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Déclaration du "Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte"

Publie le dimanche 7 mai 2006 par Open-Publishing

Le mercredi 3 mai et le jeudi 4 mai, une violente répression s’est abattue
sur la population de la ville de San Salvador Atenco, au Mexique, dans
l’Etat de Mexico. Depuis plusieurs semaines, les autorités (du Parti de la
révolution démocratique, PRD, parti auquel appartient également Andrés
Manuel Lopez Obrador, favori de l’élection présidentielle de juillet
prochain) essayaient d’empêcher les nombreux vendeurs ambulants du marché
de Texcoco (près de San Salvador Atenco, nombre de ces vendeurs ambulants
viennent de cette ville) d’exercer leur activité. Alors que, dans le même
temps, ces mêmes autorités municipales se proposent d’octroyer un vaste
espace à Wal-Mart pour construire un centre commercial qui va ruiner tous
les petits commerces. Projet auquel s’oppose une large partie de la
population.

Le mercredi 3 mai, la police a expulsé violemment 8 vendeurs de fleurs
ambulants. Ceux-ci ont reçu le soutien spontané de nombreux habitants.
Dans les affrontements qui s’en sont suivis un jeune homme de 14 ans,
Javier Cortes Santiago, a été tué. De nombreuses autres personnes ont été
blessées. Certaines grièvement. Le lendemain, jeudi 4 mai, 3 000 policiers
de différents corps de police ont envahi San Salvador Atenco, procédant à
de nombreuses perquisitions sans mandat, arrêtant plus de 200 personnes,
souvent avec une grande violence. En plus de ces 200 arrestations, de
nombreuses personnes sont portées disparues depuis ces deux journées.

Nous tenons à témoigner notre totale solidarité avec la population de San
Salvador Atenco luttant pour des conditions de vie digne et juste. Nous
protestons de la manière la plus forte contre l’escalade répressive à
laquelle se livre le gouvernement mexicain. Après les intimidations,
arrestations, agressions dont ont été victimes dans de nombreux Etats du
pays des participants à l’Autre Campagne lancée par les zapatistes, les
événements de San Salvador Atenco (qui avait reçu l’Autre Campagne il y a
quelques jours : on peut se demander si la coïncidence des dates n’est que
le fruit du hasard ou une volonté de punir de plus en plus durement tout
ceux qui marquent leur soutien à l’Autre Campagne) montrent que le
gouvernement mexicain est prêt à la logique du pire, à utiliser la
répression la plus féroce contre ceux qui luttent en bas, à gauche.

Avec la population de San Salvador Atenco, nous exigeons :

 La libération immédiate et sans conditions de toutes les personnes arrêtées

 Le retrait des forces policières des villes de San Salvador Atenco et
Texcoco

Nous appelons à protester auprès de l’ambassade du Mexique contre cet
inacceptable déchaînement de violence et de répression.

Nous resterons extrêmement vigilants à l’évolution de la situation à San
Salvador Atenco et prêts à témoigner notre solidarité.

Paris, le 7 mai 2006

Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte