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En Italie la chasse aux Rroms est ouverte

Publie le vendredi 16 mai 2008 par Open-Publishing

En Italie la chasse aux Rroms est ouverte : Non à l’Europe de la Honte !

Le gouvernement de droite extrême qui vient d’être démocratiquement élu en Italie commence sa mandature par toute une série de mesures contre les immigrés : les Roumains, les Serbes et les Bosniaques sont les premiers visés, et particulièrement les Rroms, Sintis et Gens du voyage. Il est question de décréter que ce groupe de personnes représenterait une menace à la sécurité publique : les lois raciales hitlériennes, mussoliniennes et pétainistes ne disaient déjà rien d’autre.

Le Maire de Rome, un ex-néo fasciste démocratiquement élu lui aussi, après avoir promis aux Romains qu’ils redeviendraient « maîtres chez eux », vient de faire expulser 700 habitants d’un camp de nomades dont une cinquantaine ont été arrêtés pour n’avoir pu présenter de documents d’identité.

Le gouvernement prend prétexte, comme le font toutes les extrêmes droites et droites extrêmes, de faits divers isolés, pour accuser de tous les maux l’ensemble des Rroms et, pour faire bonne mesure, les étrangers. Des campagnes de haine raciste, organisées par les autorités, ont des conséquences dramatiques. Ce sont de véritables pogroms qui se sont abattus sur ces citoyens européens ; des individus ont, mardi et mercredi, jeté dans la banlieue de Naples des cocktails Molotov sur des campements, provoquant des incendies pour empêcher tout retour des occupants et faisant fuir les habitants attaqués à coups de pierres et de bâtons.

Cette atmosphère d’hystérie raciste, confortée par tout un arsenal de nouvelles mesures répressives qui s’étendent aux immigrés, est la préfiguration de ce que la majorité des gouvernements européens souhaitent mettre en place le plus tôt possible en matière sécuritaire et de politique migratoire, en particulier sous la présidence française de l’Union européenne qui débute le premier juillet prochain.

En France aussi, les Gens du voyage et Tsiganes, ainsi que les Rroms migrants sédentarisés d’Europe de l’est – pour l’essentiel citoyens de l’Union Européenne -, sont les premières victimes des préjugés racistes et se trouvent également en butte à des destructions de leurs campements par les autorités qui les rejettent d’une localité à une autre, les contraignant à errer sans cesse.

En France, comme en Italie, des groupes de population entiers, plus ou moins bronzés, sont stigmatisés comme asociaux, délinquants, voire, pour certains, terroristes. En France aussi sévissent les centres d’internement pour étrangers, pudiquement qualifiés en France de « centres de rétention », où sont placés Sans papiers et Rroms de l’Union Européenne, adultes comme bébés et jeunes enfants. En France, comme ailleurs, la traque aux Sans papiers, les refus de régularisation aussi arbitraires qu’injustes et les expulsions poussent certains au suicide.

Derrière des discours sécuritaires et nationalistes, c’est toute une politique xénophobe et raciste qui voudrait se mettre en place. Telle est l’Europe de la honte que les gouvernements d’Italie et de France, mais aussi de l’UE toute entière, voudraient nous préparer, notamment par l’adoption d’une Directive légalisant une « rétention » de 18 mois et l’établissement d’un glacis électronique et policier aux contours du continent.

Le MRAP dénonce avec force ces pratiques honteuses et d’un autre âge qui ne doivent plus avoir droit de cité sur notre continent et affirme sa pleine solidarité avec toutes celles et ceux qui en sont victimes.

Il assure les antiracistes italiens de son soutien et de sa coopération face à des politiques qui salissent le continent Européen tout entier et appelle à la mobilisation des citoyens de l’Union contre l’inacceptable.

Paris le 16 mai 2008