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Dossier spécial : CUBA RESISTANCE, MODE D’EMPLOI

Publie le mercredi 7 mars 2007 par Open-Publishing

AFRIQUE-ASIE : DOSSIER SPECIAL

CUBA RESISTANCE, MODE D’EMPLOI

(merci à la revue Afrique-Asie pour avoir mis ce dossier en ligne
et à disposition)

Où va Cuba ?

La maladie de Fidel Castro, la passation de pouvoir à son frère Raúl, les
propositions du gouvernement cubain d’engager des négociations avec
l’administration étasunienne en vue de la levée de l’embargo, autant d’annonces
qui, ces dernières semaines, ont attiré l’attention sur Cuba. Nous avons fait le
choix, dans ce dossier, de livrer à nos lecteurs non pas des spéculations
hasardeuses sur l’état de santé de Fidel ou sur l’avenir imprévisible de l’île,
mais des analyses permettant de comprendre les racines profondes du projet
social et de la résistance du peuple cubain.

Nous avons aussi cherché les raisons pour lesquelles Cuba continue d’inspirer
les luttes populaires et les avancées progressistes qui se déploient
actuellement sur le continent latino-américain.

Quelles sont les origines de la révolution cubaine ? Qui était José Martí, qui
déclarait au XIXe siècle : « Les peuples sont d’autant plus libres et prospères
qu’ils prennent davantage leurs distances avec les Etats-Unis ? » Quelle était
la situation lorsque les Etats-Unis étaient les maîtres de l’île ? Quels regards
porter sur l’économie cubaine ? Quels ont été les moteurs de son redressement,
après la crise consécutive à l’effondrement soviétique ? Pourquoi Cuba a-t-elle
« dollarisé » son économie, et comment est-elle parvenue à la « dé-dollariser »
 ? Comment est-elle « sortie » de la spécialisation sucrière ? Quelles
difficultés rencontre son agriculture ? Quels sont les effets réels de l’embargo
et pourquoi doit-il être considéré comme une guerre non déclarée des Etats-Unis
contre l’île ? Dans quelles conditions se passe aujourd’hui la passation de
pouvoir à La Havane ? Quelles perspectives ouvrent l’essor des relations avec la
Chine ? Quelles formes a pris et prend l’internationalisme cubain, en
particulier aujourd’hui au Venezuela ? Comment Cuba est-elle devenue l’un des
pays leaders pour la recherche médicale ?

Voici quelques-unes des questions auxquelles nous apporterons des éléments de
réponse.

Afrique Asie

* * * *

Dossier réalisé par Rémy Herrera
(Économiste et chercheur au CNRS)

DOSSIER COMPLET ICI :
http://afrique-asie.fr/_medias/dossiers/cuba.pdf

Adresse alternative :
http://vdedaj.club.fr/spip/article.php3?id_article=687

SOMMAIRE :

La « conquista » socialiste :

Qui, des Etats-Unis ou de Cuba, légalise la torture, fait fi du droit
international, méprise l’Onu ? Qui assure l’éducation et la santé gratuites pour
tous, l’alimentation et le logement à prix modiques, l’égalité raciale ?
Assurément pas celle que la propagande occidentale désigne depuis des décennies.

Quand l’île était propriété étasunienne… :

Avant la révolution de 1959, Cuba dépendait entièrement des Etats Unis. Ils la
maintinrent pendant près d’un siècle en état de sous-développement, tout en
empochant des profits considérables. Des chiffres de la misère qu’il est bon de
rappeler pour mesurer le chemin accompli.

Population : les couleurs de l’exploitation :

Découverte par hasard par les Espagnols, Cuba fut aussitôt mise en coupe réglée
par les colons qui en firent le plus gros producteur mondial de sucre. Un négoce
qui a reposé, des siècles durant, sur l’esclavage puis sur le salariat
contraint.

Les Etats-Unis, seuls contre le monde :

Embargo : Condamné par une majorité écrasante de pays de l’Assemblée générale
des Nations unies pour sa violation de la légalité et son absence de légitimité,
le blocus des Etats-Unis contre l’île perdure, portant volontairement atteinte à
l’intégrité physique et morale des Cubains.

Retour gagnant après la crise :

Economie : Gravement affectée par la désagrégation de l’URSS, son principal
débouché, Cuba a su réagir sans toucher aux acquis sociaux, pour retrouver l’un
des plus forts taux de croissance de l’Amérique latine : 5 %, son taux moyen
entre 1959 et 1989.

Champs de réformes en labour :

Agriculture : Comment résoudre la question de la trop faible productivité du
secteur ? Des changements s’imposent, qui devraient éviter les « recettes »
libérales toutes faites. Cuba a déjà prouvé que c’était possible dans
l’industrie sucrière.

De la dollarisation à la dé-dollarisation :

Décidé temporairement au plus fort de la crise, le recours au billet vert a été
aboli en 1994 pour céder la place à un peso convertible.

Une coopération renforcée :

Cuba-Chine Les échanges entre les deux pays se développent et portent, de plus
en plus, sur des produits à forte valeur ajoutée.

Un engagement internationaliste sans faille :

En soutenant massivement les mouvements d’indépendance puis les nouveaux Etats,
notamment en Afrique, Cuba a bouleversé les stratégies des puissances d’alors.
Un combat qu’elle poursuit toujours, notamment au Venezuela.

Des volontaires en blouse blanche :

Enseignement, médecine, sport… Le soutien des Cubains aux programmes sociaux
d’Hugo Chavez est crucial dans la réussite de la révolution bolivarienne du
pays.

Une médecine du Sud performante :

Grâce à un investissement constant depuis la révolution, Cuba apporte son
indéniable savoir-faire à l’humanité.

Fidel, Achille communiste :

Il n’a jamais cherché la gloire et le pouvoir à vie. Mais son intégrité, les
résultats tangibles du combat socialiste et sa solidarité pour les opprimés du
monde en ont fait une synthèse des héros mythologiques et modernes, une figure
admirée par les Cubains et tous les révolutionnaires de la planète.

Les paradoxes d’un cliché :

C’est la photo la plus célèbre du Che, que Korda immortalisa le 5 mars 1960.
Force du capitalisme, elle est aujourd’hui vendue comme un vulgaire souvenir,
neutralisant le communiste en une pure abstraction. La réussite de la révolution
cubaine rappelleheureusement qu’il n’en est rien.