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ETATS-UNIS. QUAND LE PEUPLE INVESTIT WALL STREET

Publie le jeudi 30 octobre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

A quelques encablures du scrutin présidentiel, la crise économique attise les tensions aux Etats-Unis. Jusque sur les marches de Wall Street.
De mémoire d’agent de change, on n’avait jamais vu ça : des manifestants venus remettre en cause devant Wall Street, au pied même du temple du capitalisme, les principes de l’économie de marché !

« Du socialisme pour les riches ! »

Certes, ils n’étaient qu’une centaine, ce 24 octobre, rassemblés à l’initiative d’un collectif d’associations œuvrant pour les SDF ou les plus défavorisés, baptisé « Bail out the people, not the banks » (« Renflouer le peuple, pas les banques ») en référence au plan de 700 milliards de dollars d’aide aux organismes financiers décidé par le gouvernement. Pour ses responsables, c’est un pur scandale : on récompense ceux qui sont à l’origine du désastre économique dans lequel les États-Unis et le reste du monde semblent s’enfoncer chaque jour davantage, et l’on prive de cette somme, ceux qui en auraient réellement besoin. Ses orateurs vont chercher parmi les figures des combattants pour les droits civiques l’inspiration dans la forme et le fond.

« Power to the people ! »

« Le pouvoir au peuple »

...clame Larry Holmes, du haut de sa tribune. « Ce que le gouvernement a mis en place, c’est du socialisme pour les riches ! Pendant ce temps-là, des citoyens perdent leur retraite, leur emploi, leur maison. Il faut décréter un moratoire indéfini sur les expropriations des gens, qui ne peuvent plus payer leur crédit immobilier. Barack Obama a affirmé qu’il voulait mettre en place un moratoire de quatre-vingts jours ; ce n’est pas suffisant. »

Dans la nation du capitalisme triomphant

Le terme « socialisme » a récemment refleuri dans les analyses des commentateurs politiques sur toutes les chaînes de télévision, depuis que l’État fédéral s’est résolu à intervenir pour soutenir l’économie américaine vacillante. Et cela décomplexe les rares défenseurs du socialisme dans la nation du capitalisme triomphant. Les agents de change qui sortent de la Bourse n’en croient pas leurs oreilles. Ils sont passés devant les deux policiers casqués et équipés de gilets pare-balles, qui gardent l’entrée du bâtiment du Stock Exchange, et sont confrontés à des slogans révolutionnaires... « Je les emm... ! », jette l’un d’eux, sans même s’arrêter. Un autre commente plus sobrement : « Je ne comprends pas trop ce qu’ils veulent. Pour sauver l’économie, pour permettre aux petites entreprises de continuer à emprunter, il faut bien sauver les banques. »

D’autres priorités

Pour les sympathisants du mouvement « Bail out the people » et pour beaucoup de citoyens américains, la priorité n’est pas là ; elle est dans le renflouement d’un système de santé exsangue, dans la reconstruction d’un enseignement public digne de ce nom, dans l’ouverture d’universités que pourraient, enfin, fréquenter ceux dont les parents n’ont pas des milliers de dollars en réserve sur leurs comptes, elle est dans la construction de logements décents pour ceux qui n’en ont pas ou qui habitent des taudis... Et ils continueront à le clamer au cours d’autres manifestations organisées dans les mois à venir devant les grandes banques du pays.

De notre envoyé spécial à New York, Jean-Marc Pitte.


Réactions...........

Ici aussi, aux USA, la réthorique mensongère des traders et capitalos anthropophages est sans cesse répétée :

Il faut sauver les banques pour faciliter l’accès des crédits des petites entreprises pour leurs financements ! Foutaise et embrumage...........

Extrait d’un précédent commentaire, qu’il faut répéter,répéter,répéter....et encore répéter

 Nicolas Sarkozy devrait faire plusieurs gestes importants. Sur la taxe professionnelle, tout d’abord, le chef de l’Etat devrait redonner le cap de la réforme promise pour 2009 tout en annonçant des allégements de court terme.

De la gestion de bon père de famille nous disait il ! « Les caisses sont vides » s’insurgeait-il en ce début d’année. C’est sur, à force d’allègements, de réforme à la baisse des cotisations patronales, ce bon père de famille ne risque t il pas tout simplement de précipiter le « déficit » public dans des abysses, dont seul les réels producteurs de richesses feront les frais de ces politiques drastiques en perte de droits sociaux.

La vente des bijoux de famille risque de prendre des allures de brocantes étatiques dans les mois qui viennent pour combler les errances capitalistes d’une secte de ces spéculateurs, dont une grande part de ces PDG de TPE et PME en sont les plus fervents partisans et pratiquants.

 Autre mesure en vue, qui correspond à une demande de la CGPME : permettre aux entreprises de bénéficier plus rapidement du crédit impôt recherche (le décalage dans le temps est important entre l’engagement de la dépense et le gain fiscal), afin de soulager la trésorerie des employeurs.

Cet argument est désormais sans cesse rabâché depuis l’avènement de cette crise. Cette crise qui était totalement prévisible, faut il attendre un krach financier pour investir en R&D ?

Sur les 2.5 millions d’entreprises du type PME et TPE, combien d’entre elles sont en mesure de nous démontrer et de prouver de leurs plans d’investissements en recherche et développement et mis en œuvre avant cette bérézina boursière ? Je tiens le pari que ces investissements en R&D sont partie infime et quasi exceptionnelle.

La plus grande part de ces PME ce sont contentées de vivre sur la bête. Pire, dans mon expérience professionnelle, certains de mes anciens patrons et/ou actionnaires d’une PME de + 50 salariés, plaçaient une grande partie de leur fonds propres sur des opérations boursières et spéculatives (Audit financier réalisé à la demande du CE et effectué par le cabinet Syndex-apparenté CFDT). Ces placements leurs rapportaient près de 8 % de marge (audit des années 1998 à 2000), c’est-à-dire bien plus que ne pouvait rapporter en réalité la production de cette PME de l’époque.

Ce qui avait pour effet pervers et suivant les contextes du marché du bâtiment (Génie Climatique), soit de pratiquer des prix à la casse, de maintenir un staff en manque de motivation d’innovation, de laisser en place un management archaïque et complètement dépassé, qui délaissait et négligeait l’outil de production (Absence d’évolution de carrière des ouvriers, absence de formation interne, absence de fonds d’investissements R&D. etc etc…).


Complément d’argument

N’importe quel gestionnaire vous le diras, si une PME doit sans cesse emprunter pour sa survie, c’est que cette PME n’est pas viable tout simplement.

Soit parceque cette PME est mal gérer, soit que son gestionnaire redistribue des royalties à lui mème et souvent désormais à ses actionnaires inconnus des ouvriers ou laborieux qui produisent la richesse, soit que le boss de cette PME fait supporter en frais non justifiés : ex des véhicules de fonctions et autres avantages transports qui non rien à voir avec la production..............etc etc

Les PME devront a terme mettre a disposition les livres comptables aux employés et ouvriers, les représentations syndicales devront ce mettrent à la disposition de ces employés et ouvriers pour les guider à la lecture de ces comptas........... ; ;

Voeux pieux, certes ....... Mais je tiens le pari que si ces techniques de controles ce mettaient en place, beaucoup d’abbérations seraient mises à jour.

Dans ma région Bretagne et dans le secteur batiment, il suffit de mater les bagnoles des chefs d’entreprises stationnées sur les parkings chantier*, et qui comme des gamins font le concours d’avoir entre leurs mains la dernières des dernières et de la plus récente berline, équipé GPS, et autre caméra arrière, Mercédès, BMW et bientot Jaguar ou autre véhicules de luxe.

Des caisse à 70 000/ 60 000 euros changées tous les deux ans, et parfois une autre totomobile pour le WE............... pour des boss de PME de moins de vingt salariés, des caisses à ministres, du délire, j’en ai honte pour eux.

Et s’il n’y avait que ça.

* J’envisage de faire un court reportage vidéo sur ce cas prècis, c’est confondant de mépris vis à vis de leur personnel. Les maitre d’ouvrage (ces PME dont je parle, font leur choux gras sur des marchés public à plus de 80 % et + ) qui leur passent commandes en sont d’ailleurs les premiers témoins, et cela ne les dérangent pas le moindre du monde.

Par contre pour l’outillage ou matériel de manutention, c’est toujours la croix et la bannière d’obtenir de la part de ces boss du XIX siècle satisfaction.............

Des archaiques, mis en avant pour sauver l’économie du réelle dont ils sont les premiers prédateurs.

Skapad

Messages

  • It is time for a Tax Payer’s Revolt

    Mon, Sep 29, 2008

    By Medea Benjamin and Arun Gupta

    ..........It’s time to for a taxpayers revolt against this mind-boggling Wall St. bailout. It’s time to build a broad coalition to demand a 21st Century New Deal. This is our best, last hope.

    http://bailoutmainstreet.com/2008/09/time-for-a-taxpayers-revolt/

  • Skapad, on baigne en plein dedans, c’est criant de vérité.

    Reste plus qu’aux salariés de se saisir de leurs délégués syndicaux pour demander un audit sur la gestion de leur entreprise, parce qu’en fait on y retrouve les mêmes ingrédients dans beaucoup d’autres boîtes : belles voitures pour les patrons, repas gastronomiques dans des restos étoilés, safaris en Afrique avec épouse, et bien-sûr salaires et évolution bloqués pour les salariés qui produisent pourtant toute la richesse de l’entreprise.

    Commençons par faire un état des lieux de l’entreprise dans laquelle on bosse, pour encourager tous les salariés à se mobiliser. Ils vont pas être déçus quand ils sauront ce que le patron fait de leurs richesses.

    Argent facile pour le patron, esclavagisme pour le salarié. Et dire que Parisot demande un allègement des côtisations patronales. Mais qui produit cet argent ? Le patron ? NON, le salarié. Alors, qu’en j’entends le patron dire que si on lui abaisse le versement de ces côtisations, il augmentera probablement ses salariés de quelques piécettes, c’est tout simplement de la foutaise. Regardez vos bulletins de salaire. L’augmentation "au cas où" suffirait-elle à vous couvrir pour la retraite, chômage, sécu ? C’est la vraie question. Attention au piège à cons.