Fable aigre-douce dédiée à Mme PEYGE

L’oie sauvage et les moutons noirs

A Madame Catherine Peyge,
auteure de "L’oie et les moutons",
tribune libre parue dans L’Humanité du 13 octobre 2008

D’une oie de Bobigny, nous vient un fabliau
Qui conte histoire de bètes et parle prés carrés.
Tragédie, Comédie y sont vilipendées,
D’avoir dressé l’échine devant fiers nobliaux.

C’est que j’ai une écharpe, proteste l’avicelle.
La belle affaire : nous avons rêves, désirs et droits,
Répondirent ces gueux à notre commère l’oie,
Et mission nous tenons qui vaut bien une querelle.

Nous voulons, de ce Peuple et des célèbres Muses,
Malgré le vent mauvais préparer belles noces.
Vous avez bien accepté de ronger un os,
Notre honneur vaut bien de quoi l’on nous accuse.

Vous aimez les moutons s’ils sont sages troupeaux,
Vous aimez les vols en formation de groupe.
Nous, nous vivons libres de nous former en troupes,
Quitte à devoir crever et vétir oripeaux.

Un mot quand même :Vous vous dites sauvage.
Peut-être vous faut-il méditer cet adage :
Cinq mille ans de culture mais aussi de tueries,
Montrent qu’ennemi du bonheur est la sauvagerie.

GB93

Avicelle : de avica en bas latin, dérivé de avis, l’oiseau.