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Élections - Israël interdit aux partis politiques arabes de se présenter

Publie le lundi 9 février 2009 par Open-Publishing
9 commentaires

France Soir, le lundi 12 janvier 2009 à 17:48

La porte-parole du Parlement, Giora Pordes, a annoncé que le Comité électoral central avait voté à une majorité écrasante l’interdiction de deux blocs de partis arabes, estimant qu’ils étaient coupables d’incitation et de soutien au terrorisme.
Le Comité électoral est constitué de représentants des partis politiques d’Israël. Le parlementaire arabe Ahmed Tibi a qualifié cette décision de raciste, ajoutant qu’il allait faire appel auprès de la Cour suprême. Environ un cinquième des sept millions de citoyens israéliens sont arabes.


Et selon la chambre de commerce France-Israel :

Le Maariv publie un sondage électoral selon lequel le parti Israël Béteinou d’Avigdor Lieberman a gagné un siège depuis le sondage de vendredi dernier. Le parti est crédité aujourd’hui de 17 sièges et se retrouve à égalité avec le parti travailliste. En tête on retrouve toujours le Likoud avec 27 sièges, un de moins que lors du sondage précédent, tandis que Kadima conserve son score de 23 sièges.

Donc :

Les arabes israéliens sont des citoyens de seconde zone. On s’en doutait un peu.
Et ça n ’émeut personne de savoir qu’un parti fasciste est à égalité avec les « travaillistes » sachant que le Likoud est aussi un parti d’extrême droite.


C’est bien pire que 2002 en France ! Alors ? Personne ne moufte ?

Messages

  • Qui l’eut cru, les soi-disant dépositaires exclusifs de la prétendue parole divine, se hissent au niveau de vulgaires intégristes chrétiens ou musulmans vers le racisme et l’antisémitisme, car rappelons-le les Arabes sont des sémites. Le vernis officiel d’un état laïque et "multiconfessionnel" se dissout dans la brutalité et dans une haine communautaire aux relents totalitaires.

  • Malheureusement, ça ne vient que confirmer ce que Gideon Levy, journaliste israélien, dit dans son article paru hier dans Haaretz :

    "l’ascension de Lieberman prouve que le racisme est maintenant une "valeur" admise en Israël"

    08/02/09

    [...] Si quelque chose peut symboliser la campagne électorale israélienne, fangeuse et creuse, qui s’achève après demain, c’est la transformation du racisme et du nationalisme en valeurs admises. [...]

    À présent, l’instigateur du nouveau racisme israélien va semble-t-il devenir le leader d’un grand parti à nouveau au pouvoir. Benjamin Netanyahu a déjà promis que Lieberman serait un "ministre important" dans son gouvernement. Si quelqu’un comme Lieberman devait entrer au gouvernement dans un pays européen, Israël romprait ses relations avec ce pays. Si, du temps de Kahane, quiconque avait prédit que la promesse de faire de son successeur un ’ministre important" serait un jour ici considéré comme un argument électoral, on lui aurait dit qu’il faisait un cauchemar.
    Mais ce cauchemar, c’est ici et maintenant. Kahane est bel et bien vivant en la personne de son crapuleux successeur. [...]

    Lieberman et sa troupe sont portés par des vagues de haine des Arabes, de haine de la démocratie et des règles découlant des lois ainsi que par la puanteur du nationalisme, du racisme et de la soif de sang. Horreur, ces "valeurs" sont devenues les plus vendeuses sur le marché électoral. Comme tous les autres de la même eau politique, il attise cyniquement ces pulsions abjectes chez les classes les plus faibles, —les exclus, les pauvres et les immigrants. Mais pas seulement eux. Beaucoup de jeunes, et parmi eux des soldats au cerveau lavé voteront pour lui, et personne ne les rejettera. Il s’est choisi une proie facile et relativement faible, les Arabes d’Israël, et il lance ses partisans dessus. Mais sa doctrine s’est infiltrée bien plus profondément que ça.

    Lieberman est la voix de la meute, et la meute a soif de haine, de vengeance et d’effusion de sang. Une guerre inutile qui a tué des centaines d’enfants a ici été accueillie avec complaisance, voir avec plaisir. Les partis de droite et du centre ont tenté d’exclure les partis arabes, dont les listes sont aussi exclues d’avance de tout projet politique. Et les étudiants arabes ne trouvent pas d’appartement à louer.

    Le jour où, ici, l’intifada des Arabes d’Israël éclatera, nous saurons à qui nous en prendre : à ceux qui auront criminellement dressé les gens contre eux, et, au moins autant, à ceux qui auront fait de cette incitation quelque chose d’admissible et de légitime. Cette tumeur cancéreuse a métastasé dans toutes les composantes de la société ; il ne reste plus qu’à lancer un dernier appel désespéré : Gardez-vous de cette abomination. Tout sauf Yisrael Beiteinu pour qu’Israël, notre chez-nous, ne devienne pas ça.

    • Y-a-t-il de quoi s’étonner de cet état de fait dans un pays dont la création repose sur des fondements "ethniques" (en clair racistes) et qui a toujours entretenu d’excellents rapports avec l’Afrique du Sud de l’apartheid ?

      Ce qui est plus étonnant c’est le soutien inconditionnel Euro-Américain, dont on perçoit mal l’intérêt, à cet Etat voyou.
      En effet, s’agissant du contrôle des richesses pétrolières de la région, la collaboration des régimes monarcho-dictatoriaux locaux est amplement suffisante sans avoir recours aux menées éternellement bellicistes d’un Etat dont la principale fonction semble d’assurer l’instabilité dans la région.

  • Elections israéliennes, revue de détail (1) : les partis arabes

    extrait

    Les deux partis arabes ont fait l’actualité, en pleine offensive contre Gaza, du fait de leur invalidation pour les législatives à une très large majorité (26 pour, trois contre et une abstention) par la Commission électorale où sont représentés tous les partis et que préside un membre de la Cour suprême. Une décision qui a été ensuite annulée par la Cour suprême israélienne (lire la note très complète du Centre légal pour les droits de la minorité arabe en Israël)

    Deux partis d’extrême droite avaient déposé une requête pour leur interdire de participer aux élections de 2009, accusant ces deux formations de ne pas reconnaître la légitimité d’Israël et de comploter contre l’Etat. Une démarche similaire avait été initiée en 2003 avant d’être également invalidée par la même Cour suprême. En 2003, cependant, la pétition d’interdiction ne l’avait emporté que d’une voix.

    La nouveauté, en 2009, a résidé dans le fait que les trois grands partis, le Likoud, Kadima (dont la dirigeante, Tzipi Livni, avait estimé en décembre 2008, avant de se rétracter, que l’avenir des Arabes isaréliens, une fois une Palestine créée, ne serait pas en Israël) et surtout le Parti travailliste autrefois quasiment considéré comme le parti de référence pour les Arabes israéliens, ont soutenu la pétition de l’extrême droite, ce qui laissera des traces à l’avenir et entretiendra la défiance entre la majorité juive et la minorité arabe en Israël.

    extrait de la note du Centre juridique pour les droits de la minorité arabe en Israël

    Supreme Court overturns the CEC’s decision to disqualify the Arab parties

    On 21 January 2009, the Supreme Court overturned the CEC’s decision to ban the NDA and the UALAMC from standing in the upcoming elections. An 8-1 majority of justices issued the ruling regarding the NDA, with Justice Edmund Levy as the dissenting justice. The ruling in the case of the UALAMC was delivered unanimously by the nine presiding justices.

    Following the issuance of the court’s judgment, Adalah’s General Director Attorney Hassan Jabareen who represented the Arab political parties stated that the disqualification process had been illegal from the outset and contrary to Supreme Court case law. He further stated that what is now needed is the cancellation of Article 7A of the Basic Law : The Knesset, stressing that this law has been exploited in recent years as a tool by the Israeli right-wing for inciting against Arab citizens of Israel and Arab political parties.

    (...)

    Selected Facts & Figures for Elections 2009
     Voting Statistics :
    There are some 4.8 million eligible voters for the 2009 elections out of which about 14% or 672,000 are Palestinian citizens of Israel. Source : Israel Central Bureau of Statistics http://www.cbs.gov.il/reader/newhodaot/hodaa_template.html?hodaa=200924016

    Who’s running – Arab political parties & candidates :

    Democratic Front for Peach and Equality – (Jabha or Hadash –
    http://hadash2009.org.il/)
    Candidates : MK Mohammed Barakeh, MK Dr. Hana Swaid, MK Attorney Dov Khenin, Dr. Affu Aghbaria. Currently holding three seats in the Knesset.

    National Democratic Assembly (NDA) – (Tajamoa or Balad - www.tajamoa.org)
    Candidates : MK Dr. Jamal Zahalka, MK Said Naffaa, Ms. Haneen Zoabi, Mr. Abaas Zakur Currently holding three seats in the Knesset.

    United Arab List and Arab Movement for Change (UALAMC, Ra’am-Ta-’al)
    Candidates : MK Ibrahim Sarsur, MK Dr. Ahmad Tibi, MK Attorney Taleb El-Sana, Mr. Masud Ghnaim. Currently holding four seats in the Knesset.

    Da’am (currently not in the Knesset – www.etgar.info)
    Candidates : Ms. Asama Agbaria Zahalka, Mr. Nir Nader

    Brief History :

    Palestinian Arab citizens of Israel have been elected to every Knesset. Two Arab parties - The Working Block and the Democratic List of Nazareth - ran in Israel’s first election in 1949, with the latter winning two seats. Until the 1960s, all Arab parties in the Knesset were affiliated with Mapai, the ruling party, a forerunner of the Labor party. In 1965, the first attempt was made by an independent Arab list to run for Knesset elections, with the group al-Ard forming the United Arab List. However, the list was banned by the Central Elections Committee and the Israeli Supreme Court.

    For more information, please see Adalah’s website : www.adalah.org or contact us at : Tel : 04-950-1610.

    • une société qui se recroqueville surelle-même et se fascise est une société qui se meurt.
      le problème est qu’elle devient alors trèsdangereuse ; Et que seront les réactions de la
      communauté internationale face à ce nouvel état intolérant et raciste ?Les palestiniens
      sont en grand danger pa(etdepuis déjà trop longtemps) mais la société israélienne aussi.

  • Parti arabe ? j’entends et vois cequalificatif partout ; Et je voudrais bien qu’on m’explique pourquoi
    ces Palerstinins israéliens sont d’abord qulifiés d’arabes ? ne devrait-on pas dire les
    partis palestiniens israéliens ; Cette façon de s’exprimer "Partis arabes" est conforme à la
    volonté israélienne de rayer le nom de Palestine et Palestiniens de leur vocabulaire mais
    aussi du vocabulaire des médias et du reste des discours. Cela me rappelle une conversation
    avec une dame israélienne qui alors que au Salon du Livre je regardais un titre dans son stand "
    les Arabes dansent aussi"n’a jamais
    voulu prononcer le mot palestinine quand je lui demandais qui étaient ces "Arabes danseurs".
    Etaient-ils des Syriens, somaliens, Omanais ou Tunisiens ? la réponse fut :
    Lesautres, vous savez ces gens qui nous agressent..., ceux qui sont chez nous ..etc.
    A la fin en riant je lui ai dit :"Ah enfin je comprends , disons donc les Palestinienniens
    puis que vous ne voulez pas les nommer Palestiniens...Prière donc de m’envoyer la justification de ce
    ce "partis arabes".

  • C’est bien ce qu’on se tue à dire depuis pas mal de temps.. Coluche en tête :

    Si les élections risquaient de changer quelque chose à l’ordre établi il y a beau temps qu’elles seraient interdites.

    Israël, la "Démocratie" modèle du moyen-Orient vient d’en faire la preuve éclatante.

    Y a que nos élus français qui ne s’en sont pas encore aperçu.

    Dommage qu’ils oublient d’en tenir compte.

    G.L.

  • Le Comité électoral est constitué de représentants des partis politiques d’Israël. Le parlementaire arabe Ahmed Tibi a qualifié cette décision de raciste, ajoutant qu’il allait faire appel auprès de la Cour suprême. Environ un cinquième des sept millions de citoyens israéliens sont arabes.

    Quoi, il y a encore des gens pour penser qu’il est possible de faire un seul Etat pour deux peuples ?

    Et j’entends à la TV ce midi, qu’avec Lieberman, candidat laïc d’extrême-droite qui serait en très bonne position pour remporter les élections, l’Etat Palestinien ne verra jamais le jour.

    S’il rapplique au pouvoir, nous ferons un tel tintamarre à travers le monde, que l’ONU et les occidentaux seront obligés de faire en sorte de prendre leurs responsabilités envers cet Etat qui a droit de vivre en paix. Nous lui devons bien ça, au regard de l’histoire. C’est nous qui avons une dette envers les Palestiniens. Ne l’oublions pas.