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FEU AU CENTRE DE RÉTENTION, Éditions Libertalia

Publie le vendredi 7 novembre 2008 par Open-Publishing

Au cours des six mois qui ont précédé l’incendie du centre de rétention de
Vincennes, le 22 juin 2008, les retenus ont multiplié les actes de
résistance, refusant de manger, d’être comptés, déchirant leurs cartes,
brûlant leurs chambres, affrontant la police. Six mois de luttes collectives
durant lesquels nous n’avons cessé de leur téléphoner et de recueillir le
récit de leurs révoltes.

Alors que Brice Hortefeux vient d’annoncer la réouverture du centre de
rétention quelques mois seulement après l’incendie, la lecture des
témoignages des ex-retenus est plus que nécessaire.

Au fil des pages, il apparaît clairement que l’incendie de Vincennes et la
révolte des enfermés étaient inévitables. Le décès d’un retenu tunisien le
21 juin, à qui l’administration refusait les soins appropriés, a été
l’élément déclencheur. Ce que les sans-papiers de Vincennes nous disent
pourrait tout aussi bien avoir été recueilli ailleurs, dans l’un des
nombreux camps d’internement pour migrants érigés par les pays riches afin
de contrôler les mouvements des populations pour mieux les exploiter.

À la suite de la révolte collective qui a abouti à la destruction de cette
prison spéciale pour étrangers, six personnes ont été interpellées. Elles
sont aujourd’hui détenues à Fresnes et à Fleury-M&eac ute ;rogis, dans
l’attente de leur jugement. Les bénéfices de ce livre seront entièrement
consacrés à leur défense.

« Pour refuser d’embarquer, un mec a eu une idée incroyable. Il s’est chié
dessus. Il s’est tout étalé sur lui. Ils n’ont pas pu l’expulser. Ils l’ont
ramené au centre. Le lendemain, ils sont venus le rechercher. Ils l’ont
attaché avec du Scotch et ils l’ont enroulé dans du film plastique. Ils
l’ont pris et ils l’ont expulsé comme ça. S&rquo;ils m’expulsent, je ferai
tout pour revenir. Ce week-end, quelqu’un s’est fait frapper à l’infirmerie.

Il a subi une opération à la jambe et doit suivre un traitement. Mais
l’infirmière ne l’a pas cru. J’étais là pour traduire. Elle a appelé les
policiers en appuyant sur un bouton sous le bureau. Ils sont arrivés à une
douzaine. J’ai essayé d’expliquer à la police que le monsieur n’avait rien
fait, mais ils m’ont attrapé et malmené [Š]. Il faut penser la lutte
autrement. Les gens et les flics se foutent de la grève de la faim. Ils se
foutent des sans-papiers. Ils s’en foutent si on crève. Les gens bouffent
des lames de rasoir tous les jours et l’on n’entend pas parler d’eux. Les
petits trucs qu’on fait ne valent pas le coup. Il faut vraiment foutre le
bordel pour leur mettre une vraie pression. Quand j’étais dehors, je
travaillais. J’allais boire des verres après le travail. Je sortais avec mes
amis. Je me foutais du reste. Quand j’ouvrais un journal, je ne
m’intéressais qu’aux gros titres. Pour les gens, c’est pareil. Il faut que
ça pète pour qu’ils s’intéressent à nous. »

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Collection À boulets rouges
160 pages - 7 euros
Parution : 05/11/08
ISBN 978-2-918059-00-4

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Des sans-papiers témoignent
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Fresnes : un détenu agressé est dans le coma

Brendan Kemmet | 06.11.2008, 19h21 | Mise à jour : 19h24

INFO LE PARISIEN. Un homme de 34 ans, écroué à la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), est dans le coma depuis mardi après avoir été frappé par son codétenu. Ce dernier, un Estonien de 24 ans, n’aurait pas supporté le bruit que faisait le trentenaire lors de ses prières. Mis en examen jeudi pour violences volontaires, il a reconnu lui avoir porté deux coups au visage.

C’est un surveillant qui a découvert le détenu inanimé lors de sa ronde du matin. Le blessé, de nationalité tunisienne, avait été placé en détention provisoire par un juge d’instruction parisien suite à l’incendie qui a ravagé le centre de rétention administrative de Vincennes en juin.

leparisien.fr