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En Italie, la tenue d’élections législatives anticipées semble inévitable
Publie le mardi 5 février 2008 par Open-PublishingLe président du Sénat, Franco Marini, a reconnu lundi 4 février au soir, qu’il avait échouer dans sa mission de former un gouvernement de transition à même de réformer le code électoral. Les consultations qu’il a menées, depuis le 30 janvier avec les leaders politiques des différents partis italiens, n’ont pas permis de dégager un consensus.
"Je ne suis pas arrivé à dégager une majorité suffisamment importante sur une réforme bien précise du système électoral", a-t-il confié aux journalistes en ajoutant qu’il renonçait ainsi à la mission de formateur que lui avait confiée le chef de l’Etat, le président Giorgio Napolitano. Devant ce constat "d’impossibilité à atteindre cet objectif pourtant jugé nécessaire" pour l’intérêt du pays, selon les termes de Franco Marini, c’est à présent à M. Napolitano qu’il incombe de trancher. Lundi soir, le chef de l’Etat "a pris acte de ce que lui a rapporté M. Marini et l’a remercié de son grand sens des responsabilités", selon un communiqué laconique de la présidence. Il n’a pas été précisé quand serait annoncée sa décision pour sortir de la crise, mais la dissolution du Parlement et la tenue d’élections anticipées paraissent désormais inévitables. D’après la chaîne d’informations en continu Sky TG 24, le président se réserverait quelques heures de réflexion avant de décider.
L’échec de Franco Marini n’est pas une surprise. Dès le 30 janvier, l’ensemble des leaders de la droite ainsi que les éditorialistes de la presse avait prédit que sa mission été vouée à l’échec. Mais après la démission de Romano Prodi, le 24 janvier, le chef de l’Etat n’avait pu se résoudre d’emblée à dissoudre le Parlement et convoquer des élections législatives avec le mode de scrutin actuel, jugé responsable de la fragmentation politique et de l’ingouvernabilité du pays.
BLOCAGE DE LA DROITE
Lors de sa rencontre avec Franco Marini, Silvio Berlusconi, leader de la droite, a refusé tout compromis avec la gauche et rejeté l’idée de mettre en place un gouvernement intérimaire. Ce serait "inutile" et représenterait "une perte de temps dommageable" pour le pays, a-t-il jugé, affirmant que la loi actuelle, accusée de favoriser les petits partis et de rendre le pays difficilement gouvernable, avait donné "de bons résultats". Cette loi a été votée sous le gouvernement M. Berlusconi en décembre 2005, quelques mois avant les législatives d’avril 2006 remportées de justesse par la gauche. Il a appelé à la tenue rapide de nouvelles élections.
Face au blocage de la droite, il semble donc que Giorgio Napolitano n’ait désormais d’autre choix que de dissoudre le Parlement, deux ans seulement après les dernières législatives. Le scrutin doit avoir lieu 45 jours au plus tôt et 70 jours au plus tard après la dissolution des chambres. Il ressort d’un sondage, publié vendredi par l’hebdomadaire L’Espresso, que la droite devancerait la gauche de seize points en cas d’élections avec 58 % des intentions de vote contre 42 %.