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Emplois fictifs : Sarkozy donne son feu vert pour l’indemnisation

Publie le mercredi 8 septembre 2010 par Open-Publishing
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Le bureau politique du Mouvement populaire (UMP) a validé mardi soir sans suspens la décision annoncée par Xavier Bertrand d’indemniser la mairie de Paris dans les affaires des emplois fictifs sous l’ère Chirac.
Le patron de l’UMP avait déjà fait savoir que son mouvement accepterait de payer.

Le bureau politique n’a fait qu’avaliser le protocole d’accord visant à indemniser la ville de Paris dans le cadre de la procédure judiciaire des emplois fictifs. Il semble que le décision a été prise en haut-lieu puisque Nicolas Sarkozy lui-même, selon le Figaro, aurait décidé de donner le feu vert.

Le chef de l’Etat en a pris seul l’initiative sachant qu’un tel accord de remboursement passerait mal auprès des députés de son camp. Cette "diplomatie présidentielle parallèle" explique que des dirigeants UMP sont tombés des nues à l’annonce de l’accord fin août.

Ne pas réactiver le clivage entre les pro et les anti-Chiraquiens

Charge revenait ensuite au secrétaire national de l’UMP, Xavier Bertrand, de sonder les députés du parti présidentiel en marge des universités d’été du parti présidentiel à Port-Marly (Yvelines) fin août. De nombreuses réticences se sont alors faits jour parmi les élus et les adhérents. L’accord a ensuite été présenté aux députés UMP mardi matin.

Nicolas Sarkozy a justifié son geste envers les Chirac en expliquant qu’il ne voulait pas réactiver les clivages au sein de l’UMP entre les pro et les anti-Chiraquiens. Il a quand même pris soin de spécifier que le parti ne rembourserait que les sommes que Jacques Chirac avait dépensées en Corrèze mais seulement celle engagée par le RPR.

Dans cette affaire, l’ancien maire de la capitale, Jacques Chirac, doit être jugé. Une audience de procédure est prévue le 1er octobre au tribunal correctionnel de Paris pour fixer définitivement les dates du procès où Jacques Chirac doit comparaître avec neuf autres prévenus.

L’ancien chef de l’Etat a accepté de rembourser les sommes tout en niant toute infraction.

Le Canard Enchaîné avait révélé le projet d’accord prévoyant que la facture des emplois fictifs estimée à 2,2 millions d’euros sera remboursée aux trois-quarts par l’UMP et pour un quart par l’ancien chef de l’Etat.

Juppé déjà condamné dans le même dossier

Avec ce règlement à l’amiable avant le procès, la Ville retirerait sa constitution de partie civile. En 2004, dans un autre volet de cette affaire d’emplois fictifs qui avait valu une condamnation à l’ex-Premier ministre Alain Juppé, l’UMP avait été tenue civilement responsable du préjudice de la Ville et avait dû lui verser près de 900 000 euros. La municipalité avait aussi obtenu 228 000 euros du syndicat FO pour l’emploi par son patron d’alors, Marc Blondel, d’un chauffeur-garde du corps rémunéré pendant des années par la Ville.

Aussitôt connue, cette décision qui ménage l’ancien chef de l’Etat (1995-2007), avait suscité une cascade de réactions. Les uns fustigeant une décision sur le dos des justiciables, comme Eva Joly et les Verts qui avaient parlé de « faute politique ».

D’autres, majoritairement situés dans la mouvance de l’UMP comme François Fillon ou Luc Chatel , estimant que l’accord était destiné à « tourner la page ».

http://www.leparisien.fr/paris-75/emplois-fictifs-sarkozy-donne-son-feu-vert-pour-l-indemnisation-07-09-2010-1059076.php

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