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Des salariés français reclassés au Brésil ou en Turquie payés 300 € par mois !

Publie le jeudi 3 avril 2008 par Open-Publishing
7 commentaires

Des nouvelles de la mondialisation :

Hénin-Beaumont : des reclassements au Brésil et en Turquie à 300 euros par mois.

La société Staf, implantée à Hénin-Beaumont depuis 1998, appartient au groupe italien Sinterama.

Sept salariés de la teinturerie Staf à Hénin-Beaumont viennent de recevoir des propositions de reclassement au Brésil et en Turquie… aux conditions salariales en vigueur dans ces pays. Voilà qui laisse peu de place au rêve.

C’est le courrier qui fait mal. Un courrier qu’ont reçu samedi sept salariés de la teinturerie Staf à Hénin-Beaumont. En substance, il y est expliqué que la société doit faire face à des difficultés économiques importantes et qu’elle envisage, en conséquence, des suppressions de postes.

L’entretien préalable au licenciement est fixé au 15 avril.

Le même jour, les sept salariés ont aussi reçu une proposition de reclassement. Et quelle proposition ! Trois postes de teinturier en Turquie et quatre postes au Brésil.

Mais histoire de refroidir ceux qui étaient tentés de rêver, la suite du courrier était moins exotique : « Nous vous précisons que l’acceptation de cette proposition de reclassement entraînerait la modification de votre contrat de travail pour motif économique avec mutation dans le groupe, reprise de votre ancienneté. Par contre, votre salaire serait équivalent à celui des ouvriers occupant le même poste dans chacun des pays concernés.


Le salaire en question, c’est 315 euros brut par mois pour le Brésil et 230 euros brut par mois en Turquie.

http://www.lavoixdunord.fr/journal/VDN/2008/04/03/REGION/ART1068834.phtml

Messages

  • Ces sept teinturiers, les pauvres, comme 80% des salariés licenciés aujourd’hui par les décideurs, les gagneurs, tous les chouchoux des grandes gueules médiatiques, regardaient en chiens de faïence les cocos qui leur tendaient un tract dans les années 80 à la porte de leur atelier ou de leur usine, quand ils ne les insultaient pas : "Va donc à Moscou ! Combien le parti te paye ?..." Ils restent aujourd’hui dans la même mélasse idéologique que hier et avant-hier.

  • C’est la même technique partout/

    propositions de reclassement inacceptables et donc licenciement à la clé avec grosses galères en perspective.

    Il serait temps d’agir !
    en particulier pour dénoncer les élus locaux qui ne font RIEN d’autre que de se rabattre sur les ... propositions de reclassements....

    Il y a une solution simple, à imposer par la force au besoin : UN MORATOIRE sur les suppressions d’emploi et délocalisations qui n’est du ressort que du préfet. MAIS pour GAGNER çà il faut une mobilisation POPULAIRE.

    L’autre moyen : la nationalisation comme sanction aux entreprises qui délocalisent pour des raisons "stratégiques" et pas comptables.

    • En fait un contre-pouvoir avec les 80 % de gens qui n’ont pour toutes richesses que leus mains serait encore la meilleure réponse à tous ces bandits-esclavagistes.

      A quoi servent toutes ces usines ? Elles fabriquent pour qui, pour quoi ? Pour des consommateurs ! C’est donc un gros travail d’information et de formation qui attend les partis de gauche, car il faut bien l’avouer les hommes ont changé, depuis qu’il n’y a plus de grosses industries dans notre pays, qui permettait le regroupement d’ouvriers, donc de solidarité. Aujourd’hui, place aux services, les salariés sont "individualisés" dans leur travail et la solidarité en prend un coup.

      Il est donc du ressort des partis de gauche de tenter de nouvelles approches, pour contrer le "délire" de la plupart des patrons. Le discours de la gauche n’est plus approprié aux coups de "matraque" que se prend sur la tronche le peuple. Les manifs ne suffisent plus, il faut trouver très vite d’autres moyens pour se faire respecter !

    • Ce serait interessant de savoir combien de salariés ont voté Sarko, effectivement !Sachons aussi que les dirigeants du parti " socialiste " ne remettent pas du tout en cause cette mondialisation abjecte et sont d’accord sur tout .
      Sachant cela, peut-etre avancerons-nous ?

    • La réponse doit être dans le fort taux d’abstention !

      Sinon, ça veut dire que les mentalités ont changé, donc les partis de gauche doivent s’adapter à ces changements. Comme disait une représentante des étudiants, qui croyait que les avancées sociales de MAI68 étaient acquises définitivement, donc repos général, elle vient de se rendre compte qu’en fait il faut toujours rester vigilent, monter la garde ! L’ump est là pour tout détruire et son meilleur VRP c’est bien Sarkozy et "ses ruptures" !

      En fait, je dirais presque, peu importe qui est au pouvoir, du moment qu’il y a un très grand contre-pouvoir ouvrier qui agite les manettes. 80 % ça ne passe pas inaperçu, crotte !

  • Quelques données sur les minimums au Brésil et en France :

    En France :
    – Le SMIC brut mensuel [en 2007] = 1 280 Euros
    ( http://www.insee.fr/fr/indicateur/smic.htm )

    [1 280 E, au change, équivalent à 3 455 BRL]

    Au Brésil :
    – Le SMIC brut mensuel = 408 BRL /+ ou -/

    [408 BRL, au change, équivalent à 150 Euros]

    L’article dit que les travailleurs français qui émigreraient au Brésil seraient payés 300 Euros [équivalent donc à 811 BRL].

    Ils gagneraient donc environ 2 fois le Salaire Minimum Brésilien.

    De quoi survivre sans excès.

  • Hallucinant....Mais comment le patron de cette usine peut-il se regarder dans la glace le matin sans vomir ?!...

    Faut espérer qu’il n’y aura personne pour accepter...Sinon c’est jurisprudence et ici ou là on est parti pour des emplois chinois à 20€/mois...

    Soleil Sombre