Filmar, un festival qui ouvre les yeux et réveille les consciences.

Filmar, le festival du film latino qui se tient en Suisse romande et France voisine du 6 au 22 novembre a ouvert les feux de sa 11e édition, vendredi soir dans sa salle fétiche de l’Alhambra de Genève. Les organisateurs ont concocté un beau programme, avec 70 films à l’affiche, dont 24 en compétition. Outre un hommage aux 50 ans du cinéma cubain une belle part est faite à la Pachamama. Histoire de sensibiliser le public sur les enjeux liés à la terre et aux mouvements paysans et indigènes.

www.filmar.ch

L’avant première du film Birdwatchers, fiction tournée chez les Indiens Guarani Kaiowa dans le Mato Grosso au Brésil n’a pas laissé indifférent. C’est une cruelle évidence, la lutte des terres entre les riches propriétaires et les communautés indigènes parquées dans des réserves. But avoué du réalisateur : que cela serve à réveiller les consciences.

Mais n’est pas un peu tard cependant pour se raccrocher à ce fil rouge qu’est le peuple indigène, lié à la terre, la mère nature, pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être ? Spoliés au nom du pouvoir et de l’argent dans à peu près tous les coins de la planète, les peuples indigènes se meurent comme la Pachamama.

Dans ce récit romanesque que la réalité a bien souvent dépassé, c’est certain, on constate que les jeunes préfèrent se pendre plutôt que d’assumer une vie sans issue et que les anciens, désemparés, sombrent dans l’alcool.

Ce film est empreint de réalisme et d’humour et même si le réalisateur Marco Bechis ne veut pas faire dans le misérabilisme, force est de constater que la lutte pour la survie des peuples indigènes et surtout pour la dignité à laquelle ils ont droit, est encore longue, voire vaine. Tellement la blessure est profonde.

A suivre le magnifique programme du festival jusqu’au 22 novembre