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Exilés italiens : la volte-face du gouvernement Raffarin
Publie le vendredi 17 septembre 2004 par Open-Publishing1 commentaire
de S. B.
Pendant dix-sept ans, la parole d’État donnée aux exilés italiens a été respectée par neuf premiers ministres successifs. Jusqu’au 11 septembre 2002...
Le 20 avril 1985, lors du 65e congrès de la Ligue des droits de l’homme, le président de la République, François Mitterrand, engage la France : " Prenons le cas des Italiens, sur quelque trois cents qui ont participé à l’action terroriste en Italie depuis de nombreuses années, avant 1981, plus d’une centaine sont venus en France, ont rompu avec la machine infernale dans laquelle ils s’étaient engagés, le proclament, ont abordé une deuxième phase de leur propre vie, se sont insérés dans la société française, souvent s’y sont mariés, ont fondé une famille, trouvé un métier... Bien entendu, s’il était démontré que tel ou tel d’entre eux manquait à ses engagements, nous trompait tout simplement, nous frapperions. (...) J’ai dit au gouvernement italien que ces trois cents Italiens (...) étaient à l’abri de toute sanction par voie d’extradition (...). "
Le 11 septembre 2002, au sortir d’une réunion bilatérale sur la coopération européenne avec son homologue italien Roberto Castelli, Dominique Perben, ministre de la Justice du gouvernement Raffarin, renie l’engagement : " Il n’y a pas d’ambiguïté. Il y a un changement d’attitude de la part de la France et je l’assume. Nous voulons affirmer très clairement notre solidarité dans la lutte contre le terrorisme. "
Entre ces deux dates, neuf gouvernements successifs, toutes tendances politiques confondues, ont respecté le droit d’asile accordé aux anciens militants de l’extrême gauche italienne. Preuve que ce que l’on nomme abusivement la " doctrine Mitterrand " est en fait une parole d’État. Le silence d’un Jacques Chirac arrivé à la tête du pays en 1995, l’entérine de fait. Mieux : un de ses premiers ministres, Alain Juppé, accorde, en 1997, un permis de séjour à Cesare Battisti. Le même que la justice a décidé, le 30 juin dernier, de déclarer extradable et qui a préféré fuir que de subir l’arbitraire d’une justice aux ordres. En 1998, c’est un autre premier ministre, Lionel Jospin, qui choisit de régulariser en bonne et due forme tous ces exilés politiques italiens. Le même réaffirme que son gouvernement " n’a fait et ne fera droit à aucune demande d’extradition " émanant des autorités transalpines. Au passage, il fait rayer une centaine de noms d’exilés italiens des fichiers lors de la création de l’espace Schengen.
Il aura fallu l’avènement du gouvernement Raffarin pour mettre à bas cette continuité juridique et politique en même temps que la conception française de l’État de droit. La ficelle est grosse - le choix symbolique de la date de la déclaration de Perben - mais la trahison est ainsi officialisée. Jacques Chirac l’a confirmé lors du sommet franco-italien du 2 juillet dernier à l’Élysée : " Nous sommes aujourd’hui dans un espace judiciaire européen. Si une personne a été condamnée pour des crimes de nature terroriste ", le " devoir " de la France est de l’extrader.
À l’évidence, la lutte contre le " terrorisme " permet de tout simplifier à l’extrême et de susciter tous les amalgames. Quitte à mettre sur un pied d’égalité la page d’histoire des années de plomb - qu’on ne veut pas tourner - et celle qui s’écrit depuis l’effondrement du World Trade Center. Qu’y a-t-il de commun entre ces " révolutionnaires " qui ont sombré dans l’action violente dans les années soixante-dix en Italie en crise et des fous des Dieu qui tuent au nom d’une conception dévoyée de l’islam ? Tous sont appelés terroristes. Le rappeler, sans cesse, permet à des gouvernements comme ceux de Berlusconi et de Raffarin, de fédérer autour d’une conception ultra-sécuritaire cette grande Europe de droite dont ils sont en train de dessiner les contours. À coups de tractations à court terme, comme celle engagée par le tandem Perben-Castelli, qui sacrifient l’honneur de la France et sa tradition de terre d’accueil. Victor Hugo écrivait : " Les promesses s’en vont où va le vent des plaines. " Le poète aurait pu ajouter qu’elles disparaissent quand tourne le vent des politiques.
http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-09-16/2004-09-16-400569
Messages
1. Exilés italiens : la volte-face du gouvernement Raffarin, 2 janvier 2011, 18:12, par Cristobal26
l’auter se demande : Qu’y a-t-il de commun entre ces " révolutionnaires " qui ont sombré dans l’action violente dans les années soixante-dix en Italie en crise et des fous des Dieu qui tuent au nom d’une conception dévoyée de l’islam ?
il y en a beaucoup en commun. Les vieuz révolutionaires son moins léthales, bien entendu, et ils’ont une idéeologie differente. Mais ils haissent l’Occident et les Etats Unis avec la meme intensité. Ils sont egalement criminels, terroristes, fous, totalitaires. Ils croient également a avoir un droit spéciale a changer la societé par la violence. Ils sont egalment cruels. Egalment sauvages. Ils n’ya pas de communistes civilisés, excusez mois. Pardon.
Le francais persecutent impitoyablement les terroristes qui attaquent la France, nusque a la fin du monde. Porquoi pretegent-ils le terroristes d’autres pays ?Cristobal26