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Des physiciens contestent le bien-fondé d’ITER
Publie le vendredi 2 novembre 2007 par Open-Publishing4 commentaires
Des physiciens contestent le bien-fondé d’ITER, depuis site SDN
Loin de faire l’unanimité dans la communauté scientifique, ITER est la cible de critiques sévères de la part de chercheurs reconnus. Parmi eux, deux Prix Nobel de physique. Pierre-Gilles de Gennes déclarait en 2006 : "Je trouve que l’on consacre beaucoup trop d’argent à des actions qui n’en valent pas la peine. Exemple, la fusion nucléaire. (...)Quoique grand défenseur des grosses machines communautaires il y a trente ans, (…) je n’y crois malheureusement plus, même si j’ai connu les débuts enthousiastes de la fusion."
Son homologue japonais, Masatoshi Koshiba, s’est opposé en 2003 à la candidature de son pays, estimant qu’ITER ne remplissait pas "un certain nombre de conditions, à savoir la sûreté et les coûts économiques".
Des voix s’élèvent à l’Académie des Sciences. Claude Allègre fustige ITER qui, selon lui, "est encore un de ces projets de prestige qui ont, dans le passé, épuisé les finances de notre recherche".
Pour Robert Dautray, ancien Haut Commissaire à l’Energie Atomique, "la fusion ne peut pas encore être comptée avec certitude parmi les sources industrielles d’énergie". Il s’inquiète du devenir du tritium, 2000 fois plus radioactif que le plutonium, alors qu’"on n’a toujours pas mis en service (…)un stockage définitif des déchets tritiés irradiés…"
Trois physiciens, S. Balibar, Y. Pomeau et J. Treiner regrettent que "la grande presse n’insiste guère (…) sur les énormes incertitudes qui pèsent encore sur la génération d’énergie commerciale à partir de la fusion". Le physicien américain William Parkins, quant à lui, conclut de ses années de recherche qu’"il est temps de présenter la fusion pour ce qu’elle est : un problème de physique, et non une source d’énergie". ❚
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La fusion est une illustration frappante de la foi des politiques en la technologie. 50 ans de vaines recherches ne les ont pas découragés : ils continuent de financer cette source d’énergie supposée miraculeuse, qui n’a jamais produit un seul kWh. Au moins 27 milliards d’euros ont été investis dans la recherche mondiale pour la fusion entre 1974 et 2005, d’après l’Agence Internationale de l’Energie. Sur la même période, le budget consacré à l’ensemble des énergies renouvelables n’a atteint que 24 milliards. En France, la fusion a reçu 9 % du budget public de recherche et développement (R&D) pour l’énergie en 2002.
Le nucléaire de fission se taille la part du lion avec 68 % sur un total de 445 millions. Il ne reste que6 % pour les renouvelables, 5 % pour l’efficacité énergétique et 12 % pour les énergies fossiles et autres. Au niveau européen, la fusion dispose déjà du premier budget de R&D pour l’énergie. L’arrivée d’ITER va faire presque doubler cette dotation qui pourrait atteindre 389 millions/an d’ici à 5 ans — à comparer avec les 168 millions/an envisagés pour les renouvelables et l’efficacité énergétique. En s’engageant à financer ITER pour les 30 ans à venir, l’Union Européenne (UE) a mis le doigt dans l’engrenage.
Il ne restera pour toutes les autres sources d’énergie qu’un demi budget à se partager. Et ce n’est qu’un début. Un rapport de 2002 du parlement allemand estime :
"qu’il faudra encore dépenser un total de 60 à80 milliards sur une période de50 ans (dont 20 à 30 milliards pour l’UE) avant qu’il soit envisageable de produire de l’énergie avec la fusion nucléaire". ❚
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Alors pour les utopiques-nucléocrates, il en reste encore mais plus pour longtemps.
Skapad
Messages
1. Des physiciens contestent le bien-fondé d’ITER, 3 novembre 2007, 00:27
On trouve dans Wikipédia (article Fusion) ceci :
"Les réactions (deuterium-tritium) générant des neutrons ne sont donc pas totalement « propres », mais sont toutefois nettement moins génératrices de déchets que les réactions de fission nucléaire, et la durée de vie de ces déchets est bien inférieure à celle des produits radioactifs créés dans les centrales à fission nucléaire.
Si le deutérium est disponible naturellement en grandes quantités dans les océans, mais nécessite la mise en place de méthodes très complexes pour en être extrait, le tritium doit être préparé artificiellement car il ne se trouve qu’en très petite quantité dans le milieu naturel de par sa nature d’isotope radioactif à courte durée de demi-vie (la moitié disparaît en 12,3 ans)."
Ce qui signifie donc :
1/ qu’il est possible avec ITER de "brûler" du Tritium produit par les autres réacteurs (déchet nucléaire)
2/ que sa demi-vie est sans commune mesure avec celle des autres déchets (siècles ou millénaires, voire davantage)
3/ que la radiotoxicité est très forte pour l’eau tritiée, à ne pas confondre avec celle du Tritium.
Ces questions sont complexes et demandent des connaissances scientifiques, il serait bon que les informations ne soient pas biaisées dans les débats car faire circuler de fausses informations ne facilite pas la discussion responsable. Avant d’être pour ou contre, il vaudrait mieux savoir ce que c’est.
1. Des physiciens contestent le bien-fondé d’ITER, 3 novembre 2007, 01:20
D’ou l’intérèt de faire connaitre l’avis des prix nobel pas tout a fait d’accord sur le sujet.
Et comment le commun des mortel peut il participer a un débat, s’il n’entend pas d’avis contraire, en france de toute manière de débat il n’y en jamais eu. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il existe la plus grande confusion, il est inutile de remettre en cause les possibilités de créer ou bruler du tritium, l’absence de débat suffit a soupsonner.
Pourquelle raison avons nous échappé a cette pratique démocratique, parceque le nucléaire ne peu pas etre exploité au meilleur prix dans une société démocratique. La France n’est plus une démocratie, et cette capacité d’énergie a été bradée au secteur privé.
Skapad.
2. Des physiciens contestent le bien-fondé d’ITER, 3 novembre 2007, 15:04
Il est tout à fait exact que de sérieux doutes scientifiques existent sur le débouché de la fusion thermonucléaire dans la voie Tokamak : JET, ITER, puis DEMO..
Il faut remarquer que dès les années 70 certains responsables de ce type de projet n’hésitaient pas prédire un aboutissement proche pour cette Technologie et tenaient pour le JET (installé à CULHAM en Angleterre) un raisonnement identique à celui en faveur d’ITER aujourd’hui. Or le JET n’a pas donné les résultats escomptés (notamment le "Break even" - autant d’énergie produite par fusion que de consommée en chauffage du plasma-.).
Malgré tout il n’est pas non plus possible de démontrer que cela ne marchera jamais. Même si le problème matériaux, particulièrment, est pour l’instant quasi insoluble.
Comme un tel procédé offrirait des avantages tel qu’une énergie inépuisable, largement moins polluante que les chaudières actuelles, nucléaires ou classiques, notamment, on peut comprendre que l’on veuille aller au bout de la démarche expérimentale. Seule capable de trancher sur la viabilité de la fusion thermonucléaire type Tokamak.
Surtout si les coûts sont partagés au niveau mondial.
Malheureusement pour avoir ITER à Cadarache, la France - Chirac en l’occurrence à concédé un part de coût trop élévée par rapport à l’intérêt d’avoir ITER sur le territoire, au moins 2 milliards d’euros. Le Chef est japonais, avec internet on peut transmettre toutes les données, infos ... en temps réel ....
Jean-Marie Berniolles
3. Des physiciens contestent le bien-fondé d’ITER, 6 novembre 2007, 22:27
Une Expérience.
Le E de ITER c’est pour expérimentale, ITER, tout le monde le sait, est une expérience qui consommera(!) de l’énergie et permettra de faire une autre expérience qui peut être permettra...
Et pendant ce temps la, on n’investit presque pas dans l’électricité géothermique... Cela fait 4,7 milliards d’années que la terre est une boule de roche en fusion avec un noyau à 6000°C et une croûte solidifiée en surface... Les volcans le prouvent, il y a de l’énergie en quantité sous nos pieds. L’expérience d’Alsace semble être une expérience pour prouver que ça ne marche pas, et que ITER est la seule voie possible... c’était déjà la démarche avec les fours solaires, les usines marée-motrices... il ne faut pas risquer de court circuiter le gigantesque Marché planétaire d’ITER !