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FRANCE / COMORES : LA FAUSSE DECEPTION

Publie le samedi 19 juillet 2008 par Open-Publishing
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Le gouvernement comorien se dit déçu de l’extradition du dictateur Bacar de st-denis de la Réunion vers Cotonou alors qu’il n’a rien fait pour que le dictateur soit jugé de ses actes. La justice française avait estimé qu’il n’y avait même pas le début du commencement des preuves des exactions commises par Bacar et ses acolytes, alors que justement l’Ofpra ne leur accorde pas l’asile politique en France car ils ont commis d’actes graves aux Comores. Les Comores n’ont pas réagi, ils ont applaudi.

Le Président de l’Assemblée de l’Union Monsieur Saïd Dhoifir BOUNOU à l’occasion de l’ouverture de la session Parlementaire Ordinaire d’Avril 2008 avait bien résumé l’humiliation et la déstabilisation des Comores par la France. Un extrait : « L’exfiltration de Mohamed Bacar et ses acolytes qui ont trouvé refuge et protection à Mayotte puis à la Réunion, est venue assombrir la joie et la liesse légitimes de tout un peuple. Cette exfiltration vient confirmer encore une fois la politique de 2 poids, 2 mesures de la France qui consiste d’une part a expulser manu militari, sans délai et dans des conditions inhumaines, les ressortissants comoriens sans papiers français qualifiés de clandestins à Mayotte et d’autre part à dérouler un tapis rouge au chef rebelle et à ses compagnons coupables de nombreux crimes commis contre la population anjouanaise et contre la République.
La France en agissant ainsi fait fi du mandat d’arrêt international lancé par le gouvernement comorien contre le colonel rebelle et ses acolytes, tout comme elle a passé outre la résolution de l’UA et les sanctions décidées à l’encontre des rebelles anjouanais en permettant à des avions et des navires (le Maria Galanta) sous les couleurs du pavillon français de faire escale à Anjouan avec à bord des gens frappés par les sanctions internationales.
De même, la violation de l’espace aérien des Comores par un hélicoptère affrété par l’administration française à Mayotte en pleine période d’opération de débarquement sur l’île d’Anjouan, est un autre exemple du manque de considération des autorités françaises à l’égard de la souveraineté de notre pays.
Les réserves émises par la France dans son appui au transport des troupes de l’UA qui se limitait à Moroni et Mohéli et non jusqu’à Anjouan, l’île cible, doivent être sans doute assez révélatrices.
Comble du double langage et de la duperie, les caisses de munitions adressées à l’Ambassade de France à Moroni et découvertes à la résidence privée du Colonel Mohamed Bacar. Cette découverte soulève des interrogations légitimes sur la nature des relations entre la France et la rébellion anjouanaise et plus encore sur la nature des relations entre la France et l’Union des Comores.
L’argument de l’absence d’un accord d’extradition entre la France et les Comores avancé jusqu’ ici pour empêcher la remise du colonel Bacar aux autorités comoriennes, ne tient pas debout lorsqu’on se rappelle ce qui pourrait faire jurisprudence, à savoir les antécédents historiques où des ressortissants français ayant commis des crimes aux Comores ont été extradés à la demande de la France ; c’est par exemple le cas en fin 2001 des mercenaires français qui avaient débarqué à Mohéli avec l’intention de se rendre à Moroni pour perpétrer un coup d’Etat et qui furent attrapés.

L’Assemblée de l’Union des Comores réclame en conséquence l’extradition sans délai aux Comores du colonel Mohamed Bacar et ses acolytes pour qu’ils puissent répondre devant la justice comorienne des actes criminels perpétrés contre la population anjouanaise et contre les institutions de la République. … ».

Les Comores en refusant les comoriens expulsés de Mayotte par l’administration française avaient mis la pression sur la France et c’était le seul moyen d’obtenir l’extradition de Bacar et de ses acolytes vers les Comores. Malheureusement, ils ne sont pas allés jusqu’au bout. Ils ont lâché sans rien obtenir à part l’activation du GTHN. (groupe de travail de haut niveau). Ce groupe avait été prévu avant la liberation d’Anjouan par Sarkozy et Sambi. Bravo monsieur le ministre des relations extérieures.

Les victimes de Bacar attendent le jugement de Dieu. Amen.

F. NAIL

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