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de Rose RESEDA
Si tu ressembles à mon amour perduC’est que je ne l’ai jamais connuDans ta voix tremblent des arbres et des forêtsSous tes paupières closes glissent des albatrosDans tes mains se cachent mille espoirs autant de chagrinsAu bout de tes doigts murmurent les rêves des amours adolescentesFaut-il s’approcher de la flamme quand on aime trop s’y brûlerRegarder le papillon tournoyer haut loin de nous plein de sa libertéDu souffle des vents qui caresse ses ailes déployées, jouir"Il sera ailleurs demain", dis tu, songeur, une main sur mon coeurC’est ployé entre mes reins que je te sens le mieuxEt ta peau contre la mienne arrache toutes mes pudeursQuand je voudrais te battre de tellement te désirerLes mots se noient au fond de moi et tout est dit dans le cri de mon plaisirC’est une langue que je te parle et que je ne comprends pasToi, bien plus beau que je n’aurais jamais osé le rêverPuisque tu esQuand tu murmures à mon corps la seule poésie que j’entendeDressé et nu dans la majesté de ton empireEsclave et reine, moi, couronnée par tes baisers et ton plaisirSoumise et fière, au bord de ton précipiceD’une étreinte qui m’enlève et me broie de tant de douceurJ’aimerais m’annuler en toi pour hurler le bonheur de renaître aujourd’huiLongtemps, peut être mille ans, je t’ai attenduA ton souffle accrochée, écartelée et déchirée si je pouvaisBaiser d’un seul coup tes yeux ta bouche ton cou tout tes membresRecommencer à en mourir jusqu’à ce qu’il n’y aitPlus de jour et plus de nuitPlus de bien ni de malPlus de peur, plus d’enfant tremblante, plus de douleurs navrantesEntrer au fond, bien au fond de ton âme par la première brèche ouverteVoleuse bienheureuse de toi, ma fraternité bouleversantePlonger mes mains dans le lit humide des pensées que tu ignoresEt les ressortir amusée de tous les trésors trouvésGuerrier fidèle amant volage humain trop humainVivant au soleil survivant jour après jourAimons l’amour, camarade, et surtout, aimons la vie !De l’énergie terrible de l’envie et du désirTe garder bien loin tout en étant bien prèsTe regarder danser tout ce que tu approches, plein de grâceComme un funambule de la vie qui passePoussière tant particulière qui porte mes yeux hors du désert
Que tu ne sois jamais à moi si tu me laisses être à toi...
Messages
1. EROS ET THANATOS, 6 mai 2007, 09:40
C’est magnifique !
C’est pour moi ?
Léa.
1. EROS ET THANATOS, 6 mai 2007, 13:15
Non c’est nous...
Esteban
2. EROS ET THANATOS, 6 mai 2007, 13:28
Mon amour ...
Léa
3. EROS ET THANATOS, 6 mai 2007, 16:11
Oui mais moi je suis ÉROS et toi THANATOS puisque tu es méchante en ce moment avec moi et tu veux me tuer...infidèle...!
...
Esteban
4. EROS ET THANATOS, 6 mai 2007, 19:33
Mon amour essaie de ne pas tout gâcher.
Il n’y a qu’un seul homme que je veux tuer aujourd’hui.
Je t’aime,
Léa.
2. EROS ET THANATOS, 7 mai 2007, 11:48
c’est magnifique !bravo...ça m’a vraiment touché...
1. EROS ET THANATOS, 15 juin 2007, 23:34
LA GRACE AMOUREUSE ELEVE l’être humain
Il ne s’agit pas ici de l’expérience d’une grâce divine qui vient d’en haut. Non il s’agit d’une grâce humaine ordinaire qui part d’en-bas, du corps et de l’âme humaine. Car derrière le regard et le timbre d’une voix c’est l’âme humaine que l’on rencontre et c’est la grâce humaine qui nous frappe.
– EXPERIENCE DE GRÂCE : LA VOIX ET LE REGARD comme point de départ. d’une transcendance ou plutôt d’une ascendance.
Au-delà d’un éventuel effet physique, qui peut toujours survenir, ce qui importe de comprendre c’est l’effet de grâce global généré par la rencontre amoureuse première. La voix et le regard de l’autre ont un effet de grâce qui va au-delà de la séduction ordinaire. La voix et le regard reflète l’âme et s’adresse au cœur et à l’âme de l’autre.
Cet effet a une double dimension : une dimension corporelle car inscrite profondément et durablement dans le corps comme attachement (donc bien au-delà d’un effet sexuel) et une dimension de valeur sacrée et transcendante qui place la relation au-delà du présent et du vulgaire. Le fait que cet effet ait été réciproque mais aussi et surtout durable légitime le fait que cette relation relève indéniablement de l’amour et non du coup de foudre "sans travail" ou de l’aventure sans lendemain ou du "prendre soin" dans le cadre un peu froid des cohabitants "familialement correctes".
– COMPREHENSION COMPAREE : Théologie et philosophie matérialiste de la grâce.
D’abord que disent les chrétiens sur la grâce : "La grâce ne s’éprouve pas seulement passivement. Accueillie comme un don, la grâce nous invite à la faire rayonner à travers notre esprit et notre corps ; à l’exprimer par nos attitudes et nos pratiques, et pas seulement par la parole. L’expérience de la grâce ne se limite pas à des émotions ou à des états d’âme. C’est quelque chose de profond qui transforme et renouvelle la conscience, le corps et le mode de vie de ceux qui l’accueillent".
Je serais assez d’accord pour reprendre ce passage à condition de préciser que pour un athée matérialiste (1) le "haut" ne préexiste pas pour descendre ensuite sur les humains. C’est le processus inverse qui se produit. Les humains, comme Icare, produisent leur propre élévation et transcendance. "Icare fabrique ses ailes, monte, puis tombe ; l’âme de Platon perd ses ailes, tombe puis remonte"(2).
Christian DELARUE (signé alors sous le pseudonyme de Leo Jogiches, compagnon de Rosa Luxembourg)
1) Je m’inspire ici de la philosophie du matérialisme d’André COMTE-SPONVILLE notamment son "Traité du désespoir et de la béatitude" T1 Le mythe d’Icare, T2 Vivre.
Grâce à AC-S je peux relier deux penseurs que je fréquente en amateur Erich FROMM et son rigoriste ouvrage « L’art d’aimer » et R. MISRAHI, plus précisément celui qui s’est fait le philosophe de la rencontre amoureuse.
Cf. « Libres extraits de "Qui est l’autre ?" » (de Robert MISRAHI), par Christian Delarue
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=47492
http://rennes-info.org/Libres-extraits-de-Qui-est-l-autre.html
2) "Traité du désespoir et de la béatitude" p85 dans la version PUF Quadrige