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Elik Elhanan, étudiant israélien, porte-parole de l’association Le courage de refuser.

Publie le samedi 29 mai 2004 par Open-Publishing

En luttant pour le bien-être de notre région, nous nous trouvons placés devant une tâche herculéenne. L’occupation menée par le gouvernement israélien constitue une véritable menace pour l’existence d’Israël que 25 % de la population a déjà quitté et où 20 % des entreprises sont sur le point de faire faillite.

Tout ce qui est bien et bon dans l’État d’Israël meurt à cause de l’occupation ; les droits de l’homme, le droit de penser autrement, le respect d’autrui s’effacent derrière une logique militaire qui conçoit la victoire comme un décompte de cadavres. La lutte contre l’occupation n’est que l’étape première dans la lutte pour établir chez nous deux sociétés justes et égalitaires.

Le bruit de machines de guerre masque les cris d’une société malade et blessée, mais le jour après la fin de l’occupation (qui viendra sûrement) il faudra s’attaquer à tous les dégâts causés par cinquante ans de guerre colonialiste. Du côté israélien, il s’agit de l’économie souffrante, de l’éducation nationale appauvrie, du système politique corrompu et, surtout, de l’inégalité sociale, de la militarisation de la société et de la crise dans les relations avec les Palestiniens israéliens.

Il est impératif que nous nous attaquions à ces problèmes déjà aujourd’hui. Un grand nombre d’organisations oeuvrent simultanément pour mettre fin à l’occupation et pour guérir la société israélienne. On peut nommer des organisations telles que New Profile qui milite contre cette militarisation, Ta’ayush-vivre ensemble ou les Rabbins pour les droits de l’homme et bien d’autres.

Cette lutte est difficile et ingrate. Il faut un effort conscient et quotidien pour ne pas désespérer. Nous ne nous désespérons pas pour la simple raison que nous n’avons qu’un choix pour la vie : vaincre ! Mais parfois le sentiment d’être une voix solitaire dans une mer d’indifférence est difficile à supporter. C’est sur ce point-là que je m’adresse à vous, chers lecteurs : nous avons besoin de votre soutien ; un soutien matériel, bien sûr, mais aussi moral. Les fanatiques et les belliqueux se nourrissent du sentiment de peur et d’indifférence. Vous pouvez changer quelque chose.

Savoir que nous sommes pas seuls, que notre douleur, israélienne et palestinienne, est entendue, que notre souffrance est vue, cela change tout. Dans mes rêves les plus doux je vois un engagement populaire, tel qu’il y a eu contre la guerre en Irak, mais cette fois pour la paix en Israël et Palestine. On n’y est pas encore mais il y a quoi faire en attendant : on fait régulièrement des meetings, des petites manifs ; on fait circuler les pétitions contre le mur, pour les refuzniks, etc.

Signez-les ! Ou encore plus simple : sur Internet, sur les sites http://www.seruv.org/english/default.asp , http://www.refuz.org.il , http://www.theparentscircle.org/, vous pouvez signer les pétitions de soutien, écrire aux prisonniers et aux familles ou simplement vous renseigner. Faites-nous entendre votre voix ! De notre part, je vous le promets, nous allons lutter tant qu’il y aura une personne pour nous écouter. Nous allons crier dans les rues, sur les places, derrière les murs et les barrages, de l’intérieur des prisons s’il le faut, jusqu’à ce que la mort ne règne plus en Israël et en Palestine. Merci

http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-05-28/2004-05-28-394494