Accueil > Des Bidonvilles et des semaines sanglantes
Bordeaux - 2 décembre 2007
Texte d’introduction au concert de soutien aux sans papiers
Faites-vous partie de celles et de ceux qui ne savent pas ?
Alors on prend le mégaphone et on répète, sans se lasser, jusqu’à ce que tout le monde soit au courant.
Il se passe en France des évènements comme seuls notre république colonialiste et raciste est capable d’en produire.
Traqués, raflés, humiliés, emprisonnés, suicidés, voilà le sort que l’on réserve ici à nos frères et nos sœurs étrangers dont le crime se résume à réclamer le droit à avoir des papiers et à circuler librement, ici et ailleurs, finalement où bon leur semble, dans un monde où l’argent et les marchandises passent les frontières sans aucune difficulté.
Dans ce monde de plus en plus déshumanisé, où tout finalement doit avoir un prix, où l’on traque et guette la moindre de nos allées et venues, nous rappelons aux peuples de l’Occident le devoir de solidarité qui est le leur et le rejet violent qu’ils doivent avoir de toute politique fascisante.
Car c’est au nom du Peuple de France que nos amis africains, asiatiques, européens, américains, sont rendus manu militari à leur pays que nous esclavageons et exploitons sans vergogne.
C’est pour le peuple de France que leurs ancêtres venaient mourir en premières lignes, ici-même et entre autre dans nos tranchées boueuses, là.
C’est au nom du Peuple de France que la racaille parle aujourd’hui librement de voyoucratie et le voyou de racaille.
Notre laisser-faire et notre fuite en avant vers des temps incertains ont des répercutions bien au-delà de la peau qui parfois par chance nous effleure.
Si nous ne prenons garde, nous en serons bientôt rendus aux heures où l’ennemi sera si bien implantés en nous que nous ne pourrons plus nous regarder en face sans avoir une vision déformée de nous-mêmes.
Car pour avoir un peu arpenté, nous avons rencontré bien souvent des êtres dont la beauté nous a convaincu que nous n’étions pas encore des indifférences et des solitudes, qu’il y avait partout de la vie et des ensembles.
Ainsi, une fois de plus ce dimanche, nous ne chanterons pas pour passer le temps.
Nous donnerons de la voix pour Kébé, pour Chulan Zang qui avait sauté par la fenêtre par peur de la police, pour une autre, pour un autre, pour tous les autres, et pour tous les compagnons qui luttent à leurs côtés.
Il faut le vouloir, le croire et le faire savoir : « ça branle dans le manche ! » et nous travaillons pacifiquement à la revanche.
L’Ochestre Poétique d’Avant-guerre (O.P.A)
O.P.A. Orchestre Poétique d’Avant guerre
envoyé par lindienne33
Pour écouter "La semaine Sanglante" (texte J.B Clément) :
– http://dl.free.fr/kYbAvacxW/06-O.P....
Téléchargement libre sur :
– http://www.myspace.com/orchestrepoetique