Forte réduction des glaces de l’Arctique en hiver depuis deux ans

cf swissinfo

Forte réduction des glaces de l’Arctique en hiver depuis deux ans

HOUSTON - Le volume maximal de glace dans l’Arctique en hiver a diminué de 6% au cours de chacune des deux dernières années contre 1,5% par décennie depuis les premières observations en 1978. C’est le résultat d’une étude d’un chercheur de la Nasa qui l’affirme.

Ce phénomène "résulte probablement du réchauffement atmosphérique dû aux gaz à effet de serre", a estimé Joey Comiso, un climatologue du centre Goddard des vols spatiaux de l’agence spatiale américaine à Greenbelt.

Jusqu’à il y a deux ans, les mesures effectuées par les satellites continuaient à indiquer une situation normale dans l’Arctique avec une diminution plus importante des glaces en été, a souligné Joey Comiso.

Selon lui, "si un tel rythme de réduction des glaces arctiques se poursuivait ce serait un indicateur du réchauffement climatique dû à un accroissement des gaz à effet de serre atmosphérique". Joey Comiso a aussi estimé que la poursuite de la réduction des glaces de l’Arctique en hiver pourrait être désastreuse pour la faune marine en détruisant le phytoplancton, la source alimentaire de base dans l’océan.

Parrallèlement, James Hansen, un expert de la Nasa considéré comme l’un des plus éminents climatologues des Etats-Unis, a affirmé que le monde avait tout au plus dix ans pour prendre des mesures contre le réchauffement climatique et éviter une catastrophe.

Il a affirmé lors d’une conférence sur le changement climatique à Sacramento, en Californie, que les gouvernements devaient adopter des mesures pour contrôler les émissions de gaz carbonique et limiter à 1°C l’augmentation de la température planétaire. Si le monde maintient ses habitudes, la température augmentera de 2 à 3°C et "nous créerons une planète différente", a averti Hansen.

Les glaces y fondront rapidement, faisant monter le niveau de la mer au point que la plus grande partie de Manhattan sera sous l’eau. Les sécheresses prolongées et les périodes de canicule se multiplieront, de violents ouragans se formeront dans des régions où ils étaient jusque là inconnus et il est à prévoir que 50% des espèces disparaîtront.

Hansen a suscité des remous en accusant l’administration Bush d’avoir tenté de le réduire au silence et d’avoir fortement amendé les conclusions que lui-même et d’autres scientifiques avaient dressées sur le réchauffement de la planète.