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En attendant la mort

par Spyros Rapanakis

Publie le lundi 1er décembre 2014 par Spyros Rapanakis - Open-Publishing
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Cette note est écrite peu de temps après l’appel urgent pour soutenir Nikos Romanos. Peu de temps après que les médecins qui le surveillent, nous ont informés que sa santé se détériore rapidement. Nous vivons un des moments des plus horribles de ces dernières années. Nous suivons en direct le compte à rebours d’une mort préalablement annoncée.

Soyons clairs. Ce gouvernement s’apprête à écrire une autre page noire, à réaliser ce que même la dictature n’avait pas pu faire, à laisser un gréviste de la faim à mourir. Seulement parce qu’il a demandé la possibilité d’étudier. Seulement ? Probablement pas.

En achevant l’extermination qui a commencé en 2008, à la région d’ Exarchia (dans le centre d’Athènes). C’était un autre gouvernement à droite, ce de la Nouvelle Démocratie (ND) aussi, qui a d’abord tué son âme infantile, en assassinant devant lui son ami d’enfance, il y a six ans (six décembre avant). Alexis Grigoropoulos est mort dans ses bras, sous les balles d’un assassin – agent de la police-, nommé Korkoneas. Il aurait pu être lui, Romanos, la victime. Mais le destin en a décidé autrement. En 2012 à Velventos, il s’est arrêté (pour avoir braqué une banque) , torturé, mis au pilori. Accusé d’être un terroriste, sans preuves suffisantes. Toutes les accusations portées contre lui ont été enfin réfutées. Dans la prison il ne renonce jamais. Il lutte, il combat et il parvient à réussir aux examens nationaux d’enseignement supérieur. Quelle ironie : le ministre de la justice veut le récompenser. Quelques mois plus tard, on lui interdit des congés sabbatiques.

Novembre 2014. 20 jours de grève de la faim. La justice décide une alimentation forcée (une torture d’après le droit occidental), au lieu de réaliser sa demande légitime et évidente. Nikos Romanos en refuse. C’est clair. Ce gouvernement est prêt d’avoir du sang sur les mains. À partir de maintenant, pour tout ce que pourrait arriver à Nikos Romanos, les seuls responsables seraient le Premier ministre, le ministre de la Justice et le président de la République.

Je ne suis pas d’accord que le cambriolage d’une banque soit une pratique politique. Je ne suis pas d’accord avec l’anarchie. D’un point de vue idéologique et politique, j’ai des opinions complètement différentes. Cependant, tout ce qui se passe ici, dépasse tout ce qu’on peut imaginer.

Le gouvernement s’efforce par tous les moyens de créer une scène d’explosion. De tirer les extrémités en utilisant la stratégie de la tension. Il fera tout ce qu’il peut, afin de se maintenir au pouvoir un peu plus longtemps, et il n’hésitera pas devant une situation d’urgence. Nous n’avons aucune illusion à ce sujet.

Soyons solidaires, à côté de Nikos Romanos. Il nous a rappelés la signification de la dignité et de la lutte pour la vie. Chaque heure est critique. Chaque moment qu’aucune décision pour lui rendre justice ne soit prise, on le conduit à la mort.

En dernier lieu : Nous serons les prochains, nous devons en prendre conscience. Nous serons les prochains, sauf si nous dégageons, une fois pour toutes, ce gouvernement barbare et inhumain. Nous n’avons pas d’autre choix.

http://syriza-fr.org/2014/11/30/en-attendent-la-mort-par-spyros-rapanakis/

Messages

  • http://www.non-fides.fr/?Grece-Textes-des-quatre

    Voici la déclaration de février 2013 de Nikos Romanos et de ses amis anarchistes, Dimitris Politis, Andreas-Dimitris Bourzoukos et Giannis Michailidis - également prisonniers politiques et aujourd’hui grévistes de la faim, qui expliquent le pourquoi et le comment de leur acte de l’époque qui a conduit à leur condamnation à 20 ans de prison ferme : la double agression contre deux banques, sans victime aucune, dans un village au nord de la Grèce, Velventos ; Les 4 jeunes ont été sauvagement torturés par la police, ont perdu la liberté et Romanos, après Alexis Grigoropoulos, risque maintenant de perdre la vie.