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Du vitriol dans l’étang de l’Elysée

Publie le vendredi 29 février 2008 par Open-Publishing
10 commentaires

Du vitriol dans l’étang de l’Elysée

JOELLE MESKENS

vendredi 29 février 2008, 08:36

ÇA VA MAL FINIR, prédit l’ancien ministre et ex-ami du Président. Il a voté pour Sarkozy mais dort mal depuis. Rencontre.
François Léotard, soixante-cinq ans, est rangé de la politique. Mais pas des voitures. Sans contact avec Sarko depuis l’élection, il s’est gardé de lui envoyer son livre… © NIKOLAS GIAKOUMIDIS/ AP.
PARIS

DE NOTRE ENVOYÉE PERMANENTE

C’est monté. Très vite. Puis le vase a fini par déborder. Le Fouquet’s. La mise en scène de la libération des infirmières bulgares. Les tests ADN. Le mépris vis-à-vis de l’Europe. Le déchirement du lien franco-allemand. Trop, c’était trop. Alors François Léotard, qui dormait mal depuis qu’il avait voté pour Nicolas Sarkozy, s’est mis à écrire. Frénétiquement. Cent trente-six pages d’un pamphlet au vitriol sur les premiers mois au pouvoir de cet ancien ami avec lequel il s’était engagé en 1995 derrière Edouard Balladur. « J’ai écrit ce livre en quinze jours, alors que d’habitude, je suis plutôt lent », dit-il. En ajoutant, dans un sourire malicieux : « Excusez-moi, c’était jubilatoire. »

Dans la masse des livres déjà parus ou à paraître sur Nicolas Sarkozy, « Ça va mal finir », qui sort la semaine prochaine chez Grasset, occupe une place à part. Par la singularité de son auteur, d’abord. Complètement retiré de la vie politique depuis six ans, celui qui se décrit lui-même comme un « has-been » et endosse tous les défauts du monde « sauf l’orgueil » porte un étonnant regard sur la France. Où le détachement presque mélancolique épouse tantôt la férocité, tantôt l’humour, tantôt la gravité. Par le talent littéraire et la force du propos, ensuite. Depuis le Chirac de Franz Olivier Giesbert (La tragédie du Président, Flammarion), on n’avait plus dévoré un essai avec autant d’appétit. Car voilà un livre écrit par un retraité de la vie politique qui donne furieusement envie de renouer avec elle.

François Léotard ne veut pas replonger dans le bain, non. Trop de blessures, trop de souvenirs sur la servitude du pouvoir (« Chaque fois que j’ai été ministre, je n’ai plus ouvert un livre »), que l’ancien ministre UDF de la Culture (sous Chirac) puis de la Défense (sous Balladur) maquille sans doute par pudeur. « J’ai des ennuis cardiaques et je suis un père tardif qui a envie d’élever son fils. » Mais son livre ralentit tout simplement le temps éditorial qui livre chaque jour sa polémique et sa part de drame sarkozien pour inviter à se demander où tout cela conduit la France. A l’en croire, droit dans le mur. « J’ai été très frappé par les grèves de l’automne dernier. Comme il n’y a pas d’opposition vu l’état du PS, il n’y a plus d’interlocuteur, sinon la rue. C’est très dangereux. Je crois sincèrement que Nicolas Sarkozy, avec cette façon d’exalter l’argent et d’occulter les problèmes sociaux, sera le président qui réintroduira la lutte des classes. »

François Léotard s’avoue féroce. « Un pamphlet est sans doute toujours excessif. » De fait, il cogne. Sur l’ouverture, ce miroir aux alouettes qui a offert des hochets à des ministres socialistes inutiles qui n’ont de pouvoir sur rien d’autre que sur l’horaire de leur billet d’avion. Sur ce président aux allures de « Fred Astaire faisant l’apologie hystérique du travail ». Sur ces clins d’œil au Front national, dont il suffisait, dit-il, de reprendre les thèmes et les simplismes pour le siphonner. Sur la politique d’immigration : « Trois cents enfants arrêtés, dont des nouveau-nés, ce n’est pas la France, ça ! » Sur ces omniprésents conseillers de l’Elysée qui sont parfois de si mauvais conseil. Et même sur le fameux paquet fiscal offert alors que les caisses de l’Etat étaient déjà vides et « qu’il aurait mieux valu comme Churchill promettre du sang et de la sueur ». Un comble pour celui qui a longtemps incarné le wonderboy du libéralisme à la française ? Il s’en défend. « Je n’ai jamais été, comme Alain Madelin, un chantre du libéralisme du marché. Je regrette qu’on se soit engouffré dans l’exaltation de l’entreprise à tout prix. J’ai horreur de cette vulgate qui consiste à dire que plus il y

a d’offre et de demande, mieux on se porte. Je suis pour un libéralisme façon Montesquieu, Tocqueville ou Constant. Un libéralisme à la britannique, un libéralisme du droit et des institutions. »

Le livre, à n’en pas douter, va faire un tabac. François Léotard promet déjà un deuxième tome si le remaniement ministériel confirme ce qu’il redoute. « Si Sarkozy fait entrer De Villiers, je tomberais de ma chaise. Quel message adresserait-on à l’Union juste avant la présidence française ! Celui de la haine de l’Europe ! »

Dans un chapitre de politique-fiction, Léotard met en scène un savoureux vaudeville entre le président et Cassandre. La pièce se déroulerait en 2015, trois ans après la réélection de Nicolas Sarkozy. Une prémonition ? « Juste un exercice de style », veut croire l’auteur.

Messages

  • On s’en fou de son avis. C’est un connard procapitaliste ce type.

    Des gens qui sont contre Sarkozy, il y en a des marées. 47% lors des élections et beaucoup plus maintenant. Les médias voudrait nous faire croire que cette désaffection tient à la personnalité de Sarkozy.

    En fait, les gens sont mécontents de la politique qui est menée.

    • moi je ne m’en fous pas. Tout ce qui fait le souk m’intéresse. Et un renard dans le poulailler c’est très efficace !

    • Ce renard a été plus souvent dans le poulailler du peuple que dans celui des nantis.momo11

    • Je crois sincèrement que Nicolas Sarkozy, avec cette façon d’exalter l’argent et d’occulter les problèmes sociaux, sera le président qui réintroduira la lutte des classes. »

      D’accord avec vos posts, mais tout de même reconnaissez qu’il arrive à point nommé ce Léotard, pour dire à haute voix que Sarkozy a bien réanimé la "lutte des classes", qui sommeillait depuis quelques décennies. C’est tellement vrai que l’umpiste DARCOS en est déjà à penser qu’il faut recouvrir tous les enfants avec des tabliers à l’école, comme au bon vieux temps ! Le tablier = symbole de l’hypocrisie de la bourgeoisie catholique bien pensante. Et je vous dis pas à l’université, les droitistes montrent les dents !

  • "J’ai été très frappé par les grèves de l’automne dernier. Comme il n’y a pas d’opposition vu l’état du PS, il n’y a plus d’interlocuteur, sinon la rue. C’est très dangereux. Je crois sincèrement que Nicolas Sarkozy, avec cette façon d’exalter l’argent et d’occulter les problèmes sociaux, sera le président qui réintroduira la lutte des classes. »

    Alors ça, c’est fameux "frère Léo" - ça a toujours été un drôle de zig celui-là !

    "Comme il n’y a pas d’opposition vu l’état du PS" : bon je vois que nous ne sommes pas les seuls ici à tirer ce constat ,merci Léo ! :)

    "Plus d’interlocuteur sinon LA RUE" - "c’est très DANGEREUX" !! Ah oui, les bourgeois tremblent dans leurs chaussettes Burlington - enfin ! "la rue" !! C’est lâché, ah quel vilain mot et quelle réalité sordide n’est ce pas ?

    "Finir à la rue", ou commencer dans la rue ? Vaste question mon cher François !

    "le président qui réintroduira la lutte des classes." Si le ciel pouvait t’entendre, frère François, ce serait pas dommage !!!

    LA LUTTE C’EST CLASSE...CONTRE CLASSE

    La Louve

    Ps : ne pas résumer notre combat et nos luttes à un bête et méchant "tout sauf SARKO" - La "tête" de Fillon et de tous les autres gusses, il nous la faudra aussi, exploiteurs de tout poils, fini la RIGOLADE. On va sortir les piques.

    • et le PC dans tout ça n’y aurait-il que le PS pour faire rempart à cette politique j’en doutes Cher François, et je suis étonnée La Louve que tu n’ai pas relevé cela !et j’oubliais les syndicats que beaucoup ont éssayé de démolir

    • Cette fois, on a intérêt à dire "tout sauf Sarko et tutti quanti". Aux présidentielles certains on voulu jouer autrement. A présent on se le bouffe, mais dieu que c’est dégueulasse et c’est même un sacré gros-mot !
      Si on peut l’affaiblir pourquoi s’en priver alors ? Il me semble que le pays et la France d’en bas souffre suffisamment comme cela à cause du "tout ou rien". Tous nos acquis, tous nos pilliers de la laïcité, de nos institutions sautent les uns après les autres et je vais m’offusquer de ce que le PCF s’est associé au PS et aux verts dans ma commune ? Ben non, tout sauf Sarko, l’ump dehors et le FN avec.

    • Ben voyons....

      J’étais étonnée , vraiment, que ça sorte pas...

      Ben écoute très bien - tu fais comme tu veux.

      De toute façon, sois sans crainte tes voeux vont être exaucés au-delà de tes espérances et S Royal (ou F Bayrou) sera sans doute Présidente en 2012.

      Notre combat ne devrait pas être uniquement un combat de personnes et ponctuel, mais un combat contre un système avant tout et pour l’avenir AUSSI, y compris l’avenir lointain.

      Moi j’angoisse à mort de ce que nous allons laisser à nos enfants et petits enfants non pas tant comme "planète" mais comme "armes de résistance".

      Mais bon, je ne vais pas revenir là dessus...Manifestement il y a beaucoup de militants qui n’en ont pas encore assez bouffé de merde , et fait bouffer à cette "France d’en bas", comme tu dis de manière si méprisante, et qui n’ont pas encore compris que nous avions un noeud gordien à trancher.

      Explique moi ce que royal et le PS auraient fait de MIEUX que l’UMP en termes sociaux, humains moraux etc ?????- je suis d’accord pour dire qu’elle aurait peut être été moins "violente" mais que je sache elle était tout aussi conservatrice et capitaliste que lui !!!!
      C’est pas elle (appuyée, qu’on le veuille ou pas, par une majorité du PS qui reprend aujourd’hui une grande partie de ses "thèses") qui disait "pas de régularisation des sans papiers sous peine d’appel d’air ?" "pas d’augmentation du SMIC car c’est pas possible ?" "oui i l faut réformer les régimes de retraites en France ?" "on doit réfléchir aux 35 heures pour le bien des PME ?" "on n’augmentera les bourses des étudiants que si ils travaillent en contrepartie ?" "la réforme de l’université est une bonne chose ?" C’est pas elle qui nous a ressorti la MArseillaise, le drapeau, l’ordre juste, les flics à l’école, et toutes ces conneries, vecteurs de l’ORDRE MORAL , qui s’exerce toujours au profit du Capital ?????

      Mais vous êtes paniqués à ce point ?!!! Au point de perdre la mémoire et de faire du révisionnisme ?!!! On construit quoi nous pendant ce temps ?

      Et on continue à en faire une femme de gauche et à la présenter, elle et sa bande , qui ONT VIOLE la souveraineté populaire le 4 février, comme des gens de gauche ???????!!!! Ni anticapitaliste, ni libéraux (au sens de défenseurs de la Liberté), non, vraiment, ce ne sont pas des gens de gauche !!!

      Mais voilà, dans notre Parti (le PC), malheureusement, certaines personnes ont tellement mauvaise conscience, sont tellement mal à l’aise avec leur propre dialectique,et surtout, sont tellement pieds et poings liés avec le PS pour leurs sièges, que plutôt que d’assumer de dire que le PS est de droite mais que c’est la moins pire des droites que nous devrions choisir entre les 2, ils préfèrent continuer à entretenir cet énorme mensonge qui pourrit tout et nous a mené et le FN et Sarko en 20 ans !!!

      Réveillez vous enfin.

      @ Louise Michel : non je ne parle pas du PC pour deux raisons : je crois bien que le PC aujourd’hui n’est pas un vecteur de résistance, pour des tas de raison, et je le déplore, crois moi ça me fout les boules tu peux pas imaginer (et je sais que je ne suis pas la seule à piaffer d’impatience pour qu’on retrouve notre liberté d’agir en communistes*) et j’espère vraiment que cela va changer à compter du 1er janvier 2009 en gros ; et ensuite je me suis positionnée par rapport à la mentalité de F Léotard - pour lui hors ses "pairs" du PS qui joue le jeu de l’opposant institutionnel, et pour qui forcément, le reste est inexistant, je comprends qu’il n’ait pensé qu’au PS !!!
      Mais bien sûr tu as raison, je dirais, non pas le PC mais les militants communistes, et les syndicalistes (plutôt que les syndicats) évidemment !

      *Quand je dis ça , non pas que nous ne puissions agir librement, indépendamment du Parti non , mais seulement que nos efforts individuels sont réduits presque à néant par le discours officiel du Parti (qui contredit y compris certains de ces actes vraiment communistes)

    • Par ailleurs, je te rappelle que Fillon n’a toujours pas démissionné de son poste de Premier Ministre (si vraiment il était si "différent" que ça et "désapprouvait à ce point" les faits et gestes de son patron, il ne serait plus là , non ? comme disait Chevènement un ministre "ça ferme sa gueule ou ça démissionne"...) et ben dis donc, non seulement ,et EVIDEMMENT, i lest toujours là mais en plus, il fait de la grimpette dans les sondages ce con !!!

      Alors oui pardon mais on est loin du compte avec cette histoire.

      Très loin.

      Et moi c’est ça que je vois.

      Enfin une dernière chose : que les coco emmènent des listes avec des gens du PS et d’ailleurs pas de pb - la majorité de l’exécutif sera coco. Comment pourrais-je avoir qque chose contre cette alliance ? C’est même pas la peine d’agiter le "tout sauf sarkozy" sous mon nez pour que je vote pour ça !

      Que les coco se retrouvent minoritaires sur des listes bourgeoises et capitalo, à mille lieues de leurs projets, pardon mais là je ne suis plus d’accord. Que dans mon coin, je doive voter pour une dame du PS qui a voté pour la révision de la constitution et pour le TCE , ben excuse moi ,j’irai pas voter (vu que j’ai aucune liste anticapitaliste ou même antilibérale...) voilà. Mais tant mieux (?) pour celles et ceux qui peuvent.

      Je trouve que tant qu’ à tirer le diable par la queue et à vivre des moments très difficiles, autant que cela SERVE VRAIMENT à quelque chose. Contribuer à maintenir le PS en vie, en tant que part ide gauche en plus, est profondément nuisible à la gauche, et aux français. Et je préfère travailler , ne serait ce que momentanément , avec des gens qui ont pigé ça, et contribuer à remettre mon Parti sur les rails de la lutte des classes, plutôt que la lutte des places.

      On ne fait pas la même chose, on n’a pas les mêmes stratégies ni les mêmes raisonnements avec un PC fort et avec un PC faible, les communistes doivent savoir s’adapter et être opportunistes (au sens de saisir les opportunités).

      Mais c’est un avis qui n’engage que moi.

  • une super pub pour frère François ,écrit en quinze jours ,vendu

    en combien de millons d’exemplaires ? ON TOUCHE UN MAX

    POUR DIRE CE QUE TOUT LE MONDE SAIT ET DIT

    Alors Frère François je n’achèterai pas votre bouquin