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Déclaration des syndicalistes de MILITANT

Publie le jeudi 12 novembre 2009 par Open-Publishing

Adoptée le 8 novembre 2009.

L’’action syndicale, loin d’être dépassée, est plus que jamais nécessaire. Résister aux attaques, obtenir des succès dans le combat pour les salaires et le temps de travail, pour les droits et les libertés, reste plus que jamais justifié et important parce que cela aide le monde du travail à prendre confiance en lui et à combattre pour émanciper l’’humanité du capital en s’’émancipant lui-même du salariat.

Parce que le système de production capitaliste repose sur l’’exploitation de l’’homme par l’’homme et parce qu’il ne connaît d’’autre mobile que la course au profit, à l’’accroissement infini de la valeur quelles qu’en soient les conséquences, il nous conduit aujourd’hui à la catastrophe. D’’une part, il remet en cause tous les progrès sociaux et démocratiques conquis par les générations antérieures, d’’autre part, il menace les conditions d’’existence de l’’humanité.

L’’entrée dans la condition salariale de milliards d’’habitants de Chine, d’’Inde, d’’Amérique latine, d’’Afrique, rend plus que jamais nécessaire la solidarité mondiale des travailleurs et leur organisation internationale contre le Capital et ses États. La lutte syndicale doit se mener dans son arène véritable : le monde.

Le moment actuel se caractérise aussi par une pression redoublée du pouvoir et des patrons pour faire des organisations syndicales leurs instruments, soit par la répression, soit par la cogestion, et par l’’idéologie du « nous sommes tous dans le même bateau » selon laquelle le capitalisme serait indépassable et pourrait nous offrir un travail « décent ».

La décence, c’’est la défense inconditionnelle des vraies revendications des travailleurs. S’’il est légitime de négocier dans la transparence et sur la base d’’un rapport de forces, ce que l’’action syndicale s’’est toujours efforcée de faire, cogérer avec les gouvernements et les patrons, qu’’on appelle cela « dialogue social » ou « gouvernance » ou « développement durable » ou autrement, ce n’’est pas du syndicalisme !

Les organisations syndicales internationales, CES et CSI en tête, vont dans ce sens au lieu d’’organiser de vraies luttes communes quand l’’occasion s’’en présente, et elle se présente de plus en plus souvent. Il n’’y a pas une seule organisation syndicale en France qui ne soit confrontée à ces problèmes et qui, par le biais de sa direction, ne soit mise sous pression pour accompagner les contre-réformes.

Le syndicalisme, c’est l’’action pour les revendications des travailleurs, à commencer par :
 l’’annulation et l’’interdiction des plans de licenciements collectifs, justifiés au nom de la « crise »,
 la hausse des salaires, retraites, pensions et minima sociaux,
 la réduction et la délimitation du temps de travail ; la défense des conditions de travail : contre l’intensification des cadences, la mobilité forcée, la souffrance au travail.
 l’’interdiction des plans de réduction d’’effectifs dans les services publics, donc l’’abrogation de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) et de la réforme territoriale de Sarkozy,
 la régularisation des travailleurs sans-papiers,
 la liberté d’’action-aucune entrave au droit de grève !-, la liberté d’’organisation syndicale sans restrictions, ni ingérences, ni conditions de « représentativité », dans toutes les entreprises et tous les services publics.

L’’histoire du mouvement syndical en France a conduit à l’’existence de plusieurs confédérations, fédérations et unions au niveau national mais les problèmes réels sont les mêmes pour tous. Aujourd’hui’, il est nécessaire et utile que les syndicalistes de différentes organisations, cultures et traditions, s’’associent et se coordonnent pour que l’’action syndicale soit menée, non pas sur la base du « dialogue social » avec Sarkozy et Parisot, mais sur la base des revendications.

Ainsi peuvent être jetées les bases d’’une unification syndicale dans une grande confédération générale du travail démocratique et indépendante de l’’État et des patrons.

Ainsi, nous contribuons à construire une action commune victorieuse imposant la grève générale tous ensemble le même jour et le regroupement contre nos adversaires-Élysée, gouvernement, Parlement, MEDEF.

L’’union fait la force, la centralisation contre gouvernement et patronat est la forme naturelle de tout combat efficace. Cela passe par l’’organisation commune de tous les travailleurs, syndiqués et non-syndiqués, quand vient l’’heure de l’’action, en assemblées générales souveraines, avec leurs comités de grève élus et contrôlés par eux-mêmes.

Le but d’un militant syndicaliste n’’est pas d’’agir à la place des salariés mais de leur permettre, à toutes et à tous, de prendre leurs affaires en main.

http://www.le-militant.org