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FRANCE TELECOM :MIEUX VAUT ETRE ACTIONNAIRE QUE SALARIE

Publie le jeudi 16 février 2006 par Open-Publishing
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social - économie
À France Télécom, les actionnaires sont rois
Services . Le bénéfice augmente de 90 %, le dividende de 108 %, les salaires n’augmenteraient pas même de 1 %. Et 17 000 postes seraient supprimés.

France Télécom doit cracher du « cash ». Hier, à l’occasion de la présentation des résultats 2005, Didier Lombard, le PDG de l’opérateur de télécommunications, a rassuré ses actionnaires, à l’instar de Carlos Ghosn, le PDG du groupe Renault, il y a cinq jours. Le cours de l’action France Télécom enregistrait en matinée la plus forte hausse du CAC 40 après la publication d’un résultat net en augmentation de 90 %. À 5,7 milliards d’euros, le bénéfice en 2005 est le plus important réalisé par France Télécom depuis sa transformation en société anonyme. Les marchés ont particulièrement apprécié la politique de dividendes annoncée par Didier Lombard.

dérive

financière

« L’objectif est de distribuer de 40 % à 45 % du cash-flow organique aux actionnaires les années suivantes », a indiqué le PDG. En d’autres termes, une fois payés les investissements, près de la moitié de la trésorerie nette dégagée par l’exploitation des salariés sera reversée aux détenteurs de capitaux. En 2005, après 6 milliards d’euros consacrés aux investissements, la trésorerie nette a dépassé la norme de liquidité imposée par Didier Lombard, soit 7 milliards. Avec 3 milliards prélevés sur cette trésorerie pour les actionnaires en 2006, le dividende par action devrait augmenter de 108 %. Il sera proposé à 1 euro par action lors de l’assemblée générale des actionnaires le 21 avril prochain et à 1,20 euro l’année suivante.

Si on ajoute le montant total des dividendes versés en 2005 (2,6 milliards d’euros) aux remboursements des intérêts sur emprunts (crédits bancaires et émissions d’obligations), soit 3 milliards d’euros net, le total des frais financiers au sens large avoisine les 6 milliards, c’est-à-dire l’équivalent du montant des investissements réels. France Télécom consacre donc quasiment autant de ressources à ses créanciers et à ses actionnaires qu’à sa pérennité et à son développement. La dérive financière du groupe a pour corollaire des investissements sans cesse repoussés. Didier Lombard n’envisage d’ailleurs pas de financer avant trois ans les investissements nécessaires au développement des nouveaux réseaux de fibres optiques sur le territoire. Seule une expérimentation est menée pour l’instant, à Paris et dans les Hauts-de-Seine.

De même, les charges de personnel sont en diminution, de 8,9 milliards d’euros en 2004 à 8,8 milliards en 2005. La direction générale consacre ainsi, au travers des négociations annuelles obligatoires en cours (NAO), la déflation salariale (voir encadré). Didier Lombard alignait hier un objectif de 17 000 suppressions net de postes entre 2006 et 2008. La pression constante sur la masse salariale permet au PDG de France Télécom de présenter un profit en augmentation, à 18,4 milliards.

avec l’approbation du gouvernement

Alors que la CGT PTT demande la « re-appropriation publique » de France Télécom et que SUD PTT dénonce la « chasse aux soi-disant sureffectifs », le gouvernement Villepin aura bien du mal à justifier son approbation d’une gestion qui exige des salariés qu’ils crachent au bassinet pour gonfler les dividendes. Avec un État actionnaire à 32,5 %, le gouvernement ne pourra pas dire qu’il ne savait pas et qu’il n’a rien pu faire.

Sébastien Ganet

L’HUMANITE /15/02/06

Messages

  • Chiche rachetons les actions possédées par le personnel à plus de 90%.
    Au franc symbolique comme on disait en 1981.
    Le salarié est actionnaire à France Télécom, c’est cela le problème.
    Le beurre et l’argent du beurre
    Fonctionnaire salarié actionnaire, c’est le beurre l’argent du beurre et la crémière en prime.
    L’heure est au plan social déguisé.
    Fonctionnaire ,salarié actionnaire, chomeur...