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Démocrite revient
Le petit Journal a rencontré Démocrite, alias Maximilien, dans sa demeure moissagaise en ce début d’année pour qu’il nous parle de la sortie du livre la Valse du hérisson aux Editions La Brochure.
Le Petit Journal : Ainsi c’est vous Démocrite ? Pourquoi se cacher derrière un pseudo ?
Démocrite : Tout d’abord, je tiens à remercier le Petit Journal pour m’avoir ouvert ses colonnes durant toute cette période au cours de l’année 2007. D’abord parce que ce genre de collaboration quotidienne n’était pas dans les mœurs et ensuite parce que avant que d’un commun accord nous ne décidions d’arrêter les chroniques en Août dernier, il n’y a jamais eu de censure. C’est suffisamment remarquable pour en parler car et les lecteurs l’avait bien compris, mes textes ne suivaient pas la ligne éditoriale habituelle… C’est ce qui donnait du sens à mes interventions et de la grandeur à votre journal. Derrière ce pseudo, il existe un homme public qui avait alors des responsabilités et qui ne voulait pas qu’il y ait d’amalgames, ni de confusions avec ses fonctions*.
Le petit Journal : Qu’est ce qui a changé aujourd’hui ?
Démocrite : la première chose est que je ne suis plus tenu à un devoir de réserve aussi strict et que j’ai retrouvé en grande partie ma liberté de paroles… Et puis, la conjonction politique n’est plus la même et mes adversaires politiques comme mes faux amis ne peuvent plus m’intenter de procès d’intention… Même si tout le monde sait maintenant qui je suis, et je ne m’en cache plus, le fait d’avoir été Démocrite, de l’être plus encore aujourd’hui, m’a permit de démontrer d‘abord mes qualités d’écriture, mes défauts aussi sans que cela ne passe par le filtre des préjugés et des étiquettes toutes faites. C’était un pari risqué mais qui en valait la chandelle et que je crois réussi.
Le petit Journal : Est ce à dire que sous votre vrai nom vous n’auriez pas été entendu ?
Démocrite : C’est beaucoup de cela ! En apparaissant sous la plume d’un philosophe grec qui était aussi physicien, artiste, mathématicien, bref qui possédait pour son époque un savoir immense, ma propre image restait en retrait et seul le contenu de mes chroniques était mis en avant. Les lecteurs pouvaient alors s’attacher aux idées, aux informations… Ils pouvaient être d’accord, commenter, affirmer leurs désaccords, bref ils pouvaient faire vivre les chroniques sans que ma personnalité ne vienne perturber les débats. C’était le but recherché, l’envie que j’avais de donner quelques clés pour débattre, pour comprendre notre société en usant d’originalité. J’espère avoir réussi au moins cela, en toute modestie bien entendu.
Le Petit Journal : Pourquoi vouloir en faire un livre ? Quel intérêt ?
Démocrite : Après l’arrêt concerté des chroniques, j’ai ressenti comme un grand vide. Durant 6 mois, j’avais tous les jours produit un texte collant à la fois à l’actualité du moment et posant des questions de fond sur notre mode de vie, notre société…. Et puis plus rien ! Il y avait une grande frustration, un manque, le clavier me démangeait et je continuais à scruter les journaux, à traquer les infos sur la toile et dans les médias sans jamais plus décliner mes trouvailles en mots, en phrases. J’ai donc pris le temps de relire les quelques 130 chroniques que j’avais commis et je me suis aperçus qu’un grand nombre d’entre elles restaient intemporelles et toujours d’actualité. Il y avait là une matière que je ne pouvais pas laisser inerte, sans vie… L’autre aspect est le souvenir d’une discussion que j’avais eu avec vous et dans laquelle vous m’affirmiez que certains de vos lecteurs découpaient chaque jour mes textes et les collectionnaient patiemment. L’idée d’un recueil s’est alors imposée à moi. J’ai trié les chroniques, gardé celles qui pouvaient traverser le temps…
Le petit Journal : Le résultat est pour bientôt, le 15 janvier si je ne m’abuse, mais qu’est-ce que le livre aura de plus qu’un simple recueil ?
Démocrite : D’une part, les 113 chroniques choisies sont toujours d’actualité et ensuite, j’ai pu effectuer un travail de choix, de relecture, de corrections, d’ajustements qui confère à l’ensemble une unité tant sur le plan de l’écriture que sur le plan du contenu. Il y a un fil rouge, si je peux m’exprimer ainsi, qui traverse l’ouvrage en donnant à l’ensemble une dimension plus réflexive, plus profonde. Ce n’est pas une simple compilation. D’ailleurs la préface de mon ami Jean Marc ou le dessin de couverture de Basile confirme cette envie de présenter un projet aboutit. La maison des éditions La Brochure, dirigée par Jean Paul Damaggio, célèbre pour ses livres sur notre histoire en Tarn et Garonne, ne s’y est pas trompée et n’a pas hésité à faire de la Valse du hérisson un livre de choix dans son catalogue.
Le Petit Journal : Une dernière question : et maintenant ?
Démocrite/Maximilien : L’objectif est de promouvoir le livre auprès du plus grand nombre de lecteurs potentiels en allant à la rencontre de tous ceux qui le souhaitent dans les bibliothèques, les librairies, dans des lieux insolites comme les bars, partout où le Petit Journal est diffusé… Bref rencontrer en quelques semaines le plus de gens possibles et me remettre à l’écriture car je crois que c’est une envie que j’ai depuis toujours. J’ai bien des essais en gestation, de la poésie (3ème prix en 2007 au printemps des poètes à Moissac NDLR), des nouvelles qui prennent forme mais j’ai surtout l’envie de partager mes écrits, de travailler avec d’autres, de produire à plusieurs… De m’inscrire dans une continuité littéraire et…. politique car je n’oublie pas les combats pour lesquels je m’engage et continue à m’engager. Une manière bien personnelle de construire un projet de vie, une ambition au service de mes concitoyens…
Merci encore à vous…
* fonctionnaire de l’éducation nationale responsable d’une structure scolaire d’accueil d’élèves en grandes difficultés, et aujourd’hui redevenu enseignant spécialisé.