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Forte réaction policière aux actions anti-OMC

Publie le lundi 28 juillet 2003 par Open-Publishing



Il est passé 9h00 lundi matin et la ville est devenue un grand terrain de chasse. Les policiers ont formellement reçu
l’ordre d’arrêter, peu importe l’endroit au centre-ville,
toute personne ayant l’air d’un manifestant et tout groupe
de six personne ou plus. Ceci est requis pour identifier
toutes les personnes qui étaient présentes aux barricades
devant le Sheraton, celles-ci seront accusées d’attroupement
illégal. L’hélicoptère vole au dessus du centre-ville et
dirige les escouades mobiles afin de faciliter les choses.
Aux dernières nouvelles, tout porte à croire que les gens
qui se regroupent à la "zone verte", établie sur un terrain
voisin à la Librairie Alternative sur St-Laurent, risquent
l’arrestation. Les policiers sont en train de se déployer
pour entourer les lieux, les manifestants sont prêts à s’enfermer
dans l’édifice de la libraire s’il le faut.

Dès 6h30 ce matin, deux contigents de manifestants se sont
regroupés au centre-ville, afin de marcher dans la ville
et de perturber les activités de la rencontre mini- ministérielle
de l’OMC, qui se tient à l’hôtel Sheraton sur René-Lévesque.
Un premier groupe a pris la rue à partir du coin Guy/de Maisonneuve
et a entrepris une marche serpentine. Ensuite, un deuxième
groupe situé au square Phillips (Union/Ste-Catherine) a fait
la même démarche, et les deux se sont même presque croisés à quelques
occasions. Le second groupe s’est rendu assez rapidement,
du côté est, aux abords du périmètre de sécurité, qui était
protégé par une ligne de policiers anti-émeute de la SQ.
Ces derniers ont aussitôt revêti casques et masques à gaz.

La marche du second groupe a ensuite repris après un pause
assez calme dominés par chants, musique et cris. Ils ont
contourné le périmètre par la nord, dans une marche assez
serrée et rapide, protégée par l’arrière par diverses actions
de blocage, poursuivi par des escouades anti-émeute du SPVM
en mini-bus. Poubelles, boîtes aux lettres, pièces de barricades,
etc. ont été répandues pour ralentir l’avancée des policiers.

Arrivés au côté ouest du périmètre de sécurité, ils ont érigé une
important barricade pour protéger leurs arrières, à partir
de matériaux "empruntés" à un chantier de construction voisin.
Après un certain moment, les policiers ont utilisé un camion
haut- parleur pour déclarer que la manifestation était dorénavant
devenue un attroupement illégal. Dès lors les choses se sont
corsées. Très rapidement, des lignes de policiers anti-émeute
se sont dressées de toute parts, provoquant un mouvement
rapide de la foule vers une ruelle qui était restée ouverte.
La manifestation est devenue plus aggressive par la suite,
la foule cherchant à éviter les lignes policières tout en
fracassant des vitrines ciblées en route.

Il y eut un appel à la dispersion lancé autour de 9h00, les
manifestants se sont alors éparpillés dans la ville, mais
les policiers n’ont pas voulu s’en tenir à ça, et la chasse
aux manifestants fut ouverte. Partout dans la ville, des
lignes anti-émeutes mobiles et rapides ont tenté de canaliser
les protestataires et de nombreuses arrestations se sont
produites partout dans la ville, sur la rue et dans le métro.

Nous savons, entre autres, que Jaggi Singh fut arrêté sur
la rue Sainte-Catherine, alors qu’il ne faisait rien et qu’il
n’était sur les lieux d’une manifestation en particulier.
Il est apparemment accusé d’attroupement illégal.



Pendant l’écriture de cet article, il est 10h09, les policiers
sont en train d’attaquer la zone verte. À 10h35, après avoir
entouré tout le monde, il ont lancé un appel par mégaphone
annonçant que tous les gens présents sont sous arrestation,
accusés de participation à une émeute. Sur la radio Rock-the-WTO
on entend que ça brasse, l’anti-émeute s’attaque à la zone
verte.

Marie-Ève Tremblay nous écrit son récit des événements au
moment de la dispersion des manifestants :

« Après une dispersion abrupte de la manifestation, une bonne majorité des gens
désirant continuer à exprimer leur désaccord aux positions de l’OMC se sont rendu
au point de rendez-vous au 2035 St-Laurent. Chacun est arrivé par ses propres
moyens puisque le départ de plusieurs fut bloqué par des policiers dans les entrées
de métro les plus proches. L’endroit, ni un parc, ni un stationnement, simplement
un parterre de gravelle ; les gens, peu nombreux, assis dans un silence troublé par
les murmures et les rumeurs des arrestations.

C’est alors de chaque bout de la rue s’est dressé une ligne
de policiers (environ une trentaine de chaque côté), avançant
d’un pas rapide, avec une intention certaine d’intimider
les gens présent. La plupart des gens ont prit la fuite se
dispersant dans tous les sens. Plusieurs ont emprunté un
stationnement qui donnait sur une rue voisine. Une fois passé la
région encerclée par les autorités, de petits groupes de
personnes se sont formés pour attendre la suite des événements. »

Cette suite, les manifestants comprendront assez vite qu’ils
demeurent pourchassés.

Sourse : Quebec indymedia
28.07.2003
Collectif Bellaciao