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Déclaration de Francis WURTZ, Président du groupe GUE/NGL en réponse au Président Sarkozy
Publie le vendredi 11 juillet 2008 par Open-Publishing11 commentaires
Strasbourg le 10/7/2008,
Monsieur le Président,
Je vais concentrer mon intervention sur une double caractéristique de cette présidence française, à savoir son incontestable point fort et son trop évident point faible.
Son point fort, par rapport aux habituels ténors de l’Union, c’est qu’elle ne dit pas que l’Europe va bien et qu’elle doit continuer ainsi, quand de plus en plus d’Européens pensent qu’elle va mal et que les choses doivent changer. Fort bien.
Mais après ? C’est là que le bât blesse. Quelles conclusions tirez-vous, Monsieur le Président, de cette apparente lucidité sur la crise de légitimité que subit aujourd’hui l’Union, en particulier son modèle économique et son mode de fonctionnement ?
Vous affirmez vouloir comprendre et respecter le malaise des Européens vis à vis de l’Union. Mais vous faites pression sur le peuple irlandais pour l’amener à se dédire, alors qu’il n’a fait qu’exprimer tout haut, après les Français et les Néerlandais, ce que des millions d’autres Européens ont sur le cœur !
Vous critiquez avec raison la façon dont la BCE gère l’euro depuis sa tour d’ivoire. Mais vous ne préconisez jamais de revoir les statuts qui lui octroient cette toute puissance et même lui fixent cette mission !
Vous affirmez, au sujet de l’immigration, vouloir, « servir les valeurs qui sont les nôtres », mais vous avez appuyé la directive de la honte, condamnée par la Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, par toutes organisations des droits de l’Homme comme par les Eglises européennes, précisément parce qu’elle viole des valeurs humaines essentielles.
Vous évacuez la question sociale - qui doit, selon vous, rester du seul ressort des Etats. Mais vous ne dites mot de la Cour européenne de Justice qui rend arrêt sur arrêt mettant en concurrence les modèles sociaux au sein même de l’Union. Au demeurant en se fondant sur les articles 43 et 49 du traité.
Vous dites que vous n’avez pas aimé l’image du « plombier polonais ». Moi non plus ! C’est une formule lancée par la droite populiste et popularisée à la télévision par M. Bolkestein. Je dis « Bienvenue aux travailleurs de tous les pays » à égalité de droits dans tous les domaines. C’est précisément ce que refuse l’actuel droit européen.
Je rappelle que, selon la Commission, en Basse-Saxe, pour un même travailleur, sur un même chantier, un travailleur d’un autre pays membre peut être payé moitié moins que le SMIC qui s’applique à un travailleur allemand.
Savez-vous ce que pense de ces arrêts un homme non suspect de populisme comme John Monks, Secrétaire général de la CES. Il juge ces décisions « considérablement problématiques » car, souligne-t-il, elles affirment « la primauté des libertés économiques sur les droits fondamentaux et le respect du droit du travail. » Que répondez-vous ?
Vous affirmez vouloir construire une « Europe qui protège ». Mais on ne vous entend pas critiquer toutes ces mesures structurelles qui précarisent l’existence des Européens : l’obligation d’ouvrir les entreprises de service public à la concurrence ; les pressions du Pacte de stabilité sur les salaires et les dépenses sociales ainsi que nombre de « lignes directrices » préparées par la Commission et adoptées par le Conseil - que vous appliquez dans votre propre pays avec zèle.
Citons la « ligne directrice » n°2 : réforme des régimes de retraites, de sécurité sociale et de soins de santé. « Ligne directrice » n°5 : flexibilité des marchés du travail. « Ligne directrice » n°13 : suppression des obstacles réglementaires, commerciaux et autres qui entravent indûment la concurrence. Et j’en passe.
Le retournement de la position de la France - et de l’Italie -, vient même de permettre au Conseil d’aller au-delà des obligations qu’il s’était fixées en se mettant d’accord sur un projet de directive autorisant la semaine de 65 heures ! C’est Dickens sacré nouveau « père de l’Europe ! »
Un dernier mot, Monsieur le Président : vous avez, ce weekend, devant vos invités européens - le Président du Parlement et celui de la Commission - et face à 2000 cadres de la droite française, conclu votre discours par une formule interprétée par la totalité du mouvement syndical comme une provocation - au demeurant fort imprudente - en affirmant que « désormais, quand il y a une grève, les Français ne s’en aperçoivent même plus ».
Le lendemain de ce haut fait, votre ministre de l’éducation nationale expliquait que c’était là « une manière de rassurer nos partenaires (européens) en présence des plus éminents d’entre eux. » Eh bien, si pour rassurer les dirigeants européens, il faut à présent insulter les syndicats, c’est qu’il est décidément urgent de changer l’Europe ! Mais pour de bon.
Messages
1. Déclaration de Francis WURTZ, Président du groupe GUE/NGL en réponse au Président Sarkozy, 11 juillet 2008, 17:45, par Slovar
Bonjour Francis,
Dans la mesure ou on sent bien dans tes propos que c’est quasiment foutu, que doivent faire les citoyens pour refuser la catastrophe que tu évoques ?
Car au delà du constat plus qu’alarmant, il est important de savoir s’il existe des solutions pour ne pas devenir le tiers monde du futur.
Cordialement
1. Déclaration de Francis WURTZ, Président du groupe GUE/NGL en réponse au Président Sarkozy, 12 juillet 2008, 10:37
Bien... rien !
Le capitalisme a déjas gagné, on attend juste là fin de l’humanité pour qu’il puisse y avoir un futur.
Hyoo
2. Déclaration de Francis WURTZ, Président du groupe GUE/NGL en réponse au Président Sarkozy, 12 juillet 2008, 11:17, par (k)G.B.
– Sortie de l’Europe. Immédiatement !
3. Déclaration de Francis WURTZ, Président du groupe GUE/NGL en réponse au Président Sarkozy, 12 juillet 2008, 12:02, par Le Merle Moqueur
Un constat "partagé" qui doit conduire à des luttes...
Mais voilà, lesquelles ? Là-dessus on attend des précisions...
Et si çà tarde à venir c’est que cette Europe là n’est pas amendable. Il faut la détruire et construire une Europe des Peuples qui ne soit en concurrence avec aucun bloc continental ou intercontinental, mais qui travaille à la Paix mondiale et à la construction d’un monde de coopérations ; un monde plus juste.
LE MERLE MOQUEUR
4. une europe sociale, 12 juillet 2008, 13:15
Une europe "sociale" ?
Oui, peut-être... avec les autres pays d’Europe qui seront sortis de l’Europe fasciste actuelle.
Pas avant : c’est pas parce-que le mot "socialiste" figurait dans "Nazional Socialism" que le nazisme était "social" !!!
5. Une armée hongroise pour réprimer nos révoltes, 12 juillet 2008, 14:03
Une Europe sociale avec QUI ?
Avec divers peuples qui acceptent deux cents ans après la révolution française d’avoir encore un roi ou une reine ?
Avec un peuple qui accepte que l’avortement soit interdit (Pologne) ?
Avec un peuple qui accepte que l’on élève des statuts à Hitler (Lituanie) ?
L’Europe ?
Les seuls en Europe qui ont une langue commune, ce sont les membres de la classe dominante qui, eux, parlent tous l’anglais.
Mais quand Sarko nous enverra une armée hongroise pour réprimer nos révoltes, on fera comment pour discuter avec les soldats hongrois, pour leur expliquer la situation et leur dire que les salauds c’est pas nous mais ceux qui ont été les chercher pour leur dire de venir nous tirer dessus ! ?
Souvenez-vous bien que Sarko a dit que c’est grâce à l’Europe qu’on avait évité le socialisme en France ; alors, une Europe sociale ?
Et le père Noël européen, vous y croyez encore ?
1. Une armée hongroise pour réprimer nos révoltes, 12 juillet 2008, 14:24
EXACT !
C’est "la langue de l’occupant" = BOYCOTT URGENT
(Sauf avec ses amis, of course)
2. Une armée hongroise pour réprimer nos révoltes, 12 juillet 2008, 14:39
Comment tu fais pour mettre une citation dans un cadre grisé ?
3. Une armée hongroise pour réprimer nos révoltes, 12 juillet 2008, 16:29
au dessus du formulaire "citer un message"...
6. Déclaration de Francis WURTZ, Président du groupe GUE/NGL en réponse au Président Sarkozy, 12 juillet 2008, 18:06, par as
Donc, il n’y a pas lieu d’avoir la moindre réaction concernant la suite du discours de Sarkon et qui fait tant rigoler l’UMP et les présidents du Parlement européen et de la commission européenne ?
Cette suite du discours n’était, en effet, pas du tout choquante :
"La France a besoin de l’Europe et l’Europe a beaucoup apporté à notre pays. Imaginons un peu ce qu’il serait advenu de la France et de son débat politique, lorsque nous avions des ministres communistes et des dirigeants socialistes au gouvernement de la France. Heureusement qu’il y avait l’Europe pour empêcher ceux-ci d’aller jusqu’au bout de leur idéologie et de leur logique. C’est aussi cela l’Europe !!"
1. Déclaration de Francis WURTZ, Président du groupe GUE/NGL en réponse au Président Sarkozy, 13 juillet 2008, 01:10
Si ! Mais fallait pas parler d’"Europe sociale"... ! Ca, ça donne des boutons ! On l’a trop entendu, ce mensonge-là ! Comme s’il était possible, poliment et gentiment et parlementairement de faire une "Europe sociale" avec le monstre d’UE = USA qui a été construit (par giscard entre autres) pour nous manger la laine sur le dos.
Ce que Sarko a dit est PROPREMENT MONSTRUEUX, mais il est dans son rôle, non ? Les "parlementaires" pourront inverser la vapeur ? Non ! Ils peuvent s’indigner, certes, légitimement, certes... mais Sarko n’en a cure ! Ca ne change strictement rien !