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En Allemagne, syndicats et direction de la Deutsche Bahn reprennent le dialogue
Publie le mardi 20 novembre 2007 par Open-Publishing
de INGRID FRANÇOIS
L’Allemagne a connu le mouvement social le plus long dans les transports depuis la Seconde Guerre mondiale. Les chances de compromis augmentent, alors que les partenaires sociaux ont décidé de reprendre les négociations.
La situation se dégèle dans les chemins de fer allemands. Après plusieurs semaines de silence radio, la direction de la Deutsche Bahn et le syndicat des agents de conduite (GDL) vont se remettre aujourd’hui autour de la table des négociations pour tenter de parvenir à un accord sur les augmentations de salaires des conducteurs de trains. "On arrivera à un compromis, il n’y aura pas de grèves à Noël", a assuré Manfred Schell, président de la GDL, alors que, ce week-end encore, il brandissait la menace d’une grève illimitée à compter d’aujourd’hui. Pour le syndicat, "une convention collective spécifique reste la priorité". Son leader est revenu sur sa première revendication de hausse de salaires de 31 %, estimant qu’une revalorisation de 15 % ou 16 % "serait un bon résultat".
Cela fait plus de cinq mois maintenant que l’Allemagne est perturbée par des débrayages dans le transport ferroviaire. La semaine dernière, le pays a connu sa grève la plus dure depuis la Seconde Guerre mondiale, alors que les conducteurs dans le fret, le trafic régional et sur les grandes lignes ont interrompu leur travail durant 62 heures.
Hausse des rémunérations
Les motifs du mouvement ne sont pas les mêmes qu’en France. Arguant que leur rémunération est inférieure par rapport à la moyenne européenne, les cheminots allemands veulent obtenir une hausse sensible de leur rémunération, ainsi qu’une convention collective séparée des autres corps de métier du secteur ferroviaire. Pour l’instant, la GDL est obligée de signer un accord de coopération avec les deux autres fédérations syndicales du secteur, Transnet et GDBA, avant toute négociation collective. Selon le syndicat, un conducteur de train gagne 1.400 euros nets par mois. La Deutsche Bahn avance, elle, un chiffre de 33.000 euros bruts par an (2.750 par mois), sachant que l’imposition et les charges sociales en Allemagne varient selon le statut du salarié.
Dans sa dernière offre, la Deutsche Bahn proposait aux agents de conduite une hausse de salaires de 10 % assortie d’une prime unique de 2.000 euros, avec la possibilité de se faire rémunérer chaque semaine deux heures supplémentaires qui, jusqu’à présent, étaient placées dans un compte épargne temps. Le groupe de transport allemand a refusé le principe d’une convention collective séparée pour les agents de conduite, au nom de « l’unité tarifaire », les négociations de salaires par branches ayant souvent été considérées comme facteur de stabilité en Allemagne.
« Je pars du principe qu’il peut y avoir un changement de position sur le plan financier, au niveau des conditions de travail ou sur l’organisation des tranches horaires, car les dirigeants de la Deutsche Bahn sont aussi souples sur ces points », affirmait hier à la radio allemande Georg Brunnhuber, député au Bundestag et membre du conseil de surveillance de la Deutsche Bahn.
Selon le « Financial Times » Deutschland, le groupe aurait préparé une nouvelle offre, qui comprendrait une revalorisation des salaires de plus de 10 % dans le cadre d’un nouveau système de rémunération.