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Des "brigades" d’électriciens dans les rues pour rallier les Mexicains
Publie le mercredi 14 octobre 2009 par Open-Publishing1 commentaire
Des "brigades" d’électriciens dans les rues pour rallier les Mexicains
MEXICO - "Nous allons résister tout ce qu’on pourra, ils nous ont pratiquement mis à la rue", explique une employée de l’entreprise qui distribue le courant dans la mégalopole de Mexico, fermée par surprise dimanche par un décret présidentiel.
"Vendredi nous sommes partis en week-end et lundi, nous n’avions plus de travail", ajoute la femme qui préfère taire son nom, tout en distribuant des tracts appelant à une manifestation massive jeudi sur la place du Zocalo, emblématique de la capitale du Mexique.
Le président libéral Felipe Calderon a fermé dimanche par décret la compagnie publique Luz y Fuerza, qui alimente en courant 20 millions d’usagers et emploie 44.000 personnes.
Le gouvernement déplore le manque de compétitivité de l’entreprise dont les dépenses sont deux fois supérieures aux recettes, mais aussi les déperditions de courant dues aux défaillances du système, chiffrées à 30% du flux d’électricité.
Un millier de policiers fédéraux avaient occupé samedi dans la nuit les bureaux centraux de la compagnie, avant la publication du décret.
Des "brigades" organisées par le très puissant syndicat des Electriciens (SME) ont quadrillé Mexico mardi, se postant devant les bouches de métro, sur les principales avenues ou en face des succursales de la compagnie pour rallier les habitants à leur cause.
Les coupures d’électricité d’au moins deux heures ne sont plus rares dans le centre. Et certains clients se montraient déconcertés.
"Je suis venu signaler vendredi un problème de courant dans mon immeuble et ils m’ont dit de revenir lundi et maintenant je ne sais pas où aller, personne ne s’occupe de moi", dit Manuel, 40 ans, devant un bureau de la compagnie.
"Ne payez pas Madame, ils ne touchent pas les reçus et ne coupent pas le courant, ne vous inquiétez pas", répond un employé à une femme qui signale une erreur de facturation.
"Plus de 60.000 nouveaux chômeurs, merci Calderon !", dit une pancarte brandie par des travailleurs devant des automobilistes à un feu. "Tout ça c’est la faute à vos conneries !", crie un conducteur avant de filer à toute allure.
Le gouvernement a rejeté la semaine dernière l’élection du secrétaire général du syndicat des électriciens, Martin Esparza, arguant de fraudes électorales au cours d’un vote en juillet.
Le syndicat refuse les propositions compensatoires du gouvernement, qui a décidé de payer deux ans et demi de salaire à ceux qui accepteraient d’ici un mois le décret présidentiel.
L’alimentation en électricité a été confiée à la Compagnie fédérale d’électricité (CFE), l’entreprise publique qui distribue le courant dans le reste du pays et dont les comptes sont mieux équilibrés.
Selon la ministre de l’Energie Georgina Kessel, la fermeture de Luz y Fuerza fait partie d’une stratégie du gouvernement visant à assainir les entreprises d’Etat pour qu’"elles ne soient plus un obstacle à la croissance économique du pays".
14 octobre 2009 07h45
http://www.romandie.com/infos/News2/091014054536.d8dwt1w1.asp
Messages
1. Des "brigades" d’électriciens dans les rues pour rallier les Mexicains, 14 octobre 2009, 11:21
de LEIPTZIG a MEXICO la « grève de masse » sort du silence mediatique par la rue :
Le ferment de « grève de masse » , se répand aujourd’hui en Europe.
Au-delà des apparences, il est sans commune mesure avec les mouvements sociaux habituels et dépasse les structures syndicales et politique établies. C’est un soulèvement spontané aux contours imprévisibles et soudains, et qui ne demande qu’à être nourri par des idées nouvelles répondant à une intuition nouvelle de changement.
Plusieurs grandes actions de contestation ont marqué ces deux dernières semaines, indiquant un mouvement de masse potentiel dans les trois principaux pays du continent européen : l’Allemagne, l’Italie et la France.
La manifestation la plus impressionnante a eu lieu à Leipzig le 9 octobre, où plus de 100 000 personnes sont descendues dans la rue pour commémorer les manifestations du lundi qui avaient mené à la chute du mur de Berlin, en 1989. Le 9 octobre 2009, plus de 70 000 manifestants avaient défilé à Leipzig, en dépit de l’interdiction officielle, et avait renversé la rapport de force en défaveur du régime policier est-allemand. Leur slogan « C’est nous le peuple » vaut plus que jamais aujourd’hui.
Par ailleurs, le 28 septembre, une manifestation d’ouvriers des chantiers navals a eu lieu à Emden, au nord-ouest de l’Allemagne, pour protester contre la décision du groupe Thyssen-Krupp de vendre le chantier Nordseewerke au producteur d’éoliennes SIAG.. Cette action a été rejointe par un convoi de tracteurs d’une cinquantaine d’agriculteurs de la région. Une telle alliance fermiers-ouvriers est une grande première dans l’histoire récente de l’Allemagne.
En Italie, le 9 octobre, une grève générale de métallos menée par le syndicat de gauche CGIL-FIOM a vu descendre dans la rue 250 000 ouvriers, selon le syndicat. Les manifestations ont eu lieu dans cinq grandes villes : Milan (100 000), Florence (60 000), Naples (50 000), Rome (30 000) et Palerme (10 000). Le nombre de travailleurs ayant suivi la grève sans manifester est encore inconnu ; la CGIL-FIOM fait état de taux de participation de plus de 50 % dans certaines usines Fiat, alors que la direction donne un maximum de 20 %.
La veille, en France, des centaines d’agriculteurs en colère ont obligé le ministre de l’agriculture Bruno Le Maire à quitter le Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand, sous les cris de « paysans en colère » et « dehors ! ».
Ce sommet compte 1000 stands d’éleveurs et 75 000 visiteurs. La rencontre entre Le Maire et les dirigeants de syndicats s’était passée sans incident majeur, mais c’est lorsqu’il a voulu faire le tour des stands que des centaines d’agriculteurs se sont rués sur lui, lui jetant une pluie d’œufs et de steacks hachés et le forçant à filer rapidement, malgré la présence des CRS.
L’incident avait été organisé par la Fédération nationale bovine, dont le président avait averti : « Une conférence sur les salaires devra être tenue, et si nous ne sommes pas entendus, il faudra vous attendre à d’autres manifestations de ce type. »