, ce primate, bien évidemment non, c’est absurde.
J’en veux, ce matin, au juge américain qui, en le livrant à la foule des chasseurs d’images qui attendaient devant le commissariat de Harlem, a fait semblant de penser qu’il était un justiciable comme un autre.
J’en veux à un système judiciaire que l’on appelle pudiquement « accusatoire » pour dire que n’importe quel quidam peut venir accuser n’importe quel autre de n’importe quel crime – ce sera à l’accusé de démontrer que l’accusation était mensongère, sans fondement.
J’en veux à cette presse tabloïd new-yorkaise, honte de la profession, qui, sans la moindre précaution, avant d’avoir procédé à la moindre vérification, a dépeint Dominique Strauss-Kahn comme un malade, un pervers, presque un serial killer, un gibier de psychiatrie.
J’en veux, en France, à tous ceux qui se sont jetés sur l’occasion pour régler leurs comptes ou faire avancer leurs petites affaires.
J’en veux aux commentateurs, politologues et autres seconds couteaux d’une classe politique exaltée par sa divine surprise qui, sans décence, ont, tout de suite, dès la première seconde, bavé leur de Profundis en commençant de parler de « redistribution des cartes », de « nouvelle donne » au sein de ceci et de cela, j’arrête, car cela donne la nausée.
J’en veux, car il faut quand même en nommer un, au député Bernard Debré fustigeant, lui, carrément, un homme « peu recommandable » qui « se vautre dans le sexe » et se conduit, depuis longtemps, comme en « misérable ».
J’en veux à tous ceux qui accueillent avec complaisance le témoignage de cette autre jeune femme, française celle-là, qui prétend avoir été victime d’une tentative de viol du même genre ; qui s’est tue pendant huit ans ; mais qui, sentant l’aubaine, ressort son vieux dossier et vient le vendre sur les plateaux télé.
Et puis je suis consterné, bien sûr, par la portée politique de l’événement.
La gauche qui, si Strauss-Kahn venait à s’éclipser, perdrait son champion.
La France dont il est, depuis tant d’années, l’un des serviteurs les plus dévoués et les plus compétents.
Et puis l’Europe, pour ne pas dire le monde, qui lui doit d’avoir, depuis quatre ans, à la tête du FMI, contribué à éviter le pire.
Il y avait, d’un côté, les ultra libéraux purs et durs ; les partisans de plans de rigueur sans modulations ni nuances – et vous aviez, de l’autre, ceux qui, Dominique Strauss-Kahn en tête, avaient commencé de mettre en œuvre des règles du jeu moins clémentes aux puissants, plus favorables aux nations prolétaires et, au sein de celles-ci, aux plus fragiles et aux plus démunis.
Son arrestation survient à quelques heures de la rencontre où il allait plaider, face à une chancelière allemande plus orthodoxe, la cause d’un pays, la Grèce, qu’il croyait pouvoir remettre en ordre sans, pour autant, le mettre à genoux. Sa défaite serait aussi celle de cette grande cause. Ce serait un désastre pour toute cette part de l’Europe et du monde que le FMI, sous sa houlette, et pour la première fois dans son histoire, n’entendait pas sacrifier aux intérêts supérieurs de la Finance. Et, là, pour le coup, ce serait un signe terrible.
Bernard-Henri Lévy
Messages
1. DSK : BHL nous sort son petit couplet, 17 mai 2011, 09:48
Voir içi http://www.politis.fr/Si-C-Est-Un-Coup-Monte,14171.html un petit rappel opportun de Sébastien Fontenelle où l’on voit que pour DSK la véracité des faits n’a pas toujours eu une grande importance.
2. DSK : BHL nous sort son petit couplet, 17 mai 2011, 12:41
Le pompeux cornichon a perdu, c’est hélas une habitude, une bonne occasion de se taire.
3. DSK : BHL nous sort son petit couplet, 17 mai 2011, 13:00
BHL invente le concept de "nations prolétaires" pour défendres son ami DSK... BHL se prend pour Mitterant et utilise un suicidé pour défendre son ami DSK...
BHL est un crime contre l’intelligence à lui tout seul. Un concentré de haine de classe et de fatuité !
BHL veut une justice à deux vitesse : complaisante et rampante envers ses amis, violente envers le peuple !!!
De profondis !
Carland
1. Référence à Mussolini ?, 17 mai 2011, 19:04
... le concept de "nations prolétaires", c’est me semble-t-il un truc mussolinien.
2. DSK : BHL nous sort son petit couplet, 18 mai 2011, 18:34
Ah voilà je me suis gauffré en disant que BHL invente "les nations prolétaies". Ben non le concept n’est pas de lui, mais de ses amis fafs.
Comme si BHL pouvait conceptualiser qui que ce soit.
Le lien vers les explications : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article117173
Carland
3. DSK : BHL nous sort son petit couplet, 19 mai 2011, 17:00, par florence-o13
Il a aussi inventé les "Sanctions Unies"
http://francoiseblanche.hautetfort.com/archive/2011/05/19/bernard-henri-levy-tu-sais-hubert.html
4. DSK : BHL nous sort son petit couplet, 17 mai 2011, 15:49, par COKESTAR
Que BHL enfile son costume de soubrette du capitalisme et aille partager la suite de DSK à Ryker Island. C’est là qu’il connaîtra vraiment en profondeur son cher ami (et s’il peut emmener la rue de Solférino affublée du même accoutrement avec lui, ça nous fera des vacances et ça égaillera ce triste ilot).
5. DSK : BHL nous sort son petit couplet, 17 mai 2011, 21:46, par Anjou
L’abbé HL a parlé. La messe est dite.