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Foyers URGENCE Paris 13 Manifestive 20/11 13H

Publie le jeudi 18 novembre 2004 par Open-Publishing

MANIFESTONS AVEC LES IMMIGRES DES FOYERS DU 13ème

Les foyers de travailleurs immigrés se dégradent, les travaux d’entretien n’étant souvent pas faits. Plus grave : ils sont de plus en plus fliqués. La SONACOTRA qui gère le foyer de la rue du Chevaleret a envoyé les flics faire un contrôle massif sous prétexte de lutter contre la suroccupation et menace de virer les résidents qui hébergeraient des parents ou des amis. Les comités de résidents nous invitent à manifester avec eux samedi prochain 26 novembre.

SOLIDARITE

avec les résidents des Foyers de Travailleurs Migrants du 13ème Arrdt
samedi 20 novembre 2004

rassemblement à 13H au Foyer Sonacotra 63 rue du Chevaleret

et marche solidaire jusqu’à la Place d’Italie (départ à 14H)

" droit au logement pour tous "

Près de 200 résidents du Foyer de Travailleur Migrant Chevaleret sont menacés d’expulsion par leur bailleur.

Un des gestionnaires de Foyers de Travailleurs Migrants, la Sonacotra, traite la question de la sur-occupation de ses foyers selon des méthodes répressives : depuis le printemps 2003 elle envoie par centaines des lettres aux résidents les menaçant de les mettre à la rue sous prétexte qu’ils hébergent des proches et fait faire des contrôles d’occupation par huissiers accompagnés des forces de l’ordre. Elle traîne ensuite les résidents en justice pour obtenir leur expulsion de ses foyers. Les résidents du foyer Chevaleret ont ainsi reçu à deux reprises (juin 2003 et septembre 2004) des mises en demeures pour hébergement supposé de surnuméraires et ont eu " droit " le 02 décembre 2003 à un premier contrôle d’occupation par huissiers avec un déploiement démesuré de forces de police : à quand le 2ème ?

La plupart des résidents des foyers de travailleurs migrants du 13ème, majoritairement originaires de l’Afrique de l’Ouest, sont avant tout des salariés exploités (précaires, flexibles, et mal payés). Ils vivent dans ces foyers seuls, sans leurs familles restées au pays. C’est leur organisation en mode de vie solidaire qui leur permet de joindre les deux bouts en se serrant les coudes tout en aidant leurs familles dans les pays d’origine où ils y finançent aussi des projets de développement villageois. Habitants à part entière de notre arrondissement, ils doivent être respectés et traités comme tels.

Aujourd’hui, les capacités d’accueil des foyers de travailleurs migrants ne répondent plus à la demande, aussi la sur-occupation est quasi générale du fait d’une tradition de solidarité " à l’ africaine " qui répond à une crise du logement particulièrement sensible à Paris. C’est le cas dans notre arrondissement.

Pourtant les résidents qui y vivent sont l’objet de nombreuses vicissitudes :
un énorme retard a été pris dans les réhabilitations programmées en 1997 dans le cadre d’un plan appelé " Plan Quinquennal de traitement des foyers " qui devait être financé par l’Etat. Les foyers sont très dégradés. Dans le 13ème, même si le foyer-logement Brillat Savarin vient d’être réhabilité, les réhabilitations sont scandaleusement en deçà des besoins : le foyer Bd Masséna réhabilité a gardé ses chambres à 3 lits ; le foyer Bd Vincent Auriol qui va être réhabilité (quand ?) va sans doute connaître le même sort ; le foyer Sonacotra du 63 rue du Chevaleret, avec ses chambres à 3 lits et sa dégradation avancée, pourrait être classé en logement indigne, pourtant aucune date n’est annoncée pour sa réhabilitation. La réhabilitation du foyer Terres au Curé nécessite une évaluation.

les carences dans l’entretien et la maintenance exposent les résidents à des risques en matière d’hygiène, de salubrité et de sécurité : présence de rats, de cafards, de punaises, de souris, ventilations des douches et cuisines inopérantes ou obstruées, sanitaires et canalisations hors d’usage, pannes d’eau chaude, écoulements des eaux usées inadaptés ...

les loyers (appelés redevances) sont excessifs : 206 € par personne pour une chambre de 25 m2 à 3 lits au foyer Masséna, 330€ pour une chambre à un lit de 9 m2 au foyer Clisson...

la concertation et les négociations avec les gestionnaires qui devraient être la règle ont souvent lieu sous la pression des résidents (pétitions, délégations, grèves des loyers...) Ainsi Masséna attend une réunion de concertation avec son gestionnaire depuis de nombreux mois. Il en va de même pour Chevaleret. Les promesses ne sont souvent que bonnes paroles et les engagements sont rarement respectés ; aussi le mécontentement perdure et les mobilisations restent à l’ordre du jour.

Personne ne conteste que la sur-occupation et la dégradation des foyers posent problème à tous (et d’abord aux résidents). On n’y mettra fin qu’en prenant les décisions politiques qui s’imposent en la matière : il faut se donner les moyens (budget de l’Etat, 1% logement...) d’offrir aux populations concernées l’accès à un logement digne et adapté prenant en compte le besoin de mixité sociale dans nos quartiers pour mieux " vivre ensemble ".

Il faut :
achever la réhabilitation des foyers,
permettre aux travailleurs migrants résidents des foyers d’accéder plus facilement à un parc de logement social (si notoirement insuffisant soit-il),
construire de nouveaux foyers adaptés au temps présent
et réquisitionner si besoin les logements et bureaux vides comme la loi le permet...dans tous les arrondissements de Paris.

Pour les résidents, code moral oblige, il n’est pas question de laisser un parent à l’abandon, dehors, sans abri. Peut-on leur donner tort ?

à l’appel de : Coordination des Foyers du 13ème, Comité des Résidents Comité des Résidents du Foyer Sonacotra ,Coordination Sonacotra d’Ile de France,

Soutenu par : COPAF, Médecins d’Afrique, Alternative Libertaire 13ème, ATTAC 13ème, CCFD St Hippolyte, Droits Devant, " Ensemble Dunois Jeanne d’Arc ", La Gazette du 13ème, LDH 5ème /13ème, LCR 5ème/13ème, MRAP 5ème/13ème, PCF 13ème, Réseau Chrétien-Immigrés 13ème, Ras l’front 13ème, Les Verts 13ème et de citoyen(ne)s

et ALTERNATIFS PARISUD...