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Film sur la Guyane à ne pas manquer mercredi 16 à 15H23, Cité des Sciences.
Publie le mardi 15 janvier 2008 par Open-PublishingQue se passe –t- il maintenant à Camopi en Guyane ?
Film ce mercredi 16 à 15H 23 à La Villette, Grande Hall Sud, Metro Porte de Pantin
Documentaire de Yves de Peretti = « Allons enfants de Camopi »
Comment la France accélère l’ ethnocide des Indiens Teko et Wayampi de la commune de Camopi, en les pourissant d’ argent et en voulant les inonder de touristes via un étrange « parc national » créé en février 2007, parc avec des mines d’ or polluantes dedans !
– La France se dit propriétaire de toute la forêt guyanaise (97% de ce D.O.M.) en tant que "Terre vacante et sans maître" ou "Terra Nullius", en clair, la France persiste à maintenir le principe raciste de négation des Peuples Autochtones, et pour cette raison vient de réaffirmer sa ferme volonté de ne jamais signer la Convention 169 de l’ O.I.T. / O.N.U. qui lui imposerait de reconnaître des droits fonciers aux premiers habitants de ce pays = les Indiens d’ Amazonie.
Les Anglais avaient fait de même en Australie, niant tout droit aux Aborigènes, au nom de la terre "vide", "vacante", notion de "Terra Nullius" enfin abrogée en 1992 (arrêt Mabo). Depuis, des "Native Titles" sont reconnus aux premiers habitants de l’ Australie.
Les Indiens de Guyane attendent encore. Depuis le 27 février 2007, ils ont seulemnt changé de propriétaire : avant, ils étaient occupants sans droits ni titre (squatter) du domaine privé de l’ Etat : la forêt domaniale gérée par l’ O.N.F., maintenant, cette forêt est pour la partie sud de ce département gérée par l’ Etablissement public du Parc national, un curieux "parc" avec mines d’ or autorisées chez les Indiens Wayana, malgré leur protestation, pétitions, lettre à la présidence de la République, manifestation à Cayenne, et mines d’or censées être interdites sur la commune de Camopi classée zone à plus haut niveau de protection du parc natiional, mais l’ Etat a donné l’ ordre à la Légion Etrangère pourtant installée à côté du village de Camopi par J. Chirac fin 1997, de ne rien faire contre les chantiers illégaux des rivières Alikéné et Sikini juste à côté de là où vivent les Indiens Teko et Wayampi.
Et alors que la rive brésilienne , juste en face de Camopi est depuis août 2002 un parc national brésilien, ce parc est illégalement squatté par des commerçants brésiliens qui récupèrent les 5/7e des 90 000 euros versés chaque mois aux Indiens français de la municipalité de Camopi, au titre des allocations familiales et du RMI, en leur vendant de l’ alcool. Le film de Yves de Peretti : "Allons enfants de Camopi" précise que trois jours après la distribution des subsides sociaux, il n’ y a plus rien, tout s’ est envolé, ne reste plus qu’ un incroyable éthylisme.
Le chef coutumier René Monerville tente de sensibiliser au problème de l’ alcoolisme les deux nations amérindiennes de cette partie de la Guyane (6 nations en tout, mais au début de la colonisation, on en comptait 30, et l’ une d’ elle, les Akulio, a été exterminée il y a peu, dans les années 1980, suite à la destruction radicale de leur mode de vie et à leur déportation par un groupe de missionnaires fondamentalistes, les S.I.L. (Summer Institute of Linguistics, des obsédés de la traduction de la Bible dans toutes les petites langues tribales du monde : les Indiens Zoés, tout près de la Guyane ont failli eux aussi disparaître tout récemment, du fait d’ un autre groupe de missionnaires : les New Tribes Missions.
A Camopi, on tue culturellement les Indiens , génocide culturel appelé depuis 1968 "ethnocide" , terme popularisé par l’ ethnologue Robert JAULIN, non seulement par la distribution absurde d’ argent au nom de "l’ égalité républicaine" (le jacobinisme universaliste tue !), mais aussi en laissant agir sur place des "agents de développement" qui se donnent pour tâche de "civiliser les sauvages" comme du temps de Jules Ferry qui affirmait en 1885 que notre rôle était de "civiliser les races inférieures". L’ un de ces civilisateurs, Serge Cazala, est infiltré au coeur de la vie locale en tant que secrétaire de mairie, l’ autre, véritable missionnaire laïc, Roger Thévenot, officie au nom de l’ Education nationale : il dirige une école où rien est fait pour mettre en place une pédagogie adaptée, bilingue et biculturelle, où on enseignerait sans déstabiliser, où on éduquerait sans ethnocider, où on instruirait sans détruire, comme cela se fait par exemple en Equateur depuis 1993.
René Monerville est candidat aux municipales de mars prochain. Il a besoin de notre soutien. Voir le site de "Solidarité Guyane". Ce documentaire ne montre pas tout, et cache par exemple le rôle glauque du ministère de l’environnement dans cette politique ethnocidaire, notamment parce que l’ un des organisateurs de l’ ethnocide, Colin Niel, est partie prenante de ce film. On ne saura donc pas comment on a soudoyé les indiens par le biais de ceux d’ entre eux nommés "agents relais du parc" pour les convaincre d’ accepter le parc, en leur faisant croire qu’ on n’ attenterait pas à leurs traditions de chasse (ce qui est faux) et en leur faisant croire que grâce au parc, il n’ y aurait plus de chercheurs d’ or !
Film cependant courageux, à voir vite, "Allons enfants de Camopi" ne passe plus que mercredi mercredi 16 janvier , après celui sur Bergers et Ours dans les Pyrénées, soit vers 15h 23, gratuitement, en annexe de l’ expo "Bêtes et Hommes", Grande halle Sud de la Villette, accès direct par le metro Porte de Pantin, plus rapide que par la Cité des Sciences. Sinon, le DVD du film est en vente 16 euros 50 à la librairie de l’exposition.
Thierry Sallantin, ethnologue, auteur du texte "le racisme ordinaire de la République de Jules Ferry à Sarkozy" et animateur du "Comité des ethnologues entrés en résistance", sera là pour répondre aux questions après la projection, mais il est interdit de rester dans la salle de cinéma = nous irons dans le hall d’entrée de l’exposition « Bêtes et Hommes »
De : Thierry SALLANTIN