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G faim : "Treni e tranelli"

Publie le lundi 17 novembre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

de Toscanelli

Les trains pour le sud de l’Italie sont les mêmes,( rafistolés avec des clous et des bouts de ficelles), que les trains que nous prenions ma famille et moi, il y a trente ans.

Et ils étaient déjà vieux, il y a trente ans… Le fracas des portes qui claquent et le bruit assourdissant du frottement des roues sur les rails, et l’odeur du caoutchouc brûlant des freins, tout cela n’empêche heureusement pas les Italiens de parler.

Car, a au moins, en Italie, on a gardé ça, on se parle encore ; moins facilement qu’avant, certes, mais on fini par se parler.

" La Crise, c’est ce (Scemo) de Paulson qui émet trop de billets dans l’économie et qui va faire sauter le système, c’est clair".

Non, ce n’est pas un dirigeant politique qui parle, mais un citoyen lambda, un Italien qu’on rencontre dans les trains." Ma vous, dîtes- mé oune poco, on ferait pas mieux d’aller vite retirer notre argent ? Hein ! Qu’est ce que vous en pensez ? Demande une jeune fille ;" Oui, moi je sais, disait une dame de la cinquantaine, ce sont les (Ebrei). Et oui, le mot est lâché, se sont les juifs, et oui, bien sûre, encore eux. Puis on a eu droit au Albanais, aux marocains, et aux roumains, ou romis…. Et tutti quanti.

Alors, pourquoi je vous esquisse cette tranche de vie, cette photo instantanée de mon voyage en Italie ?

C’est parce qu’en Italie, le pays du soleil et de la" pasta sciutta", une odeur pourrie,( pas seulement celle des poubelles de Naples), mais une odeur bien pire flotte dans l’air :

L’Italie semble être à l’aube d’une guerre civile très dure, et cette guerre, elle semble déjà décidée et préparée à l’avance.

Les forces progressistes, comme en France, n’ont pas pris la mesure de l’ampleur de la crise, et se battent pour de nobles idées, certes, mais ne dénoncent ni ne proposent des solutions quant à cette terrible crise économique.

Les ’Ultras gauche, comme leurs cousins Ultras droites, ne pouvant vivre les uns sans les autres, se frictionnent dans des luttes de rue, et se massacrent parfois.

Le problème et qu’on les confond souvent. Dans la fumée des grenades lacrymogènes, on voit parfois un gars de l’ultra gauche taper sur ses camarades en croyant frapper sur des fascistes.

" Putain mais t’es con, tu vois pas qu’on est du même camps, tu vois pas que je porte un foulard rouge ?

Je me disais dans ce train pour le Sud, qu’il suffirait de faire sauter quelques bombes par des fanatiques pseudo musulmans, pour créer un massacre, une nuit de St Barthélemy.

Les attentats de Madrid déjà auraient pu amener les espagnols à ce type de réactions déjantées, mais la poire n’était pas mure, et les espagnols n’avaient pas envie d’une nouvelle guerre civile, ils ont déjà donné.

Nous, en Italie, on est à point, juste comme il faut : le racisme, l’antisémitisme, la grande misère, les sobriquets de notre président du conseil, la mollesse de l’opposition, l’impuissance de l’extrême gauche, la nostalgie du fascisme… Tous les ingrédients sont réunis.

Il n’y a plus qu’à allumer la mèche. Même si au fond d’eux-mêmes, les Italiens savent que c’est le "Scemo" di Paulson et sa clique de bandits qui tue l’économie, la rage qu’ils éprouvent déjà pour leur prochain est si grande, que rien ne pourra arrêter un massacre terrible .sur les populations immigrées suite à un attentat du type "Madrid".

Il n’y aura pas de contre coup possible, car le dégoût et la honte provoquées par la foule enragée donnera la nausée aux vrais humains, et l’Etat policier voulu par Berlusconi et ce monde de la finance n’aura plus qu’à se mettre en place, et ils auront de beaux jours devant eux ;
Le tableau que je viens de brosser est noir ?

Noir comme ce jour ou les corps de deux fillettes roumaines, qui venaient de se noyer dans une baie de Naples, flottaient au milieu des badauds qui continuaient tranquillement à se baigner. Noir, comme ce jour ou les roumains ont prié pour que leur équipe de foot perde, par peur des représailles des" tifosi" de l’équipe Italienne. Noir comme tous ces faits horribles, de crimes atroces qu’on nous sert au déjeuner. Des pères de famille qui vendraient leurs gosses, pour du trafic d’organes ?
Mais pour ceux qui ont compris l’ampleur de la crise, et qui connaissent l’ennemi, ce n’est qu’une logique froide que l’Empire Anglo- Hollandais à déjà mis dans ces tuyaux.

Des Etats fascistes se mettent en place, partout. Une Europe fasciste se met en place, et les marionnettes du G20, annonçant à grand coup de matraquages médiatiques, la réussite d’un sommet qui n’a, non pris aucune décision, mais la décision de sauver ce système infâme, au détriment des populations, ce sommet vient d’accoucher d’un monde nouveau, le monde ou les pauvres seront mangés par les riches, un monde ou il est devenu moral que le jeu domine, au détriment de ceux qui travaillent.

C’est révoltant, mais, pour empêcher toute révolte, ils feront sauter des bombes.. .

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