En désaccord avec leurs instances nationales, des militants nantais vont créer leur propre structure.

un article de presse océan

Le feu couvait depuis plusieurs mois déjà. Le premier gros clash a eu lieu en mars, lors du congrès local du syndicat étudiant. « Il y a eu fraude avérée lors du vote sur les orientations ». La goutte d’eau qui a décidé la quasi-totalité de l’équipe militante de l’Unef-Nantes, dont son président sortant, Régis Hémon, à claquer la porte. Une décision « difficile » mais inévitable. « Tant sur les pratiques internes que sur le fond, nous avons de grosses divergences avec le bureau national de l’Unef », explique Aurélien Chauvet.

Les « mutins » nantais reprochent notamment aux dirigeants du premier syndicat étudiant de France, réputé proche du PS, de n’avoir jamais pris clairement position contre la loi LRU sur l’autonomie des universités, ni contre la réforme de la formation des enseignants. Deux dossiers autour desquels se sont focalisées les grèves de cet hiver, assorties de blocus d’universités.

« Il y a un décalage flagrant entre les attentes des étudiants et les prises de positions de l’Unef », résume Julie Broussaudier.

Nouvelle structure

Les contestataires ont officialisé leur départ ce week-end. Et annoncé dans la foulée leur intention de créer une nouvelle structure à la rentrée.

Sous quelle forme ? « Cela reste encore à définir, explique Régis Hémon. Mais notre objectif est de continuer l’action que nous avons menée sous l’étiquette Unef ». Et de citer en exemple l’Ageps (Paris Sorbonne) et l’Agec (Clermont-Ferrand), deux associations d’étudiants nées récemment d’une scission avec l’Unef et devenues aujourd’hui majoritaires.

La future asso nantaise a déjà prévu de présenter des candidats sous ses propres couleurs aux élections universitaires de mars 2010. D’ici là, ses militants élus sous l’étiquette Unef continueront de sièger au conseil d’administration de l’Université, au Cevu (Conseil des études et de la vie universitaire) et au Crous.

Coquille vide

Quant à l’Unef-Nantes (400 adhérents l’an dernier), ce n’est plus aujourd’hui qu’une coquille vide. Élue en mars, sa nouvelle présidente, Justine Deniaud, est partie en Écosse dans le cadre du programme Erasmus, et ses deux adjoints sont eux aussi absents de Nantes...

Hier, aucun responsable de l’Union nationale des étudiants de France n’était joignable.

Xavier Boussion
« Nous avons de grosses divergences avec le bureau national de l’Unef »