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ENFIN un square et une place Léo Ferré à Paris ! (video)

Publie le lundi 26 octobre 2009 par Open-Publishing
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C’est le combat de Pascal Boniface depuis des années, un de ces combats qui lui tenait à cœur, et pour lequel il a beaucoup œuvré, au service duquel il a mis sa légendaire ténacité, ainsi que la constance et la persévérance que connaissent bien tous ceux qui l’ont un jour approché, cette constance qu’il met à défendre tout ce qu’il aime sincèrement, ce en quoi il croit :

que Léo Ferré ait enfin un square à son nom à Paris, ville qu’il a chantée tant et plus.

Merci Pascal Boniface donc, tu es pour beaucoup dans cette reconnaissance tardive du grand Léo. (Il faut rendre à César - et comme les plumitifs habituels oublieront opportunément qui est réellement derrière cette reconnaissance posthume...)

Léo Ferré, toujours imité, mais jamais égalé, qui résonne à jamais dans nos oreilles et dans nos coeurs.

De « Quartier latin », à « Paris Canaille » en passant par « Paris Spleen » ou « Flamenco de Paris », les chansons de Ferré sont (entre autre !) un hymne à Paris, de ses lumières à ses bas fonds. Ses relations avec Paris furent passionnées.

Depuis ce samedi 24 octobre 2009, la Place et le square Léo Ferré (12e), à l’angle de la rue Crozatier, ont été inaugurés par le Maire de Paris en présence, notamment, de l’épouse de Léo Ferré, Marie-Christine, et de ses filles, Marie-Cécile et Manuella, pour rendre hommage à ce très grand.

"L’Anarchiste", mort un 14 juillet, qui jusqu’à son dernier souffle, resta fidèle à ses engagements et à ses convictions anar, a dorénavant "droit de cité" - quoi que ceux qui l’aient cité ce jour là pour honorer sa mémoire n’aient rien de commun avec ce qu’il fut lui...

En ces temps troublés, ce drapeau noir là, qui s’est levé symboliquement à l’apparition de la plaque commémorative, fait plaisir.

Faut il y voir un signe pour notre futur, est-ce un symbole d’une fin historique, qu’il fut élevé, ce drapeau noir, par un des barons de la social démocratie agonisante, M. Delanoé, un des héritiers de la SFIO qui laissa crever à nos portes les cousins espagnols de Léo ?...

NI DIEU NI MAITRE !


Est-ce ainsi que les hommes vivent ?

Tout est affaire de décor

Changer de lit changer de corps

A quoi bon puisque c’est encore

Moi qui moi-même me trahis

Moi qui me traîne et m’éparpille

Et mon ombre se déshabille

Dans les bras semblables des filles

Où j’ai cru trouver un pays.

Cœur léger cœur changeant cœur lourd

Le temps de rêver est bien court

Que faut-il faire de mes jours

Que faut-il faire de mes nuits

Je n’avais amour ni demeure

Nulle part où je vive ou meure

Je passais comme la rumeur

Je m’endormais comme le bruit.

Est-ce ainsi que les hommes vivent

Et leurs baisers au loin les suivent.

C’était un temps déraisonnable

On avait mis les morts à table

On faisait des châteaux de sable

On prenait les loups pour des chiens

Tout changeait de pôle et d’épaule

La pièce était-elle ou non drôle

Moi si j’y tenais mal mon rôle

C’était de n’y comprendre rien

Dans le quartier Hohenzollern

Entre la Sarre et les casernes

Comme les fleurs de la luzerne

Fleurissaient les seins de Lola

Elle avait un cœur d’hirondelle

Sur le canapé du bordel

Je venais m’allonger près d’elle

Dans les hoquets du pianola.

Est-ce ainsi que les hommes vivent

Et leurs baisers au loin les suivent.

Le ciel était gris de nuages

Il y volait des oies sauvages

Qui criaient la mort au passage

Au-dessus des maisons des quais

Je les voyais par la fenêtre

Leur chant triste entrait dans mon être

Et je croyais y reconnaître

Du Rainer Maria Rilke.

Elle était brune elle était blanche

Ses cheveux tombaient sur ses hanches

Et la semaine et le dimanche

Elle ouvrait à tous ses bras nus

Elle avait des yeux de faïence

Elle travaillait avec vaillance

Pour un artilleur de Mayence

Qui n’en est jamais revenu.

Est-ce ainsi que les hommes vivent

Et leurs baisers au loin les suivent.

Il est d’autres soldats en ville

Et la nuit montent les civils

Remets du rimmel à tes cils

Lola qui t’en iras bientôt

Encore un verre de liqueur

Ce fut en avril à cinq heures

Au petit jour que dans ton cœur

Un dragon plongea son couteau

Est-ce ainsi que les hommes vivent

Et leurs baisers au loin les suivent.

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