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Fête de l’Huma : Tous unis… le temps d’une photo

Publie le dimanche 12 septembre 2010 par Open-Publishing

Retraites aidant, PS, LO, NPA, Verts et Parti de gauche s’affichaient samedi à La Courneuve aux côtés du PC.

Ils avancent bras-dessus, bras-dessous, collé-serré au milieu des militants communistes. "Même à droite, on commence à voir un certain nombre de fêlures sur les retraites", commente le député PS Claude Bartolone, un badge bleu ’Département menacé’ épinglé sur sa poitrine. "Tu as raison, dodeline de la tête Marie-George Buffet, l’ancienne patronne des communistes. Ils sont devenus fous…"

De Lutte ouvrière jusqu’au Parti socialiste, on était officiellement mobilisé "tous ensemble" contre la réforme des retraites, samedi, lors de la Fête de L’Humanité à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). "Unis" et "rassemblés" pour ce "moment exceptionnel", loue Claude Bartolone, qui "cimente notre union" et "aboutira le jour venu à un accord de gouvernement". Pour se "battre avec toute la gauche, avec tous les syndicats, pour conserver cet acquis du premier septennat de Mitterrand", poursuit le numéro deux du PS Harlem Désir.

Et ce, même si tous ne partagent pas les mêmes positions sur cet "acquis" que représente la retraite à 60 ans et à taux plein, motif de divergence. "Ici, le peuple reprend confiance, retrouve son unité, rêve de victoires sociales, harangue Pierre Laurent, très en verve pour sa première Fête de L’Huma en tant que numéro un du Parti communiste. Le 7 septembre restera gravé dans l’histoire sociale de la France comme le jour où des millions de femmes et d’hommes se sont levés pour dire non à un recul de civilisation."

"Est-ce que j’ai une tête à faire semblant ?"

En face de lui, tous écoutent doctement son discours, assis sur un banc rouge, en rang d’oignons, sous les flashs qui crépitent. Mais l’unité n’est que de façade, le temps d’une photo de famille. Olivier Besancenot, le leader du NPA, applaudit le discours du bout des doigts. "On peut taper au même moment et ne pas marcher forcément ensemble, se désolidarise-t-il. Le plus important, ce sont les prochaines échéances politiques, qui ne seront pas les mêmes si Sarko passe sur les retraites ou non."

Le député PS et bras droit de Martine Aubry, François Lamy, pourtant annoncé, est aux abonnés absents. Idem pour son collègue Benoît Hamon, qui a préféré participer à d’autres débats sur la fête, et pour la verte Cécile Duflot, présente auprès des dirigeants communistes… la veille. Même Jean-Luc Mélenchon, le président du Parti de gauche, a écourté sa présence sur le stand ! "Ne pense pas que je m’ennuie, a-t-il soufflé à l’oreille de Marie- George Buffet, mais j’ai d’autres engagements ailleurs…"

"Il pouvait très bien rester mais il boude", commente-t-on dans l’entourage de Pierre Laurent. Et pour cause : parmi les sujets de discorde qui ont émaillé l’unité de façade, le choix du candidat Front de gauche pour 2012, après la déclaration de candidature interne d’André Chassaigne, vendredi, face à Jean-Luc Mélenchon. "Est-ce que j’ai une tête à faire semblant ? fanfaronnait samedi le député communiste du Puy-de-Dôme, en attirant autour de lui une nuée inattendue de caméras. Au nom de quoi y aurait-il un candidat autoproclamé ? Mélenchon est connu, ce qui n’est pas mon cas. Mais moi, je suis un élu de terrain qui peut porter un message collectif, et je ne crois pas avoir d’ego." Le principal intéressé a préféré esquiver en "décidant de faire semblant de croire que tout se passe bien". "Nous n’allons pas créer une polémique qui irait à l’encontre de la mobilisation, clôt Jean-Luc Mélenchon, avant de lancer le chantier du ’programme partagé’ du Front de gauche. Arrêtez de tout gâcher !"

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