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En UK les hôpitaux publics délocalisent en Inde pour réduire leur déficit

Publie le mardi 18 avril 2006 par Open-Publishing
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Au Royaume-Uni, les hôpitaux publics délocalisent en Inde pour réduire leur déficit

de Marc Roche

Que faire, quand vous habitez la région de Wolverhampton, au coeur des Midlands, et que vous voulez laisser un message à votre spécialiste basé à l’hôpital New Cross ?

Vous l’enregistrez sur sa boîte vocale, et l’information demandée vous sera envoyée par courrier électronique. Sauf que, à partir de mai, le message sera transmis au patient via un bureau situé... en Inde. Pour économiser sur les frais de secrétariat, le New Cross Hospital a annoncé, samedi 15 avril, sa décision de délocaliser une partie des tâches administratives dans le sous-continent asiatique.

"Le cabinet d’audit estime que nous pouvons réduire de moitié nos coûts de secrétariat en faisant faire une partie du travail en Inde" : à écouter le directeur général de l’établissement, David Loughton, l’économie réalisée pourrait s’élever à 2,5 millions de livres (3,7 millions d’euros) par an. Les secrétaires, qui continueront à tenir l’agenda des rendez-vous des médecins, pourront ainsi libérer les infirmières de certaines tâches administratives.

L’une des spécificités du secteur des services britanniques est d’avoir très tôt appliqué la stratégie de la sous-traitance au sous-continent asiatique, jusqu’alors réservé aux activités industrielles à faible valeur ajoutée. Cette stratégie touche toute la gamme des activités du secteur tertiaire, de l’intermédiation financière aux renseignements téléphoniques en passant par les billets d’avion.

La fonction publique n’est pas en reste. Bon nombre d’hôpitaux du National Health Service (NHS), le service national de santé gratuit et universel, ont par exemple délocalisé la gérance de l’informatique médicale ou la création de logiciels. Cette nouvelle division géographique du travail a surtout bénéficié à l’Inde, pays à faible coût de main-d’oeuvre, où l’anglais est couramment parlé.

M. Loughton est toutefois conscient des limites de l’exercice : "Je me demande si cela va marcher mais il faut essayer." Le responsable redoute en particulier le niveau inférieur des prestations des entreprises qui ont délocalisé en Inde. Les dossiers sont traités plus rapidement par le personnel britannique, jugé plus expérimenté. Le dialogue est aussi plus facile. La qualité du service dans un secteur où la proximité avec le patient est nécessaire risque de s’en ressentir, notamment en raison des problèmes de décalage horaire, de traduction et de différences culturelles en matière de soins de santé. Par prudence, le nouveau système sera mis à l’essai pendant deux mois. Le New Cross Hospital, qui a annoncé en mars la suppression de 300 emplois pour diminuer le déficit, estime ne pas avoir le choix.

8 000 EMPLOIS SUPPRIMÉS

Tandis que les dysfonctionnements du NHS ne cessent de défrayer la chronique, ce dernier s’est séparé, au cours des dernières semaines, de quelque 8 000 emplois, essentiellement administratifs. Le déficit des hôpitaux, lié à la flambée du coût de la main-d’oeuvre et au service de la dette contractée auprès des sociétés de bâtiment et de travaux publics (BTP) dans le cadre du partenariat public-privé (Le Monde du 1er mars), devrait s’élever à 620 millions de livres lors de l’exercice 2004-2005.

Pressé par les syndicats, restés très puissants au sein du NHS, Tony Blair a réitéré son refus d’intervenir en affirmant qu’il n’est pas possible d’arrêter de telles délocalisations. Le premier ministre a déclaré à plusieurs reprises que la réforme du service national de santé, qui ne sera pas achevée avant 2008, est l’un des chantiers en cours qui lui tiennent le plus à coeur. La réforme passe par un programme ambitieux de rénovation du parc hospitalier via le financement mixte, l’accent sur les soins de proximité et la réduction de vingt-huit à dix du nombre de trusts hospitaliers chargés de la délivrance des soins de santé au niveau des autorités locales.

http://www.lemonde.fr/web/article/0...

Messages

  • Hum.... miam miam, les partenariats privé-public sont des trucs qu’adorent les talibans blairistes, ces partenariats permettent aux interets privés de s’empifrer sans aucun risque, aux frais du contribuable britannique.

    Le système de santé britannique, qui fut le meilleur système de santé du monde il y a 40 ans, a été fracassé par les decennies blairistes et tatcheristes.... Encore un miracle du modèle ultra-libéral.

    Ils ont tellement tout fracassé qu’il faut mettre la main à la poche maintenant pour rebatir des structures sanitaires modernes... Et la méthode Blair est extremement inventive, comme d’hab : Ne pas filer le risque au privé mais faire des partenariats privé-public dont l’énorme avantage vient que l’état garantit le beurre, l’argent du beurre, les tartines et la gelée, la crémière, aux interets privés.

    En France également, les attaques soutenues et permanentes contre les hopitaux ont amené également le système de santé français à être au bord d’un écroulement blairien catastrophique et de nouvelles recettes poussant à des partenariats comparables privé-public, ainsi que des répartitions des secteurs entre privé et public afin de donner aux premiers les aspects les plus juteux.

    La délocalisation des fonctions administratives, c’est à dire la délocalisation des emplois administratifs est un des nombreux éléments de la mécanique à l’oeuvre.

    Blair démission !

    Copas