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Europe : sept présidents appellent à la confiance

Publie le dimanche 17 juillet 2005 par Open-Publishing
1 commentaire

Europe : sept présidents
appellent à la confiance

NOUVELOBS.COM | 15.07.05 | 12:15

Un texte signé par sept présidents de pays membres de l’UE appelle à une plus forte implication des citoyens dans la construction européenne

R edonner "confiance à l’Europe" en associant davantage les citoyens au projet européen. C’est le message d’un texte signé par sept chefs d’Etat européens et publié vendredi 15 juillet. Les signataires réclament en outre plus de "disponibilité au compromis" de la part des Etats membres.
Le texte est co-signé par les présidents Horst Köhler (Allemagne), Aleksander Kwasniewski (Pologne), Carlo Azeglio Ciampi (Italie), Jorge Sampaio (Portugal), Heinz Fischer (Autriche), Tarja Halonen (Finlande) et Vaira Vike-Freiberga (Lettonie) et a été publié plusieurs quotidiens européens, dont l’italien La Repubblica.
"L’issue des référendums en France et dans les Pays-Bas a démontré l’insatisfaction de beaucoup de citoyens à l’égard d’une politique européenne incapable de répondre à leurs attentes", écrivent les présidents, dont quatre (Italie, Autriche, Lettonie, Allemagne) ont déjà vu leur pays ratifier le Traité constitutionnel européen.

Intérêt des Etats membres

Le texte, intitulé "Unis pour redonner confiance à l’Europe", propose une "Europe encore plus démocratique, transparente et efficace", et demande que "soient mis en place des mécanismes pour impliquer pleinement les citoyens dans le projet européen".
"Nous devons donc nous interroger sur les moyens par lesquels ceux-ci pourraient s’exprimer ensemble et le plus de fois possible sur des questions d’intérêt commun", ajoutent les chefs d’Etat.
"Il faut une plus grande disponibilité au compromis. La solidarité est dans l’intérêt de tous les Etats membres", écrivent également les présidents, quatre semaines après l’échec du sommet de Bruxelles, au cours duquel les 25 ne sont pas parvenus à s’entendre sur le budget 2007-2013.
Le sommet a été marqué par le refus du Premier ministre britannique Tony Blair de céder sur le rabais octroyé à Londres concernant les contributions au budget européen, tant que les dépenses agricoles de l’UE, qui bénéficient largement à la France, ne sont pas revues à la baisse.

Ne pas douter

Parmi les autres propositions, figurent une "nécessaire et plus étroite coopération sur les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme", ainsi que des investissements dans "les potentialités européennes : innovation, infrastructures, formation et recherche".
Défendant le Traité constitutionnel européen et la monnaie unique, les sept chefs d’Etats estiment que "les nations européennes ne peuvent supporter qu’ensemble la compétition et la négociation face à des pays comme les Etats-Unis, mais aussi face à la Chine et à l’Inde, qui ont respectivement 1,3 et 1,15 milliard de personnes et un taux de croissance de 10%".
"L’Europe traverse une phase difficile. Mais ce n’est pas un motif pour douter de l’UE. Il suffit de se souvenir de ce qu’elle (l’UE) a apporté à ses Etats membres et à ses citoyens en matière de bien-être, de force économique (...), de libertés et de droits, et surtout en termes de sécurité face à la guerre et à l’oppression", écrivent les auteurs.
"La paix en Europe n’est pas du tout une chose acquise, beaucoup parmi nous en ont fait l’amère expérience", ont tenu a rappelé les présidents.

http://permanent.nouvelobs.com/europe/20050715.OBS3505.html

Messages

  • (un peu de polémique...)

    Ca percerai lentement sous l’épaisseur de leur calebasse ?

    Pour l’armée qui braillait il y a quelque temps qu’il n’y avait pas de plan B, en voilà un parmi tant d’autres...

    Bon, mais avant que la cohorte des petits marquis ouibrillons ne s’éveille et s’émerveille ( quoique je fasse + confiance dans leur proverbiale incapacité à lire un texte...) de cette prodigieuse vision hanseatique de l’Europe que n’est-il besoin de souligner l’esprit pré-democratique de ce texte , l’extreme difficulté de personnalités européennes à réussir à se hisser à la hauteur des idéaux démocratiques des Européens...

    En effet , "on" appelle, ici ou là (ce texte n’est pas le seul en ce sens) , à permettre aux Européens de davantage participer à la construction européenne, à impliquer davantage les Citoyens dans le fonctionnement de l’Union....
    (C’était effectivement la dent carriée du bréviaire giscardien...)
    C’est la vision la + "gauche" du ouiskisme européen...

    Tue-dieux ! Je les imagine tous penchés sur le texte, s’encourageant les uns les autres, devant cet incoroyable acte hooligan et révolutionnaire, leur plume tremblant de l’audace de leurs maîtres :
    "Collaborer",
    "participer",
    "+ de démocratie"...

    Que de mots puissants !

    Mais faut-il rappeler à ces reformateurs de la royauté, de l’empire, que les Citoyens, les Européens n’ont pas vocation à être de simples collaborateurs, de simples participants d’un processus, qu’on peut eventuellement inviter à se rallier à un processus...ou pas. Les citoyens ont vocation à tenir les manettes en clarté.
    (mais oui, vous pouvez !) Les Citoyens doivent être les patrons, les Boss de l’Europe,

    C’est le peuple souverain qui doit être inscrit dans le marbre comme source permanente du pouvoir dans l’Union...
    Il n’est pas là un comparse.
    L’Europe a été trop loin pour qu’elle ne se constitue pas en état, ce qu’elle est déjà par bien des aspects (les états-nations, n’ayant plus controle de leurs monaies, n’existent plus réellement..), il faut franchir le pas, et je le dis même pour les souverainistes...

    Mais qui dit Etat, dit pouvoir, constitution, institutions et ces questions ne se traitent plus comme un accord, de simples traités entre états. La démocatie doit chapeauter l’ensemble, l’Union...

    Et on revient à la place des citoyens européens et aux processus à mettre en oeuvre pour que le pouvoir réel ne leur échappe, donc à l’attention appliquée à l’exercice de la démocratie sur (et non dans ) l’Union.

    A ce titre l’indirection enorme du pouvoir , la necessité d’un fonctionement unanimiste réel ,tels qu’elles étaient formatées dans Feu le TCE ne permettaient pas l’exercice de la démocratie dans l’orientation de l’Union et sa direction tactique,
    et,
    couplée à des dispositifs releguant la séparation des pouvoirs à la période d’avant Montesquieu, il n’était pas faux d’estimer que le TCE était un recul de la démocratie telle qu’elle s’était construite dans les états-nations ces derniers deux cent ans...

    Une partie du ouistissisme commence lentement à percevoir combien elle s’est fourvoyée, combien elle a émis une proposition formidablement grossière et insultante pour les Européens par le FTCE...

    ...Mais, en revenant à la tendance la plus douce de l’exprit moderne du despotisme européen, nos amis participationistes, il semblerait que, même cette critique floue, guimauvienne, soit de trop pour nos êtres de lumière, nos phares de la pensée monolythique , enfin bref, pas tellement de Français ouistes dans cette orientation qui se fait jour dans l’Europe actuellement et qu’on retrouve ici ou là sous plusieurs formes...

    C’est vrai que, quand on a soutenu que le droit de pétition était une formidable conquête citoyenne, parler de "participation" des citoyens doit être limite "Brigades Rouges" pour nos ardents apprentis satrapes...

    Les fachos n’étant pas là où on pense qu’ils sont.

    Quels soucis !

    Pasc.