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"Ensemble tout devient possible" (video)

Publie le lundi 15 janvier 2007 par Open-Publishing
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"Ensemble tout devient possible"

Alors voilà une jolie phrase.

Si on analyse ce slogan sarkozien depuis peu en faisant abstraction de son contexte, on se dira qu’en ces temps de capitalisme aliéné, face aux organisations étatiques du crime à but lucratif, pour lutter contre ces politiciens qui ne font que l’apologie de l’égoïsme et de l’usage intense de la force, sans précaution sans calcul ni vision, qui s’amusent à faire des guerres pour permettre aux voitures de continuer à polluer,
en ces temps où l’urgence gronde promettant un avenir de plus en plus aride, etc etc... alors en effet "Tout devient possible", même l’humiliation collective.

Quand on entend ce genre de chose il faut surtout se demander ce en quoi c’est vrai

La pire chose qu’on puisse imaginer, le paroxysme du sadisme, c’est l’histoire du gars qui dit "Je vous ai compris" en espérant faire se lever la foule pour l’applaudir, car c’est on seul but, alors que les gens attendent avec fébrilité des réponses sensées à des problèmes réels.
Quelle violence, quelle insulte. Quelle perte de temps.

Eh oui bonnes gens, ne vous faites plus de soucis je suis là ! Je vais tout arranger. Ça va être vite fait.
Mon seul charisme suffira à vous faire vous remonter les bretelles. Je n’aurai rien besoin de dire et je vous sauverai tous juste en levant les bras devant moi.
C’est simple, faites comme moi, prenez exemple sur moi !

Mais moi j’arrive, noble inconnu et je pose la question : n’a-t-on que ça à faire ? de s’occuper à sacraliser à peu près n’importe qui en espérant qu’il empêche la souffrance d’être ressentie ?
C’est tout ce à quoi notre énergie est utilisée ?

Alors que précisément la seule réponse possible est "Tous ensemble, tout est possible" : car logiquement lorsqu’il y a association il y a organisation, et qui dit organisation, dit structuration, poursuite d’objectifs, et mise en oeuvre.
Or souvent (dans les sociétés tribales normalement) tout cela reste irrationnel et représenté par une seule autorité, une statuette par exemple, à laquelle on se dévoue humblement.
Après je ne sais pas pourquoi les gens ont voulu devenir ces statuettes, mais en tout cas c’est très primitif de confier le rôle de celui sur qui il faut prendre exemple à titre individuel pour que la société fonctionne bin dans son ensemble.
En ça on peut dire que les humains sont fous.
Ils font des célébrations traditionnelles au lieu de s’occuper de la déforestation qui les menace...

Par contre si "Tous ensemble" on décide de coopérer efficacement indépendamment de tout handicap lié à l’absence de monnaie (on en fabrique comme les américains, eh oui), il est possible de produire ce dont les gens ont besoin, si on y réfléchis on pourrait même concevoir une société entièrement basée sur la gratuité des biens et le respect des droits de l’Homme, et des robots qui cavalent dans les près pour faire la cueillette.
Et à ce moment-là comme les frères Bogdanov vous aussi vous direz "Rien n’est impossible".
Eh oui il suffit de s’organiser. Contre les institutions étatiques.

Mais si cette phrase sort de la bouche du nouveau prétendant au poste de parrain de la Mafia, "Tout devient possible" prend une tournure moins élancée par l’inspiration humaniste.
"Ensemble" ça veut dire "une fois que vous avez tous voté pour moi", et pas autre chose. Après il n’y aura plus besoin de "ensemble". Et après, "Tout devient possible". eh oui à quoi s’attendre d’autre de la part de l’incarnation de ce qu’il y a de plus répugnant chez un politicien, à savoir l’incapacité à voir plus loin que le bout de son nez.

"Tous ensemble, voyons plus loin que le bout de notre nez"

En fait il s’agit de créer dans le cerveau des gens des connexions de plus en plus nombreuses entre le produit vendu (un homme politique) et des émotions favorables déjà ancrées par ailleurs. En conditionnant assez bien le produit, on peut vendre tout et n’importe quoi ; cela il faut s’en souvenir si jamais on commence à se laisser convaincre.
Ça n’est jamais bon de se faire convaincre.
Slogan : "Tous ensemble, ne nous laissons pas convaincre".

Eh, finalement la principale et même l’unique méthode utilisée pour faire adhérer les gens à un courant politique réside dans l’usage d’une méthode de conditionnement enseignée par la publicité.
Tout repose sur la programmation des cerveau, si les gens sont contents, flattés, on peut toujours faire se vaporiser leurs angoisses.
Comme des esclaves, quand on les récompense ils sont contents.

A aucun moment par exemple je ne pourrai rencontrer un seul qui me dise la raison concrète qui motive sa préférence pour Sarkozy. Parce que cela se situe essentiellement dans le domaine d’un vague ressenti, suffisamment imprécis pour qu’on puisse divaguer comme je l’ai fait avec le terme "esclaves" si je mets en exergue le côté aristocratique de ces gens-là. Ce ne sont que des visions des choses.
Le fait de devoir se placer pour adopter la vision des choses qui rend possible l’arrivée au pouvoir d’un Sarkozy fait partie du domaine de tout ce qui est possible, mais franchement pour que ce soit possible il faut vraiment demeurer pleinement désinformé ou aveugle.

Il s’agit toujours de faire croire à la plus grande masse possible qu’on fait partie de leur groupe social et qu’on partage leurs inquiétudes (même si c’est pour d’autres raisons) ; et qu’ainsi placé président ce seront les aspirations de ces gens de ces groupes sociaux qui se réaliseront.

Le sujet a l’air frénétique, comment va-t-il réagir à l’annonce que Sarkozy est vainqueur des élections présidentielles ? Ciel, quel suspense.

C’est intéressant de se demander ce qui motive les sarkozistes, je trouve que c’est une lourde erreur que de minimiser la dimension de fanatisme qui s’est développée autour d’un dictateur potentiel.

Si on était dans un pays pauvre ce gars-là aurait bien plus d’amplitude de manoeuvre pour se convertir directement et sans attendre en dictateur. Que Hitler aussi fanatisait les foules, ça devrait mettre la puce à l’oreille.
C’est pas parce que les gens sont fanatisés que cette opinion populaire, démocratique, est la bonne, maintenant on le sait.
Or qu’est-ce qui crée cette émulation, qu’attendent les gens, que croient-ils ?

Certainement, j’ai l’impression qu’ils confondent leur idôle avec la beauté du pouvoir développé par un large groupe social qui agit de façon cohérente, "magnifique" en soi. "Maginifique" c’est qualificatif adopté décrire les 98% de suffrages donnés à Sarko au sein de, euh, son propre camp et contre, euh, contre personne.
"Magnifique" le scrutin idéal, "magnifique" le match de foot contre personne où la victoire est parlante d’elle-même, "magnifique" le totalitarisme qui produit artificiellement les retombées de l’intélligence sans la peine d’en avoir.

Mais moi je dis "Magnifique" la signification prise par le fait qu’une élection ça puisse ne plus rien vouloir dire, et que donc le problème ne se résout pas comme ça.
Comme ça les spectateurs sont prévenus : "une élection ça ne veut rien dire parce que tout est déjà joué en amont".

Cela est parfaitement symbolique de la stricte réalité : qu’importe qui est élu, de toutes façons cet élu sera plongé dans une ambiance impropre à une réflexion posée et rationnelle, et c’est pourtant à lui que reviendra de gronder ou récompenser les initiatives qui vont dans le sens de sa dérive mentale promise à s’accentuer.

Et aussi qu’importe qui est élu, de toutes façons les entreprises doivent survivre dans des conditions qui se dégradent avec des réglementations toujours plus nombreuses, dans un pays qui est une bulle de richesse, dans un système qui ne prend aucunement en considération la justice et la morale, tant qu’il n’y a pas trouvé d’intérêt.

Elire ou ne pas élire n’est pas même la question. Il est question de la façon dont un groupe de personnes motivées par un objectif doivent s’organiser pour améliorer leurs résultats.

Car en tout état de cause dans une organisation (le Système) on doit pouvoir nommer ce qu’on a réussi à faire, ce qu’on n’a pas réussi, et aussi ce qu’on a pas voulu mais qui a lieu quand même.

A mon avis le destin est tout tracé, Sarko une fois élu va énerver tout le monde et ça motivera une révolution.

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http://w4lk.org/article6238.html

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