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Entretien avec Radim Gonda vice-président de l’union de la jeunesse communiste de la République Tchèque
Publie le jeudi 19 janvier 2006 par Open-PublishingSuite à la menace d’interdiction de l’Union de la Jeunesse Communiste en République Tchèque, nous avons recueilli les propos du vice-président chargé des relations internationales Radim Gonda.
Mathieu amilien : Peut tu nous rappeler les faits ?
Radim Gonda : En Novembre 2005, le Ministère de l’Intérieur de la République Tchèque a envoyé à la KSM une lettre intitulée : « avertissement » dans la quelle le Ministére menace d’interdire la KSM.
Les pouvoirs publics invoquent deux motifs contre la KSM.
D’abord, le Ministére déclare que la KSM a une activité qui n’est autorisée qu’aux seuls partis politiques.
Cet argument est sans fondement. Le seul point qui différenci les partis politiques et les associations civiques est d’ordre électorale. Seul les partis politiques peuvent se présenter aux élections. Or la KSM ne présente personne aux élections. Le Ministére de l’Intérieur ne semble pas connaître les lois qu’il est supposé faire appliquer.
Bien sure c’est une attaque politique. Le Ministére ne s’en prend pas aux autres associations civiques qui ont des liens avec des partis politiques comme les Jeunes Conservateurs, les Jeunes Sociaux démocrates ou les jeunes démocrates Chrétiens. L’attaque du Ministére est une atteinte aux droits élémentaires et aux libertés civiles qui peut-être utiliser contre les associations considérées comme dangereuses ou qui ne plaisent pas au gouvernement.
Les prétextes mentionnés ne figurent dans aucune loi. Ces même prétextes peuvent permettre de rendre illégale d’autres associations comme les groupes écologistes ou les associations défendant les droits des locataires etc.
L’autre motif de cette attaque est ouvertement idéologique et politique. Il vise le programme politique de la KSM, et plus particulièrement sur certain points : « La KSM travaille pour une révolution renversant le capitalisme et pour l’établissement social et économique d’une démocratie socialiste.
La KSM demande l’abolition des moyens privés de production et son remplacement par des services publiques condition préalable pour la construction du socialisme première étape vers une société communiste. La KSM a conscience que le capitalisme ne peut-être simplement réformé.
La KSM lutte pour la révolution, pour le renversement de l’ordre capitaliste par les masses laborieuses »
Les pouvoirs publiques ne veulent pas que la KSM apporte une éducation politique aux citoyens. Pour vous montrer que cette attaque est ridicule je vous cite la lettre reçue :
« Concernant les citations des œuvres de Marx, Engels, Lénine (voire l’icône Marxisme sur la page d’accueil du site de la KSM), force est de constater que l’approche du Marxisme- Léninisme par la KSM n’est pas neutre, que la KSM ne se soucie pas seulement d’informer le public sur le Marxisme-Léninisme ou de publier des documents historiques, mais de le promouvoir volontairement, dans le cadre des objectifs exprimés dans le projet politique de la KSM ».
que peut répondre la KSM ? oui nous sommes pour le socialisme, oui nous voulons renverser le capitalisme, oui nous mettons les textes essentiels du Marxisme en accès libre sur notre site Internet.
C’est sur ces bases que le Ministére de l’Intérieure de la république Tchèque menaçait de rendre la KSM illégale le 31 décembre 2005.
Cette attaque contre la KSM est une attaque contre le mouvement communiste tout entier en République Tchèque ; c’est une attaque contre le parti Communiste de Bohème et de Moravie (KSCM), l’un des PC le plus fort d’Europe. ce n’est qu’une partie de la vaste campagne anticommuniste dans notre pays et Europe.
Cette attaque contre la KSM est le point d’orgue d’une campagne d’anticommuniste de longue haleine qui s’est amplifier depuis l’an dernier. Elle s’est manifestée par exemple par une pétition intitulé « abolissons les communistes », par une tentative des sénateurs Mejstrik et Stetina de faire passer une loi qui criminaliserait les idées communistes, le mouvement communiste, et le mot même de communiste.
Ce décret met le communisme et ses idées au même niveau que la fascisme et ses crimes. (Ce texte est déjà passé devant le sénat de la République Tchèque, et doit maintenant être discuté à la chambre des députés de la République Tchèque).
Mathieu Amilien : Peux tu nous donner des nouvelles de votre combat en Républiques Tchèque ?
Radim Gonda : Le KSM a envoyé un courrier au Ministére de l’Intérieur dans le quel nous rejetions cette attaque et demandions des explications et de préciser ce qu’il attend de la KSM et nous lui avons demandé de reporter la date de la décision finale car la KSM ne pourrait être en mesure de participer aux discutions dans un si bref délai.
Le Ministére a prolongé la période de négociations jusqu’au trois, mais a refusé d’expliquer les motifs et les fondements de leur attaque. Récemment, le Ministére de l’intérieur a téléphoné au président du groupe parlementaire du KSCM et lui a dit que la KSM devrait proposer une rencontre avec le Ministére, ce que nous avions déjà proposé.
Nous avons donc appelé la direction du département des élections et des associations à l’origine du problème. Mais on nous a répondu qu’on ne savait rien du coup de fil ! ?
Néanmoins une date a été fixée.
Le vice-président du KSCM Exner devrait prendre part à notre rencontre avec les représentants du Ministére.
La lutte du KSM pour son existence légale a été relayé par la presse et la télévision. Récemment, l’ancien président du KSCM Miroslav Grebenicek a écrit un très bon article dans le quelle il condane l’attaque de l’état contre le KSM, et la décrit comme une attaque anticonstitutionnelle contre les droits fondamentaux de la démocratie.
Mathieu Amilien : Que faites vous contre les décisions du Ministére de l’Intérieur et quelles actions préparez-vous ?
Radim Gonda : nous avons lancé une campagne de solidarité avec la KSM et pour la protection des droits civiques et des liberté fondamentales en République Tchèques et ailleurs. Nous avons organisé une manifestation de protestation. Nous prenons une part active dans la lutte internationale contre la campagne anticommuniste ; nos représentant participent aux manifestations et aux conférences organisées à Athènes, au Danemark ou à Bruxelles.
Nous luttons pour l’existence légale de la KSM, mais nous nous sommes préparés à toutes les situations.
Mathieu Amilien : Quelles sont vos soutiens en République Tchèque et dans le Monde ?
Radim Gonda : En République Tchèque, nous avons lancé une pétition et nous avons recueilli les signatures de citoyens, plusieurs associations ont affirmé leur soutient à la KSM.
Comme je l’ai dit, le soutient de la KSM vient du parti communiste. Notre campagne internationale s’est incroyablement élargie, un grand nombre d’organisations de jeunesse, d’associations de citoyens, de partis politiques, d’initiatives variées et de particuliers ont exprimé leur soutient à la KSM et ont submergé le ministère et les ambassade de la république Tchèque. C’est extrêmement important.
Les forces démocratiques et les forces de gauche ont montré que la solidarité internationale est l’une des armes les plus fortes.
Je veux remercier tous ceux qui dans votre pays ont fait entendre leur voix en solidarité avec la KSM.
Ps : vous pouvez envoyez vos protestations aux
Ministére de l’Intérieur :stiznosti@mvcr.cz
Ou à l’ambassade de la République Tchèque :
paris@embassy.mzv.cz
Envoyez une copie à la KSM : international@ksm.cz