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Enzo Baldoni était volontaire de la Croix-Rouge

Publie le samedi 28 août 2004 par Open-Publishing

de P.D.-D.

Les islamistes ayant enlevé le journaliste Enzo Baldoni avaient donné 48 heures à Rome pour retirer les troupes italiennes d’Irak, faute de quoi le correspondant du Diario serait tout simplement exécuté.

Ils ont malheureusement mis leurs menaces à exécution, abattant froidement jeudi le malheureux reporter italien, selon la chaîne de télévision Al-Jazira qui a affirmé être en possession d’un document montrant le cadavre d’Enzo Baldoni.

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a aussitôt qualifié cette exécution « d’acte de barbarie ». « Il n’y a pas de mots face à un acte inhumain qui efface d’un seul coup des siècles de civilisation et nous renvoie aux temps obscurs de la barbarie », a déclaré le président du conseil dans un message de condoléances à la famille du journaliste.

Enzo Baldoni pourrait toutefois avoir été exécuté bien avant l’expiration de l’ultimatum, selon le Corriere della Sera, qui évoqué les anomalies relevées par la Croix-Rouge dans la vidéo diffusée mardi. Le journaliste italien y apparaissait seul sur un fond noir, alors que le plus souvent dans les vidéos faisant part d’enlèvements, l’otage apparaît entouré d’hommes masqués et en armes. Le Corriere fait également valoir que cette vidéo pourrait être un montage collant ensemble plusieurs images.

Al-Jazira est en fait en possession d’une photo, et non d’une vidéo, de l’exécution d’Enzo Baldoni. Sur la photo, on voit le corps du journaliste « dans une condition que l’on ne peut pas qualifier de cruelle », a expliqué le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini. « J’ai entendu parler d’une tête tranchée. Ce n’est pas le cas ».

Le ministre a ajouté que la télévision Al-Jazira avait averti l’ambassadeur d’Italie à Doha avant de diffuser l’information, ce qui a permis de prévenir la famille du journaliste avant que les médias ne s’emparent du sujet.

« L’exécution est un acte horrible, mais un acte qui ne remettra pas en cause l’engagement de l’Italie en Irak » a par ailleurs précisé Franco Frattini, réaffirmant la politique italienne comme quoi il n’était pas question de céder aux terroristes.

Les médias italiens ont fait part de leur indignation et souligné que l’exécution d’Enzo Baldoni était encore plus inadmissible que celle de Fabrizzio Quatrocchi, un autre otage italien ayant connu le même sort tragique, car le journaliste était impliqué dans les opérations de secours en Irak en tant que volontaire de la Croix-Rouge. Pas de quoi susciter la moindre compassion de la part de ses ravisseurs.

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