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Déclaration du Comité confédéral national de la CGT suite aux attentats

par CGT

Publie le vendredi 20 novembre 2015 par CGT - Open-Publishing
5 commentaires

Déclaration du Comité confédéral national
de la CGT
des 17 et 18 novembre 2015

Le Comité confédéral national de la C
GT réuni les 17 et 18 novembre 2015, tient à témoigner son
soutien et sa solidarité à l’ensemble des familles touchées par la tragédie du vendredi 13
novembre. Elle salue à nouveau la mobilisation extraordinaire de l’ensemble des agents des
services et ent
reprises publiques.

Ces attentats, perpétrés sur des lieux de culture et de vie, frappent et concernent chacune et
chacun d’entre nous, toutes les populations de toutes religions, origines ou nationalités et
particulièrement la jeunesse. Des salariés, des
adhérents d’organisations syndicales, sont au
nombre des victimes, dont plusieurs de la CGT.

Les attentats qui ont touché la France, frappent les populations partout dans le monde, comme à
Beyrouth et en Turquie dernièrement, ou lors de l’explosion de l’
avion Russe.

Notre solidarité s’adresse à toutes les victimes de ces assassinats. Derrière ces atrocités, des
discours trop souvent entendus reviennent à grands pas. La guerre ne règle rien, au contraire. Les
lieux de tensions et conflits se multiplient a
vec leurs cortèges de morts, de destruction, de
désolation et de haine. Les multiples interventions militaires (en Irak, en Lybie, en Syrie, etc.), loin
d’instaurer la démocratie ont généré un appauvrissement des populations avec des centaines de
milliers
de victimes et une impasse économique et sociale. C’est le terreau sur lequel le terrorisme
se développe, poussant des populations entières sur le chemin de l’exil.

Avant la fin de la 2ème guerre mondiale, lors de la déclaration de l’OIT en 1944, l’ensemb
le des
pays de la planète avait affirmé que seule la justice sociale serait facteur de paix.

Bon nombre de gouvernements l’ont oublié et font le contraire.

La CGT réaffirme ses valeurs de paix et de fraternité dans son combat pour le progrès social, la
d
émocratie, la liberté, la laïcité, nécessaires au bien vivre ensemble. Elle s’insurge contre
l’invitation du front national à l’Elysée. Elle refuse toute stigmatisation des étrangers et amalgame
entre immigration et terrorisme.

Aujourd’hui, la CGT prend n
ote que le Président annonce dans son discours, ne plus considérer le
pacte de stabilité comme un horizon indépassable. Elle exige donc un pacte de progrès, de
démocratie sociale, d’éducation, de sécurité et de paix pour toutes les populations.

Nous somme
s favorables à un renforcement de la sécurité et des libertés des citoyens. Il ne faut
pas confondre des moyens et des effectifs de police et gendarmerie supplémentaires avec une
restriction des libertés individuelles et collectives. De même, combattre, éc
arter les formes de
radicalisation passe avant tout par le respect des droits fondamentaux d’accès à l’éducation, à la
culture, à la santé et à l’emploi.

Ce n’est pas une quelconque modification de la constitution qui permettra de tarir les sources de
financement et d’armement des terroristes. Il faut d’ailleurs souligner que l’Etat français est le
2ème pays vendeur d’armes au monde, devant la Russie et la
Chine. La CGT exige l’arrêt de tout
commerce d’armes avec les Etats qui entretiennent des liens avec les terroristes. Elle demande
que la priorité soit donnée à la recherche de solutions multilatérales dans le cadre de l’ONU.

Elle refuse que les salariés
et la population française, à travers des modifications de la
constitution, soient placés de fait dans un état d’urgence permanent.

Elle refuse que l’expression revendicative et le mouvement social soient muselés.

Cette situation douloureuse touche la co
nscience de chacun des citoyens, mais c’est bien le
combat pour la justice sociale qui fera reculer les guerres, le terrorisme, le fondamentalisme, la
xénophobie, le racisme, l’obscurantisme et la régression.

Plus que jamais, la CGT appelle les salariés à
refuser les reculs sociaux et se mobiliser pour les
salaires, l’emploi, la réduction du temps de travail et l’amélioration des conditions de travail, la
protection sociale, les libertés syndicales.

La CGT engage une large consultation des salariés, afin
d’être à l’écoute et de partager avec eux
ses propositions pour sortir de cette crise. Elle débattra de la nécessaire mobilisation à mettre en
œuvre pour y parvenir.

Pour cela, le Comité confédéral national, appelle à poursuivre et amplifier la rencontre
de ses
syndiqués dans leurs syndicats, sur leurs lieux de travail.

Après le temps du recueillement, les rendez
 
vous revendicatifs et mobilisations programmés
doivent avoir lieu en travaillant des modalités permettant d’assurer la sécurité des salariés. Pa
s
plus qu’il n’y a de trêve dans les attaques contre le monde du travail, il n’y aura de trêve dans
l’action syndicale pour le progrès social.

Notamment, le 2 décembre où la CGT appelle à une journée nationale d’action organisée en
territoire, ayant pour
thème « NON à la violence sociale, OUI à l’efficacité économique, sociale et
environnementale ».

La CGT œuvre pour préserver les droits et la citoyenneté de tous. C’est en ce sens, qu’elle a
sollicité une rencontre avec le Gouvernement, sur le contenu des
futures modifications
constitutionnelles envisagées et pour les mesures à prendre allant dans le sens des attentes des
salariés, dans le cadre de l’état d’urgence.

Montreuil, le 18 novembre 2015

Messages

  • UN DETAIL : la CGT devrait prendre ses distances avec les concepts que les conseillers en com des politiciens inventent pour crétiniser le peuple.
    "VIVRE ENSEMBLE" est une CONNERIE... Par-contre nous avons de plus en plus besoin de protéger nos VIES PRIVEES contre les intrusions des POUVOIRS qui prétendent être des "autorités"... Beaucoup de HLM ont besoin d’être insonorisés et d’isolation thermique...
    Sur un blog dont je ne me souviens pas j’ai lu un article insolent et arrogant intitulé : "vivre ensemble ? Et puis quoi encore ? Mon cul ?" qui explique que les intellectuels-conseillers ont été remplacés par des experts en marketing et des bureaucrates sans scrupule...

    • 1) Avec le "Bien vivre" et le "Vivre ensemble", ce texte opère une prouesse de de synthèse communicante : le "Bien vivre ensemble".

      2) Le texte évoque les victimes "de toutes religions" mais oublie les victimes athées.

      3) "La CGT exige l’arrêt de tout commerce d’armes avec les Etats qui entretiennent des liens avec les terroristes".

       Il y a peu de pays dont il sera facile de prouver qu’il entretient des lien avec le "terrorisme". De plus ce dernier terme est suffisamment flou pour permettre de continuer intensément la production et le commerce d’arme par la France.

       Tout cela n’empêche en rien la direction de la CGT de chanter les louanges de l’humanisme...et même de se présenter comme "humaine d’abord", de parler de "nos vies d’abord"...
      La bureaucratie syndicale se rendra-t-elle compte un jour des contradictions qu’elle charrie ?

  • C’est quand même mieux que les tristes palinodies du PCF et du Front de Gauche qui ont voté la prolongation de l’état d’urgence.

    Alors oui, nous manifesterons le 2 décembre en soutien de nos camarades "terroristes" ou jugés comme tels d’Air France. Nous manifesterons contre la COP 21. Le gouvernement ne nous fera pas taire.

    • Le gouvernement ne nous fera pas taire.

      Nous ne sommes pas en dicture avec le "ferme ta gueule !" mais en démocratie où c’est le "cause toujours" qui tient lieu de précept.

      Ah un instant je vous prie...une dépêche AFP vient de tomber : elle précise que Mr VALLS est fatigué de dégainer le 49-3 pour une couche de plus de macronisation. Pour pallier à tout burn-out d’ici à 2017 où il pourrait être utile à faire la courte-echelle à Flamby1er au 1er tour de la présidentielle, les stratèges en com’ & droit constitutionel ont sorti la grosse berta.

    • La prolongation de l’état d’urgence me paraît effectivement moins utile à l’éradication du terrorisme qu’au verrouillage de l’info et de la dissidence. Si les Kalach et autres radicalisations par internet ou en taule sont rendues moins accessibles par les mesures votées (à voir), il restera toujours les bombonnes de gaz et la frustration créée par les mensonges de nos gouvernants...
      La quasi unanimité des députés puis l’unanimité des sénateurs derrière nos chefs de guerre me paraît d’autant plus inquiétante.
      Quant à la CGT (ma CGT ! qu’il est pertinent et utile de titiller et critiquer sur bien des points) elle fait le service minimum en matière de mobilisation : vivement le bon vieux temps !