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De plus en plus clair au PS (pour celles et ceux qui n’auraient pas encore vu..)

Publie le jeudi 22 mai 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Le maire de Paris publie jeudi « De l’audace » chez Robert Laffont.

La dédicace est un aveu : « À Lionel, Claude et Daniel ». Dès la première page du livre qu’il publie jeudi, intitulé De l’audace, Bertrand Delanoë assume une filiation, au risque de s’y enfermer. Lionel Jospin, Claude Estier et Daniel Vaillant, ce sont ses mentors et ses amis politiques depuis plus de trente ans. Avec eux, il a formé la « bande du XVIIIe arrondissement ». Toute une histoire… Pourtant, l’ouvrage est censé propulser le maire de Paris le plus populaire des socialistes vers l’avenir : le congrès du PS et peut-être sa conquête en novembre. Samedi, il réunit ses partisans à Paris. Mardi, il a rendu publique une nouvelle liste de 190 soutiens : quelques maires, trois députés, des élus locaux, des militants… Peu de ralliements de poids. Attentistes, les socialistes veulent en savoir plus sur le projet de Bertrand Delanoë avant de basculer dans son camp, celui de Ségolène Royal ou un troisième.

Peut-être trouveront-ils un début de réponse dans ce livre d’entretiens avec le patron de Libération, Laurent Joffrin. Sans parvenir à quitter le terrain qu’il connaît le mieux, celui de Paris, Delanoë y évoque ses origines, son engagement à gauche, sa vision des médias, de l’immigration, de l’écologie ou de la lutte contre le terrorisme. Mais l’audace arrive surtout sur le terrain économique, où Delanoë revendique sa modernité.

Accepter le libéralisme. Le « sarkozysme, ce bonapartisme modéré par la désinvolture, est profondément antilibéral ». Bertrand Delanoë veut reconquérir le terrain perdu par la gauche sur le plan des idées en défendant la « liberté » au sens philosophique. « M. Sarkozy se veut souverain omnipotent : le libéralisme, c’est le contraire, c’est la tolérance devant les démarches individuelles. Je suis libéral. La droite ne l’est pas. La gauche doit se réapproprier avec fierté le mot et la chose. » Pour le maire de Paris, « libertaire » qui n’a « jamais été marxiste », la gauche doit adopter « une doctrine de la liberté et de la justice dans une société imparfaite et non une doctrine de la lutte des classes qui nous promet une société égalitaire et parfaite ». Il va même jusqu’à employer des mots tabous : « Si les socialistes du XXIe siècle acceptent enfin pleinement le libéralisme, s’ils ne tiennent plus les termes de “concurrence” ou de “compétition” pour des gros mots, c’est tout l’humanisme libéral qui entrera de plein droit dans leur corpus idéologique. Il faut choisir : la synthèse est morte. Voici venu le temps des différences assumées. » Revendiquant l’importance de l’impôt et la place de l’État, il nuance : « Ce qui est inacceptable pour un progressiste, c’est de hisser le libéralisme au rang de fondement économique et même sociétal avec ses corollaires, désengagement de l’État et laisser-faire économique. »

La gauche managériale. « Pour être un bon socialiste, désormais, il faut être un bon manager. » S’en suivent plusieurs pages d’exemples parisiens : Delanoë voudrait accréditer l’idée qu’on peut diriger la France comme il a géré Paris. « Pour gagner [une présidentielle] il faut être crédible ». Une méthode pour cela : savoir trouver des marges de manœuvre. « Ces ressources résident notamment dans les gains d’efficacité que nous pouvons réaliser dans le fonctionnement de l’État et des services publics. C’est ce que nous avons fait à Paris. » Delanoë revendique aussi les idées d’« autorité » et de « sanction ». « Pour diriger, il faut avoir de l’autorité. »

Ses ambitions futures. Rien de neuf de ce côté-ci. « Réélu maire de Paris, j’honorerai totalement le mandat confié par le suffrage universel. Et si je dois en plus investir (…) de l’énergie pour mon pays, pour ma famille politique (…) je n’hésiterai pas. Je le ferai. À la place où la démocratie et les socialistes décideront que je dois agir. »

La défaite présidentielle de Royal. En 2002, « il y a eu la division, l’émiettement des voix à gauche dont Jospin a été victime. Mais cela n’a pas joué en 2007 ». Mais pour ne pas apparaître comme un mauvais camarade vis-à-vis de l’ancienne candidate, Delanoë rappelle autant que possible qu’il l’a soutenue. Il ajoute cependant : « Ce n’est pas accabler Ségolène Royal que de dire que si le parti n’a pas bien travaillé [entre 2002 et 2007], sa candidate n’a pas non plus pallié ses insuffisances. » Royal « se référait à Mitterrand mais sa manière d’évacuer la période Jospin était gênante. D’autant qu’elle avait fait partie de son gouvernement. On ne peut pas incarner une espérance si on n’assume pas sa propre histoire collective ». Delanoë revendique des différences avec sa rivale : « Je ne suis pas certain que ma gauche soit exactement la gauche de Ségolène Royal. » Il se distingue notamment sur la question de l’alliance avec le MoDem, qu’il refuse : « Quelle est la base politique et programmatique d’une telle coalition ? »

Sa vie privée. Pudique, Bertrand Delanoë parle généralement peu de lui-même. Dans le livre, il revient quand même sur son enfance en Tunisie, ses premières indignations, sa famille conservatrice, l’agression qui a failli lui coûter la vie ou encore son rapport à la religion. « Le catholicisme m’a profondément marqué. Jusqu’à l’âge de quatorze ans, j’ai été très croyant, pratiquant, Petit Chanteur à la Croix de bois. » Aujourd’hui, Delanoë se dit « agnostique ». Il confie aussi avoir « été franc-maçon, mais la pratique me pesait ». Très brièvement, le maire aborde aussi son homosexualité et les préjugés qui l’accompagnent : « On croit que l’homosexualité est acceptée à Paris mais pas en banlieue ou en province. C’est une idée fausse. Comme les gens sentent que ce n’est pas un problème pour moi, ce n’est plus un problème pour eux. »

http://www.lefigaro.fr/politique/2008/05/21/01002-20080521ARTFIG00015-delanoe-invitela-gauche-aaccepter-leliberalisme.php

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Quelques députés PS vont lancer un appel, en direction de leurs collègues socialistes, en faveur de la réforme des institutions, dans une tribune qui doit être publiée dans Le Monde daté de vendredi, dont l’AFP a eu copie.

"Le parti socialiste ne saurait se soustraire à ses responsabilités au moment où des progrès importants peuvent être obtenus" pour la vie démocratique, écrivent ces députés.

"Pour notre part, nous sommes prêts à les prendre", soulignent les signataires, parmi lesquels figurent Christophe Caresche, Jean-Marie Le Guen, Didier Migaud, René Dosière et Manuel Valls, selon une source au PS.

Joint mercredi soir par l’AFP, le président du groupe PS, Jean-Marc Ayrault, s’est dit "serein" sur l’unité du groupe au moment du vote.

"Cet appel exprime l’une des sensibilités qui existent au sein du groupe sur le projet de réforme. Il y a ceux qui pensent que c’est une opportunité et d’autres qui n’en veulent pas", a déclaré M. Ayrault.

"La ligne de conduite sera définie mardi, à l’issue de l’examen du texte. On fera le bilan et on tranchera par un vote", a-t-il insisté.

L’esprit de cette initiative est de favoriser l’accouchement d’"un texte équilibré" entre les positions de la majorité et les exigences de la gauche, a déclaré un signataire.

"Nous sommes inquiets qu’une négociation n’arrive pas à se nouer. On a le sentiment qu’il y a deux approches qui ne se rencontrent pas. Il faut passer un vrai compromis, mais pour cela, il faut le vouloir et en définir les contours", a-t-il ajouté en déplorant en substance la frilosité du PS dans ce dossier.

"Je comprends le souci tactique" qui consiste à mettre en avant les exigences des socialistes sur le texte. Mais "à force de tendre la corde, elle va finir par casser".

Interrogé sur cette initiative, Arnaud Montebourg, chef de file des députés PS sur ce dossier, l’a jugée "prématurée". "Je souhaite qu’on aille au bout du processus avant de se prononcer, c’est à la fin de la discussion qu’on pourra construire une position", a-t-il dit.

"C’est un texte parmi d’autres contributions qui viendront alimenter le débat général" ? a-t-il ajouté.

Pour M. Ayrault "la parole est libre au PS et le vote arrêtera une position commune". Pari ailleurs, "quel que soit le vote" du groupe PS en première lecture, cela ne préjuge en rien de notre position finale au Congrès de Versailles", a-t-il répété.

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-35541006@7-354,0.html

Messages

  • avec lui, l’Italie nous guette ; peut-être veut-il imiter ses camarades maires de Londres et de Rome qui ont mordu la poussière devant la droite
    Un vieux proverbe dit : il vaut mieux l’original que la copie.
    La droite n’a rien à craindre de cette gauche caviar et bobo.

  • chaque fois que je lis un article qui parle du PS, ca me fait le même effet qu’un livre de Harry Potter : tout le monde en parle mais moi au bout de trois lignes , j’sais pas ce que j’ai mais j’ai un de ces coups de pompe...

    ZZZZ.... ZZZZZ.... ZZZZZZ....

    VDJ

    • Les partis de collaboration avec le "nouvel ordre mondial" n’ont aucune différence entre eux. Ce sont des produits qui sont promus avec des emballages et des logos distincts, c’est tout.

      Rien n’est plus dangereux que d’avoir "un coup de pompe" lorsque vous entendez diffuser en boucle cette non-différence entre les partis, parce que votre sommeil est justement ce qui est planifié par la propagande mainstream.

      En acceptant de vous endormir, vous réagissez exactement comme il est attendu de vous... et le plus grave est qu’à ce moment vous vous croyiez libre : vous croyez sincèrement que vous choisissez de dormir pour ne pas entendre des inepties qui vous heurtent, alors qu’à votre insu vous vous laissez endormir.

      Pour l’heure du réveil, si la majorité continue à se laisser programmer à dormir, et si ceux qui veulent agir continuent à se laisser diviser (une autre stratégie très opérationnelle de la propagande mainstream : le dénigrement et la suspicion généralisée, pour faire se neutraliser les résistants entre eux), voici ce que Thomas Jefferson avait annoncé pour nous il y a déjà deux siècles :

      “Je considère que les institutions bancaires sont plus dangereuses qu’une armée. Si jamais le peuple américain autorise les banques privées à contrôler leur masse monétaire, les banques et les corporations qui se développeront autour d’elles VONT DEPOUILLER LES GENS DE LEURS BIENS JUSQU’AU JOUR OU LEURS ENFANTS SE REVEILLERONT SANS DOMICILE SUR LE CONTINENT QUE LEUR PERES AVAIENT CONQUIS.”

      http://www.nouvelordremondial.cc/cat/la-fed/

    • la "liberté philosophique" ? Cette réference ne signifie rien pour ceux qui ne savent pas de quoi il s’agit, et fait rire les autres. (Au choix descartes, leibniz, spinoza, kant, hegel, marx, fichte, sartre, nietzsche, bergson) il faut nous dire bertrand...Cela rappelle la "politique de civilisation" de Sarkozy, pour enfumer les gogos

    • Plus liberal que Sarkozy ! Delanoë le dit lui-même ! l’amalagame, à cause du radical commun, entre LIBERTE et "liberalisme" a été voulu par la droite. Il est repris par ce qui s’appellerait le PS !!!

      Libearal veut dire aussi GENEREUX.

      Tous des mots de notre langue qui devront maintenant avoir deux entrées dans les dictionnaires : l’entrée habituelle, et l’entrée consacrée à la novlangue néolibérale : vous entendez LIBERTE, on vous applique ESCLAVAGE.