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Désespoir d’intermittents : 3000professionnels aux premières Rencontres du spectacle vivant
Publie le vendredi 23 janvier 2004 par Open-PublishingDésespoir d’intermittents à Nantes
3 000 professionnels aux premières Rencontres du spectacle vivant.
La rage est intacte et l’invective était prévisible : « Mais répondez à cette putain de question : en quoi l’accord que vous avez signé est bon ? » Sur la scène du Centre des congrès, Danièle Rived, secrétaire générale CFDT Communication-Culture, peine à répondre à la salle. « Quel que soit le protocole, on ne pourra accueillir tous vos rêves », dit-elle sur le plateau de ces premières Rencontres nationales du spectacle vivant, organisées à Nantes par le magazine la Scène. « Le prochain protocole sera pire », insiste Danièle Rived.
« Reconversion ». « Si le CDD doit devenir la règle pour tous, comme le souhaite le ministre du Travail, l’avenir des intermittents est déjà assuré en France », ironise Denis Lanoy, employeur et intermittent du spectacle à la fois. « Sur le terrain, le désespoir est lisible, note Pierre Roba, du Mouvement nantais des professionnels en lutte. Les banques ne prêtent plus aux intermittents, même dans l’audiovisuel. Les premières touchées par l’application du protocole sont les femmes enceintes. Ça fait vingt-trois ans que je suis comédien. Je n’ai jamais vu autant de gens de 40 ans envisager une reconversion urgente ! » Michel Melki, de Force ouvrière, en tire cette conclusion : « Il ne faut pas que les artistes se reproduisent. »
Imaginé il y a plus d’un an, bien avant le mouvement des intermittents, ce rendez-vous de professionnels du spectacle prend un relief particulier, trois semaines après l’entrée en vigueur du protocole, alors que ni le désarroi, ni le besoin de débattre ne sont retombés. « Notre manifestation n’a pas vocation à se substituer à une autre démarche. Ce n’est pas ici que vont se résoudre toutes les inquiétudes », dit Nicolas Marc, jeune patron du groupe de presse Millénaire, qui édite depuis Nantes le trimestriel la Scène et d’autres titres en liaison avec le secteur.
Avenir. Sur les quelque 3 000 professionnels présents, un nom focalisera aujourd’hui l’attention : Bertrand Latarjet. Président du parc de la Villette, mandaté par le ministre de la Culture pour organiser un débat national sur l’avenir du spectacle vivant, il est convié à un débat intitulé « Construire une politique nouvelle pour le spectacle vivant ».
Par de LA CASINIERE Nicolas