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En crise, la famille Wendel veut reprendre le contrôle de son patrimoine

Publie le lundi 8 décembre 2008 par Open-Publishing
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LE MONDE | 04.12.08 | 13h30 • Mis à jour le 04.12.08 | 13h30

Face une double crise, financière et interne, la famille Wendel, héritière des maîtres de forges lorrains serre les rangs pour préserver sa fortune qu’est censé faire fructifier la société d’investissement Wendel (actionnaire de Saint-Gobain, Bureau Veritas, Legrand...).

Mercredi 3 décembre, 250 actionnaires familiaux de la Société lorraine des participations sidérurgiques (SLPS), la holding qui contrôle le groupe Wendel, se sont réunis à l’Automobile Club de Paris. La réunion promettait d’être houleuse, certains héritiers contestant l’éthique et la stratégie adoptée par Ernest-Antoine Seillière et par Jean-Bernard Lafonta, respectivement présidents du conseil de surveillance et du directoire de Wendel.

Finalement, l’assemblée qui a duré trois heures a été "extrêmement calme", a indiqué M. Seillière à la sortie de l’Automobile club. Sans huées ni applaudissements. "Il n’a pas été question de gouvernance ou de l’avenir des uns et des autres " , a-t-il ajouté.

Depuis un mois, circulaient des rumeurs de démission de MM. Seillière et Lafonta . Certains héritiers ont été, en effet, outrés d’apprendre que ces derniers, ainsi que treize personnes du management du groupe, s’étaient octroyés, dans des conditions opaques, près de 5 % du capital de Wendel en mai 2007, soit 324 millions d’euros au cours de l’époque. Après la révélation de cette affaire (Le Monde du 2 mai), une plainte avec constitution de partie civile pour "abus de bien social" et "recel" a été déposée par Sophie Boegner, une "cousine" Wendel. Le dossier est en cours d’instruction au Parquet de Paris. En outre, la pertinence des investissements faits par l’équipe dirigeante est critiquée. Depuis janvier, le cours de Wendel a fondu de 65 %, soit 1,2 milliard d’euros partis en fumée, calculait la Tribune du 25 novembre .

"DES ERREURS ONT ÉTÉ COMMISES"

Face à ces déboires, François de Wendel, président de la SLPS qui remplace à ce poste M. Seillière, depuis un mois, a refusé d’aborder les sujets trop sensibles comme l’affaire judiciaire en cours. Dans un entretien au Figaro du jeudi 4 décembre, M. de Wendel, reconnaît toutefois que ce "serait se voiler la face que de dire que la famille a parfaitement compris comment était rémunéré le management ". Ce dernier entend donc mieux informer la famille et être "attentifs à la dilution " du capital que suscitent ces attributions de stock-options.

Même s’il renouvelle sa confiance envers M. Seillière, le président de la SLPS indique qu’"il faut une gouvernance efficace et dynamique (...) ; vis-à-vis de Wendel, cela nous amènera à être plus incisifs". M. de Wendel compte aussi réaffirmer symboliquement le poids de la famille
en changeant le nom de la SLPS en Wendel Entreprises.

"Wendel est une filiale de la SLPS et non l’inverse !", atteste Arnaud de Louvencourt, un actionnaire familial. Pour ce dernier, si le sujet du départ de M. Seillière de Wendel n’a pas été évoqué mercredi, "la question de gouvernance se pose d’urgence". "Des erreurs ont été commises ; on peut pardonner, mais il faut réparer", estime-t-il. Le renouvellement du mandat de M. Seillière à la présidence de Wendel devrait être abordé en mars 2009.

Claire Gatinois