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Flottille de la liberté : l’ONU rejette les critiques
Publie le mercredi 29 septembre 2010 par Open-PublishingLa mission d’enquête de l’ONU a affirmé que les critiques ne reposaient sur aucun fait. "Le rejet par Israël de notre rapport n’est pas basé sur des faits", a déclaré à la presse le juge Hudson-Phillips, président de la commission d’enquête et ancien juge à la Cour pénale internationale (CPI), dont le rapport a été débattu mardi à Genève par le Conseil des droits de l’homme.
Il a aussi rejeté les critiques des Etats-Unis, dont l’ambassadeur auprès de l’ONU Eileen Chamberlain Donahoe a affirmé que le ton et les conclusions du rapport n’étaient pas équilibrées. "C’est regrettable, car cette affirmation ne repose sur aucune preuve", a dit le juge Hudson-Phillips aux journalistes. Il a insisté sur le fait que l’enquête est basée sur des témoignages "crédibles" de plus de cent passagers de la flottille.
Une attaque "illégale, disproportionnée"
Le rapport de la mission d’enquête de l’ONU mandatée par le Conseil a affirmé que l’attaque israélienne avait été clairement illégale, disproportionnée, d’une brutalité inacceptable et avait provoqué de graves violations des droits de l’homme et du droit humanitaire. Israël a catégoriquement rejeté ses conclusions.
L’attaque d’un commando israélien le 31 mai avait fait neuf morts et 19 blessés. Un autre membre de la commission, Sir Desmond de Silva, ex-procureur en chef du tribunal spécial pour la Sierra Leone, a admis que le Conseil des droits de l’homme avait préjugé des résultats de l’enquête en adoptant sa résolution le 2 juin. "Il était alors facile pour Israël de refuser de coopérer", a-t-il dit.
Les militants juifs interceptés mardi n’ont pas eu plus de succès que la Flotille de la liberté. [Keystone]
Pour le juge Hudson-Phillips, la pléthore d’enquêtes sur l’affaire de la flottille est préjudiciable. Devant les journalistes, il a douté que l’enquête lancée par les Israéliens débouche sur des résultats crédibles. Quant à la commission d’enquête créée par le secrétaire général de l’ONU à New York, avec participation d’Israël et de la Turquie, le juge a affirmé qu’elle n’a pas été chargée de faire une enquête, mais seulement de revoir les procédures lancées par Israël et la Turquie.
Les Occidentaux ont affirmé justement lors du débat, mardi matin, qu’ils attendent les conclusions des travaux de la commission d’enquête demandée par le secrétaire général de l’ONU à New York pour se prononcer. L’Union européenne a souhaité que le rapport débattu à Genève soit transmis à New York à la commission internationale d’enquête. Elle a demandé aussi à Israël d’en tenir compte dans sa propre enquête. La Cour pénale internationale serait habilitée à se saisir du dossier (lire ci-contre).
La Suisse s’inquiète
La Suisse s’est inquiétée du fait que l’ONU ait désigné deux commissions d’enquête différentes pour éclaircir les événements du 31 mai. Elle a espéré en même temps qu’Israël tienne compte des conclusions de l’enquête présentée au Conseil. "La Suisse est très préoccupée par les conclusions du rapport et espère qu’Israël prendra toutes les mesures nécessaires pour enquêter et poursuivre les auteurs présumés" de l’attaque, a déclaré la représentante helvétique au Conseil des droits de l’homme Barbara Fontana. Elle a souhaité que le panel nommé par le secrétaire général de l’ONU, début août, tienne compte des conclusions de la mission d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’homme.
L’Organisation de la conférence islamique (OIC) a déposé lundi une résolution demandant au Conseil des droits de l’homme d’approuver les conclusions du rapport des experts et aux parties de les mettre en oeuvre. La Haut Commissaire devra faire rapport en mars 2011. Pays musulmans et non-alignés bénéficient d’une majorité au Conseil.
agences/hof
http://www.tsr.ch/info/monde/2527518-flottille-de-la-liberte-l-onu-rejette-les-critiques.html