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En Bolivie, la démocratie en péril
Publie le mercredi 26 décembre 2007 par Open-Publishing11 commentaires

de Danielle Mitterrand
Comme l’Europe l’a appris cruellement à ses dépens, la démocratie a sans cesse besoin d’être vécue, réinventée, défendue aussi bien à l’intérieur de nos pays démocratiques que dans le reste du monde. Aucune démocratie n’est une île. Les démocraties se doivent mutuellement assistance. Aujourd’hui, j’en appelle donc à nos dirigeants et à nos grands organes de presse : oui, je l’affirme, la jeune démocratie bolivienne court un mortel danger.
En 2005, un président et son gouvernement sont largement élus par plus de 60 % des électeurs, alors même qu’une grande partie de leurs électeurs potentiels, indigènes, ne sont pas inscrits sur les listes électorales, car ils n’ont même pas d’état civil.
Les grandes orientations politiques de ce gouvernement ont été approuvées massivement par référendum avant même cette élection, et notamment la nationalisation des richesses naturelles pour une meilleure redistribution et la convocation d’une Assemblée constituante.
Pourquoi une nouvelle Constitution est-elle indispensable ? Pour la raison bien simple que l’ancienne Constitution date de 1967, une époque où, en Amérique latine, les populations indigènes - qui représentent en Bolivie 75 % de la population - étaient totalement exclues de toute citoyenneté.
Les travaux de l’Assemblée constituante bolivienne ont été depuis les origines constamment entravés par les manoeuvres et le boycottage des anciennes oligarchies, qui ne supportent pas de perdre leurs privilèges économiques et politiques. L’opposition minoritaire pousse le cynisme jusqu’à travestir son refus de la sanction des urnes avec le masque de la défense de la démocratie. Elle réagit par le boycottage, les agressions dans la rue, l’intimidation des élus, dans le droit-fil des massacres perpétrés sur des civils désarmés par l’ancien président Sanchez de Lozada en 2003, lequel est d’ailleurs toujours poursuivi pour ces crimes et réfugié aux Etats-Unis.
A la faveur d’un chaos soigneusement orchestré renaissent les menaces séparatistes des provinces les plus riches, qui refusent le jeu démocratique et ne veulent pas "payer pour les régions pauvres".
Des groupes d’activistes néofascistes et des bandes paramilitaires subventionnées par la grande bourgeoisie et certains intérêts étrangers installent un climat de peur dans les communautés indigènes. Rappelons-nous ce que sont devenus la Colombie et le Guatemala, rappelons-nous surtout la démocratie chilienne, assassinée le 11 septembre 1973 après un processus identique de déstabilisation.
On peut tuer une démocratie aussi par la désinformation. Non, Evo Morales n’est pas un dictateur. Non, il n’est pas à la tête d’un syndicat de trafiquants de cocaïne. Ces images caricaturales sont véhiculées chez nous sans la moindre objectivité, comme si l’intrusion d’un président indigène et la montée en puissance de citoyens électeurs indigènes étaient insupportables, non seulement aux oligarchies latino-américaines, mais aussi à la presse bien pensante occidentale.
Comme pour démentir encore plus le mensonge organisé, Evo Morales appelle au dialogue, refuse d’envoyer l’armée et met même son mandat dans la balance.
J’en appelle solennellement aux défenseurs de la démocratie, à nos dirigeants, à nos intellectuels, à nos médias. Attendrons-nous qu’Evo Morales connaisse le sort de Salvador Allende pour pleurer sur le sort de la démocratie bolivienne ?
La démocratie est valable pour tous ou pour personne. Si nous la chérissons chez nous, nous devons la défendre partout où elle est menacée. Il ne nous revient pas, comme certains le prétendent avec arrogance, d’aller l’installer chez les autres par la force des armes ; en revanche, il nous revient de la protéger chez nous avec toute la force de notre conviction et d’être aux côtés de ceux qui l’ont installée chez eux.
Danielle Mitterrand est présidente de France Libertés.
Messages
1. En Bolivie, la démocratie en péril, 26 décembre 2007, 14:33
Qu’est-ce qui lui prend, au journal de Lagardère ? C’est pour mieux diaboliser Chavez ? Pour donner Morales déjà vaincu ? Pour remercier Danielle Miterrand de ne pas dire que "l’orligarchie" richissime qui met en danger le régime est internationale, et faire ainsi de l’histoire à faire pleurer Margot sur la "démocratie" une pure histoire bolivo-bolivienne ?
D’ailleurs, il n’est fait nulle part mention, dans l’article de Danièle Miterrand, du soutien de Hugo à Evo. Chavez a dit que si le nouveau régime de Bolivie était attaqué, le Vénézuela "ne resterait pas les bras croisés".
1. En Bolivie, la démocratie en péril, 26 décembre 2007, 14:57
je l’espère vraiment !!!!!! il le faut.
lolita
2. En Bolivie, la démocratie en péril, 26 décembre 2007, 15:20
Danielle Mitterrand a tout à fait raison il faut sauver la démocratie partout,en Bolivie comme en Europe.
Ceci est une évidence mais il est bon de le rappeler.
François Pellarin.
3. En Bolivie, la démocratie en péril, 26 décembre 2007, 17:01
C’est cela même ! Pleurons, mon frère... Lamentable, tout cela...
Puis nous ferons appel à l’Expert en Démocratie (mais non, pas Chavez, imbécile : Bush !) pour qu’il vienne nous "démocratiser" tous ces sauvages à peine descendus de l’arbre MANU MILITARI. Faut que ça saigne !
2. En Bolivie, la démocratie en péril, 26 décembre 2007, 15:54
oui c’est cela : aidons tous les narco-trafiquants, les Morales, les FARX... à lutter pour la démocratie, façon Tonton (écoutes téléphoniques, promotion de l’extrême droite, apologie du terrorisme d’état...)
1. En Bolivie, la démocratie en péril, 26 décembre 2007, 16:51
Les FARX : néologisme amusant né de la contraction entre FARC et MARX.
Cependant, il est difficile de lui ajouter les narco-trafiquants : le narco-trafiquant, c’est URIBE, président de Colombie, contre lequel luttent, justement - et pour plus de Justice, les "FARX" !
Il y a des posteurs-farceurs à l’UMPS...
2. En Bolivie, la démocratie en péril, 26 décembre 2007, 17:58
entièrement d’accord avec toi, uribe est un truand, un petit caniche de bush.
Viva les Farcs pour leur grand courage, et détermination, a lutter contre les oppresseurs.
Lolita
3. En Bolivie, la démocratie en péril, 26 décembre 2007, 19:53
Encore ! Plus qu’à se pendre, alors ?
Meuhhhh, non ! Il faut d’abord ne pas mélanger les torchons et les serviettes.
C’est vrai que notre éducation merdiatique est mal faite : on nous dit, par exemple, qu’aux USA, les "Républicains" sont "de droite" et les "Démocrates" seraient "de gauche", alors qu’ils sont stricement pareils = néo-cons. Copains comme cochons d’Uribe, et de tout ceux qui exploitent ceux qu’ils considèrent (à tort, faut-il préciser ?) comme des animaux : nous.
Les FARC, eux, luttent contre eux !
Ce n’est qu’un début d’éclaircissement (y a du boulot !) Mais peut-être aura-t-il lutté contre la dépression (c’est l’année) qu’on sent poindre dans des propos aussi tristes. Et, heureusement, aussi faux.
4. En Bolivie, la démocratie en péril, 28 décembre 2007, 17:26
un minimum à savoir sur les FARC EP :
""Les Forces armées révolutionnaires de Colombie - Armée du peuple (en espagnol Fuerzas armadas revolucionarias de Colombia – Ejército del Pueblo), généralement appelées FARC (l’acronyme exact est FARC-EP), sont la principale force rebelle colombienne, établies en 1964 comme branche armée du Parti communiste colombien, d’obédience marxiste-léniniste. Elles sont reconnues comme organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne
Les FARC se définissent comme un groupe politico-militaire marxiste-léniniste d’inspiration bolivarienne. Ils déclarent représenter les pauvres du monde rural contre les classes riches de la Colombie et s’opposent à l’influence des États-Unis en Colombie, à la privatisation de l’exploitation des ressources naturelles, aux multinationales et aux groupes paramilitaires d’extrême droite. ""
Voilà le peuple qui lutte et comme partout sur cette terre dés qu’une organisation lutte pour l’ émancipation des pauvres et des spoliés on les qualifie de terroristes
Maintenant à chacun prendre la mesure de la lutte des peuples pour leur autodetermination ;
surtout quand, dès qu’un mouvement populaire prend de l’ampleur et arrive au pouvoir,
il est attaqué de toutes parts par les défenseurs de la soi disant démocratie
mais en fait par le grand capital qui ne veut ni démocratie et surtout pouvoir exploiter
sans cesse et les hommes et les ressources naturelles
et même si les nouveaux régimes socialistes d’amérique du Sud ne sont pas parfaits
il est indispensable de les soutenir pour qu’enfin le peuple légitime et souverain
se lève et détruise tous les éléments de son exploitation et récupère le fruit de ses ressources naturelles pour vivre enfin s’ émanciper et atteindre un meilleur niveau de soin d’ éducation
et de bonheur
de quel droit les peuples seraient ils toujours et toujours opprimés sans s’ émanciper
Vive la démocratie bolivienne et la marche mondiale et unie des peuples vers l’ émancipation
DJo
3. En Bolivie, la démocratie en péril, 28 décembre 2007, 16:27
avant de dire n ’importe quoi faudrait s’informer un minimum !!!!
la lecture du site du cercle bolivarien de paris www.cbparis.free.fr t’apprendrais que non seulement danielle mitterand soutien chavez et en plus tu la vois dans les bras de chavez en personne lors de sa visite à paris en 2005 lors d ’une reception à la mairie du 11eme
sache aussi pour ta culture personnelle que danielle miterrand a toujours soutenu castro et d’autres rebelles de de ce monde ...... pietro de nimes
4. En Bolivie, la démocratie en péril, 31 décembre 2007, 03:31
Madame Miterrand :
Je suis bolivienne, Directrice d’un college Anglais, et en ecoutant votre article lequel a été lu par une magnifique journaliste bolivienne Amalia Pando, je n’ai pas pu faire d’autre que pleurer de joie, de sentir exactement votre paroles qui explique parfaitement bien notre situation, et savoir qu’ici dans mon pays il y a un groupe de personnes puissantes mais ignorant, qui est en train de metre en peril la democracie.
Merci, pour votres paroles, merci pour aimer notre pays. Je vous felicite et m’excuse de mon francais qu’il y a long temp je ne le pratique pas.
Mes felicitations, je trouverais le temp pour lire ses articles et la page web.
Encore une fois, merci.
Maria Renée Canedo Landivar
direcciong@cotas.com.bo
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