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Des questions et une condition à propos des élections.

Publie le samedi 16 septembre 2006 par Open-Publishing
10 commentaires

La mouvance antilibérale est un mouvement collectif aux contours imprécis qui s’est constitué autour de la remise en cause forte des politiques libérales de droite comme de « gauche ». Ce n’est pas un parti. Il n’est pas structuré, il n’a pas d’organismes de direction, du moins je l’espère. C’est un mouvement largement spontané qui a le défaut de ses origines et de sa nature. Il représente à n’en pas douter, sinon l’avenir, du moins l’une des formes de l’avenir.

Comme les êtres ou les choses jeunes et belles, il suscite le désir et aiguise les appétits. L’un des défauts de cette mouvance, lié à sa jeunesse, pourrait être la difficulté à repérer parmi les avances et les propositions qui lui sont faites, celles qui oeuvrent dans son intérêt réel et celles qui, au contraire, voudraient l’attirer en vue de satisfaire des intérêts qui lui sont étrangers ou qui ne sont pas les siens.

Les collectifs antilibéraux doivent se prémunir au plus vite contre le chant de certaines sirènes. Pour cela ils doivent veiller jalousement leur indépendance. En particulier, ils ne doivent pas se rallier à des stratégies préexistantes.

Parmi celles-ci il y a surtout celles des partis politiques, essentiellement le PCF et LCR. Leur intérêt pour le mouvement antilibéral est légitime dans la mesure où ils ne tentent pas de l’instrumentaliser et à en faire une force d’appoint électorale par exemple.

►Des questions.

La LCR refuse au nom de l’anticapitalisme toute alliance avec le PS au motif que la politique de celui-ci est libérale. Il préconise une alliance antilibérale dure de tous les partis et groupes antilibéraux. Question : la LCR ira-t-elle dans son refus du PS, jusqu’à refuser d’apporter sa voix sans autre contrainte, au ou à la candidate du PS, par exemple au second tour de la présidentielle, ceci dans le but de battre le candidat de la droite ?

Le PCF lui, préconise une alliance ou un rassemblement depuis la LCR (qui le refuse) jusqu’aux radicaux de gauche en passant par le PS (toute la gauche) sur la base d’un programme antilibéral que toute cette gauche serait susceptible de signer. Question : que deviendrait ce rassemblement si toute la gauche, le PS entre autres, ne le signait pas, ce qui est plus que probable ? Le PCF irait-il voir ailleurs (chez les purs antilibéraux) ou rallierait-il cette même gauche sur un programme socio-libéral ou sans même se poser la question du programme ?

Voilà rapidement esquissées les deux tendances qui au fond couvrent le champ des possibles. Il n’est en effet guère aisé de trouver une troisième voie.

Il est évident que c’est droit des partis de donner un éclairage de ce que doit être l’avenir selon eux et de proposer des manières d’y arriver dans un échange constructif avec la mouvance antilibérale.

►Une condition

Intéressons-nous maintenant à ceux qui sont à la tête d’un parti tout en prétendant incarner la candidature unitaire.

 Ce n’est pas le cas de O Besancenot. Il n’est pas candidat à l’unité. Il est le candidat de la LCR. Il se désistera si les collectifs unitaires se donnent un candidat. C’est clair de ce point de vue.

 C’est le cas de MG Buffet déjà secrétaire nationale du PCF. Elle postule en même temps à la candidature unitaire. On connaît les arguments avancés par elle. Parmi les premières conditions pour être la candidate unitaire, elle devrait, au moins, démissionner de ses responsabilités au PCF. Sinon que va-t-il se passer ?

Une fois la présidentielle passée, comme responsable du PCF elle va devoir prendre des initiatives au nom du PCF et en fonction des objectifs de ce parti dont l’un, quoiqu’il arrive, est de constituer un groupe parlementaire avec l’aide du PS. C’est pour cette raison que le PC veut à tout prix d’une nouvelle alliance avec le PS. Je ne crois pas un seul instant que le PCF envisage un groupe parlementaire sous les couleurs de l’unité des antilibéraux.

De quelles voix va-t-elle se prévaloir lors des discussions avec les dirigeants socialistes : de celles, mélangées, des adhérents du PC et de ceux qui n’y sont pas adhérents mais qui auront voté pour elles. Et nos voix seront utilisées alors pour assurer des élus au PC ce qui ne correspond pas forcément à l’objectif initial du mouvement antilibéral.

Toujours pour les législatives, les antilibéraux que nous sommes feront sans doute campagne, même si nos chances d’avoir des élus sont pratiquement nulles. Notre candidat(e) à la présidentielle sera très impliqué(e) dans cette campagne. Or si c’est MGB, elle ne pourra à la foi représenter le PC et nous représenter aussi ou alors nous adhérons tous au PC et le tour est joué.

La première condition pour que MG Buffet soit notre candidate est donc qu’elle démissionne de ses responsabilités au Parti Communiste.

Messages

  • Le 10 septembre, les collectifs ont tranché. Les candidatures unitaires sont de leur ressort, et non de celui d’accords bilatéraux entre partis. C’est ce texte qui est aujourd’hui la référence.

    http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/article.php3?id_article=292

    La position par rapport au parti socialiste est claire, celle de la LCR, beaucoup moins :

    http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/article.php3?id_article=304

    Marie-George Buffet est candidate à la candidature, comme plusieurs autres camarades dont Clémentine Autin, Patrick Braouzec, José Bové, Yves Salesse. Du beau monde. Nous choisirons le temps voulu.

    Nous sommes maintenant en début de campagne avec nos porte-parole.

    Plutôt que de formuler des oukases inutiles, ou lancer des ballons d’essai pour voir par où semer le trouble, rejoignez les collectifs, c’est là que les choses sérieuses se discutent.

    Jean-Marc Warszawski

    • Ce sont les collectifs qui ont eux-mêmes arrêté leur recrutement, le 13 mai dernier, pour ne garder que du beau monde. Aussi foutez-nous la paix. Vous n’êtes pas la France, ni même sa moitié. On tâchera de voter pour le moins mauvais d’entre vous si on ne peut pas faire autrement.

    • Les collectifs n’étant pas structurés et peut se demander qui decide et au nom de qui ??

    • Je voudrais d’abord qu’on m’explique la légitimité des décisions de la réunion du 10 septembre. Il y avait, nous dit on 6 à 700 militants issus de 250 collectifs, si j’en juge par le collectif départemental auquel je participe régulièrement, il rassemble entre 40 et 60 militants (suivant les réunions) soit pour l’ensemble au maximum 15000 militants, représenter par les 600 présents à Saint Denis. DE plus les délégués n’ont pas été élus, sur une orientation politique, mais se sont proposés en fonction de leurs disponibilités et de leurs possibilités de financer le voyage et sans aucun mandat pour voter.

      .D’autre part, les amendements qui ont été rejetés, sans vote, ne sont pas seulement ceux de la ligue , mais aussi ceux de 30 comités, dont ceux du collectif des comités des Bouches du Rhône et, quant on se souvient des luttes exemplaires ( mouvement des chômeurs, grève de Nesle , des traminots, de la SNCM etc…)qu’ont menés les travailleurs de ce département, sans l’aide des confédérations nationales et avec la volonté d’aller jusqu’au bout, quant on sait que c’est à Marseille que toutes les manifestations ont été les plus nombreuses je crois que ceci peut expliquer la réaction des Marseillais.

      La vérité, hélas, c’est que les grandes organisations politiques, Pc, PS, UMP sont devenues de grandes entreprises gérées par des permanents et des élus privilégiés pour qui le plus important est de conservés les places. On a entendu Bocquet, président du groupe parlementaire Pc déclarer : qu’il était impensable que le candidat unitaire ne soit pas Marie Georges Buffet et que le plus important, était de conserver un groupe communiste à l’assemblé.(chacun sait q’un groupe communiste ne peut que dépendre d’un accord avec le PS) Ceci aurait été tout différent si Bocquet avait parlé d’un groupe des députés élus sur les listes unitaires, mais dans l’esprit des dirigeants du PC ceci est impensable (je précise que je parle des dirigeants et non des militants pour qui j’ai la plus grande estime)

      A partir de la on comprend mieux le refus absolu des militants du PC aux collectifs d’accepter toutes formulations qui rendraient impossible un accord avec la direction du PS. La situation à Bordeaux nous prouve, dans les fait que nos inquiétudes (de la LCR) étaient largement justifiés, et ne me dites pas que la situation n’est pas la même : mairie de Paris, (si Clémentine Autin voulais être une Candidate crédible,elle devrait d’abord démissionner de sa fonction d’adjointe de Delanoé, un des pires dirigeant socialiste) conseil régional Languedoc Roussillon (avec l’ordure Fréche) etc…

      Je suis tout de même optimiste, car la poussée populaire pour l’unité sera telle qu’un accord sans la ligue ne sera pas tenable, et que l’absence de Besancenot dans le collectif des portes paroles changerait totalement la nature de la campagne.

      Quand à la position du deuxième tour il est clair quelle ne peut être prise que le soir du premier tour.quelle serait notre situation par exemple en cas de désistement de Bayrou pour le PS (ce qui n’est pas invraisemblable), de plus l’annonce précipité du report automatiques de nos voix au PS encourage le vote utile au premier tour.

      Fraternellement et unitaire pour deux Raymond Lcr

      Les réactions que j’ai trouvés sur Bellaciao ces jour derniers me rassurent totalement, il reste 7 mois avant le scrutin, nous allons vivrent encore bien des crises, mais je suis sur que le bon sens des citoyens va l’emporter.

    • Ce genre de diatribe indique assez le degré de beaufitude de certains intervenants qui n’ont que l’insulte à la bouche. Qaund on représente 3% de l’électorat on se montre plus modeste.
      nana

    • Chez ces gens-là, m’sieur, on n’pense pas, on n’pense pas, on insulte.

      hips.

    • Dans mon coin le comité c’est 20 personnes alors qu’il y a aussi 400 adhérents au PC et je ne sais pas combien aux autres partis, alors je me demande quand même pourquoi c’est le comité qui devrait décider seul...
      Francesca

    • Ce sont les électeurs qui décideront, c’est cela qui représente la France. Les collectifs n’ont pas la prétention de se substituer au verdict des urnes, mais nous avons bien l’intention de défendre nos conceptions et de les faire gagner.

      Je ne vois pas comment on peut reprocher aux collectifs de prétendre parler au nom de tous, ni en quoi ils devraient le faire. Reproche-t-on aux Verts, à la LCR, aux partis de droite de choisir seuls leurs candidats, sans proposer l’affaire au suffrage universel ?

      Nous choisirons notre candidat avec beaucoup de soin, car il devra, non pas être le porte-parole de la France, mais proposer à la France une autre politique, nos propositions de lutte et de gouvernement anti néolibérales. C’est une question sérieuse, non partisane, une très grande responsabilité, car nous voulons gagner, nous allons gagner, nous allons stopper les méfaits insupportables des politiques libérales. On n’a pas le choix. C’est cela le véritable enjeu.

      Il y a une erreur logique dans ce qui est écrit plus haut. Par exemple, il est curieux d’opposer les 20 membres du collectif qui se réunissent aux 400 adhérents du PCF. Il faut comparer une réunion à réunion. Je ne pense pas que les réunions du PCF accueillent 400 de leurs membres. Ensuite le PCF est partie prenante des collectifs, cela veut dire que les 400 membres du PCF sont aussi parties prenante du collectif.

      Mais il y a aussi de nombreuses autres organisations, la moitié des militants de a LCR etc.

      A ce jour la configuration des collectifs, avant la campagne est la même que pour le référendum en fin de campagne. Ils sont aujourd’hui, plus que tous les autres partis, une machine à victoire. La victoire du 29 mai n’était donc pas légitime, parce que nous n’avons pas la traditionnelle organisation pyramidale ?

      Pour revenir à la première question, nous avons la pleine légitimité de présenter un candidat, cela ne fait pas débat. Qui veut œuvrer à la victoire d’une politique antinéolibérale, est bienvenu. Sa voix, chez nous vaut une voix, ce qui n’existe dans aucun parti.

      Jean-Marc Warszawski

    • Bravo Jean-Marc. Je ne suis pas forcément d’accord avec toi mais au moins tu argumentes.
      pol-gl