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Des activistes ont enlevé en Irak le consul d’Iran

Publie le dimanche 8 août 2004 par Open-Publishing

Un diplomate iranien enlevé en Irak

de Omar Anwar

BAGDAD (Reuters) - Des activistes ont enlevé en Irak le consul d’Iran dans la ville sainte chiite irakienne de Kerbala en l’accusant d’attiser les troubles communautaires dans ce pays.

Dans un enregistrement vidéo diffusé dimanche par la chaîne émiratie Arabia, un groupe se faisant appeler "L’Armée islamique en Irak" revendique cet enlèvement et montre un homme barbu, vêtu d’une chemise blanche devant une banderole noire portant le nom du groupe.

La bande vidéo présente aussi un passeport ainsi qu’une carte de visite professionnelle identifiant l’otage comme étant Fereidoun Jahani, diplomate iranien en en poste à Kerbela.

A Bagdad, l’ambassade d’Iran a confirmé que Jahani avait disparu depuis mercredi alors qu’il se rendait de la capitale irakienne à Kerbela pour prendre ses fonctions de consul.

"Le groupe a fait savoir dans un communiqué qu’il avait enlevé le consul d’Iran à Kerbala en raison du rôle joué par ce dernier dans l’incitation aux troubles communautaires incompatibles avec son statut de diplomate", a précisé la chaîne émiratie.

"Le groupe a également mis en garde l’Iran contre toute ingérence flagrante dans les affaires de l’Irak", a ajouté Arabia, qui ne mentionne pas de menace à l’encontre de l’otage ou une quelconque revendication de la part des ravisseurs.

D’autres papiers d’identité sont montrés sur la cassette diffusée par Arabia mais ils ne sont pas facilement lisibles.

INQUIETUDES

L’Armée islamique en Irak a, par le passé, enlevé un Philippin en menaçant de le tuer. L’otage avait été relâché après le rappel du contingent militaire de Manille en Irak.

Ce groupe avait également revendiqué l’enlèvement de deux Pakistanais et d’un Irakien en juillet, menacés d’être exécutés si leur employeur ne quittait pas l’Irak. Les deux Pakistanais auraient été par la suite tués tandis que l’Irakien aurait été remis en liberté.

Auparavant, le ministère iranien des Affaires étrangères avait annoncé son intention de convoquer dimanche le chargé d’affaires irakien à Téhéran après l’arrestation de quatre agents secrets iraniens en Irak. D’après le journal irakien Al Zaman, ces agents sont accusés d’espionnage et de sabotage.

Les Etats-Unis, tout comme le gouvernement provisoire irakien, s’irritent de voir l’Iran, qui se veut le centre mondial du chiisme, chercher à étendre son influence chez les chiites irakiens, majoritaires dans ce pays après avoir été marginalisés sous le régime de Saddam Hussein.

La semaine dernière, le ministre irakien de la Défense avait accusé Téhéran d’"ingérence flagrante" dans les affaires intérieures de l’Irak. La République islamique d’Iran avait rejeté ces accusations.

Selon l’agence de presse estudiantine iranienne Isna citant un porte-parole de la police irakienne à Kerbela, 1.200 Iraniens ont été interpellés dans cette ville sainte ces dix derniers jours. Il a ajouté que la plupart d’entre eux ont depuis été expulsés vers leur pays, à l’exception de 32 qui ont été détenus pour interrogatoire.

http://www.reuters.fr/locales/c_newsArticle.jsp?type=topNews&localeKey=fr_FR&storyID=5904293