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Étudiant, contre la réforme des retraites, bouge-toi !

Publie le mardi 5 octobre 2010 par Open-Publishing
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Étudiant, contre la réforme des retraites, bouge-toi !

La FSU (syndicat majoritaire dans la fonction publique, notamment à l’université) a décidé d’appeler à une réunion sur la question des retraites au sein de l’Université d’Avignon. Les étudiants syndiqués à la CNT, convaincus de la nécessité d’une mobilisation de la jeunesse contre la réforme des retraites, se réjouissent de cette initiative, qui devra constituer une première date dans une mobilisation naissante de la jeunesse en Avignon. La semaine dernière, de nombreuses Assemblées Générales ont d’ors et déjà eu lieu dans plusieurs universités, et plusieurs manifestations lycéennes (notamment à Alès, dans le Gard, ou à Lorient) ont démontré que la jeunesse était pleinement concernée par la politique du gouvernement, qui est clairement une politique de classe, au service des intérêts des plus riches.

Les étudiants CNT de l’Université d’Avignon appellent l’ensemble des étudiants à se saisir de cette louable initiative de la FSU, et ce pour plusieurs raisons :

La réforme des retraites est une attaque contre la jeunesse

Si l’affirmation pourra paraître surprenante à ceux qui sont le moins informés sur le sujet, elle n’est pourtant pas le fruit d’une réflexion particulièrement perverse, mais d’une évidence, que n’importe quel économiste, même le plus libéral, pourra formuler sans trop de difficultés. La réforme des retraites nous touche à deux titres : la conséquence la plus « lointaine » réside dans l’âge de départ à taux plein. En effet, un jeune connaît son premier Contrat à Durée Indéterminée à l’âge de 27 ans en moyenne. Or, l’augmentation de la durée de cotisation stipule qu’il faudra désormais cotiser 41 ans pour obtenir une retraite à taux plein, cette dernière étant impossible avant l’âge de 67 ans ! Ce qui signifie concrètement que la quasi-totalité d’entre nous partira à la retraite à 67 ans ! Cette conséquence de la réforme, déjà scandaleuse en soi, s’accompagne d’une autre conséquence, plus grave encore, puisqu’elle nous frappera dès la mise en application de la réforme. S’il est bien évident que la CNT ne saurait exclure de son argumentaire une critique radicale, et même révolutionnaire, du modèle salarial propre à la division actuelle de la société en classes sociales, il est tout aussi évident que ce même modèle de société oblige chacun d’entre nous à envisager le salariat comme unique moyen de subvenir à ses besoins matériels. Ainsi, dans un contexte déjà difficile pour l’emploi des jeunes (23% des chômeurs sont des jeunes !), la réforme des retraites empêchera la libération de postes dans les prochaines années, ces postes restant occupés plus longtemps par des salariés obligés de partir plus tard à la retraite. La réforme des retraites, tout comme le CPE en son temps, enfonce encore un peu plus la jeunesse dans la précarité, et ce dès sa mise en application. Une seule solution s’impose dès lors à nous : la lutte totale.

Le modèle salarial doit être remis en cause

Nous ne croyons pas en la pérennité du système économique, politique et social actuel. Celui-ci, marqué par la lutte des classes, broie les travailleurs, et même un recul du gouvernement sur ce qui est une aggravation de conditions matérielles déjà insupportables ne saurait modifier cet état de fait. La CNT sera amenée à faire entendre ce refus d’une économie capitaliste injuste, soutenue par un État répressif. Si nous nous inscrivons pleinement dans le mouvement contre la réforme des retraites, c’est parce que nous considérons que c’est dans la lutte que se crée la société de demain, contre le patronat et ses bras armés.

La solidarité avec les travailleurs doit primer

En 2006, les travailleurs ont été à nos côtés pour lutter contre le projet de loi instituant le CPE (Contrat Première Embauche), il serait particulièrement déplacé de notre part de refuser de leur « renvoyer l’ascenseur ». Si l’étudiant n’est encore qu’un être social en devenir, qu’il soit issu de la classe ouvrière (comme les 40% d’étudiants boursiers de l’Université d’Avignon) ou de la classe moyenne voire supérieure, il peut dès à présent prendre parti, et prouver qu’il a compris les enjeux posés par le système actuel, et sa dernière expression qu’est la réforme des retraites.

Non au départ à la retraite à 67 ans !

Stop à la précarisation de la jeunesse !

Pour la solidarité avec les travailleurs !

TOUS A LA REUNION DU VENDREDI 8 OCTOBRE

A 12H EN SALLE 2E03

CNT-UAPV

Messages

  • Si l’étudiant n’est encore qu’un être social en devenir,

    Bien que saluant l’initiative de la CNT, je trouve que cette formulation est absurde puisqu’elle semble associer le statut d’"être social" au seul travailleur.

    L’étudiant EST un être social à part entière.
    Ses pensées, ses paroles, ses actes sont marqués par des déterminismes sociaux liés à ses origines sociales et à son environnement social.

    De plus, et contrairement aux "grandes" écoles, les étudiants de l’université sont très majoritairement issus du monde du travail, et beaucoup le connaissent -hélas- déjà au cours de leurs études.

    Les étudiants seront des salariés : ils ont exactement les mêmes intérêts à défendre que les salariés en termes de défense des pensions de retraite. Ceci dès aujourd’hui.