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George W. Bush a gracié son ami Lewis Libby...
Publie le mardi 3 juillet 2007 par Open-Publishing1 commentaire

Lewis Libby, partiellement gracié par George Bush, n’ira pas en prison
Au risque de provoquer une tempête politique à Washington, George Bush a décidé, lundi 2 juillet, de partiellement gracier l’ancien bras droit du vice-président Dick Cheney, Lewis Libby, condamné à deux ans et demi de prison pour parjure et obstruction à la justice dans le cadre de l’affaire Valerie Plame.
"Je respecte le verdict du jury, mais je suis arrivé à la conclusion que la peine de prison infligée à M. Libby est excessive", a dit M. Bush dans un communiqué. "C’est pourquoi je commue la partie de la peine de M. Libby qui exige qu’il passe trente mois en prison", a-t-il dit. L’amende de 250 000 dollars et la mise à l’épreuve de deux ans infligées à M. Libby restent elles en vigueur.
"Le vice-président soutient la décision du président", a indiqué dans la foulée une porte-parole de Dick Cheney. Les responsables démocrates au Congrès ont, eux, fait part de leur indignation, réprouvant une "décision scandaleuse". "Le principe d’une justice égale pour tous a subi un sérieux revers aujourd’hui", a estimé John Edwards, un des prétendants démocrates à la Maison Blanche. "Cela ne sert pas la justice", a renchéri la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
72 % DES AMÉRICAINS OPPOSÉS À UNE GRÂCE
Avec cette décision, le président américain n’hésite pas à prendre l’opinion à rebrousse-poil. Un sondage diffusé sur CNN indique que 72 % des Américains étaient opposés à toute mesure de grâce à l’égard de Lewis Libby.
Lewis Libby, 56 ans, a été reconnu coupable en mars d’obstruction à la justice, faux témoignage et parjure, et condamné le 5 juin à deux ans et demi de prison et 250 000 dollars d’amende. L’affaire remonte à juillet 2003, quand la presse révèle que Valerie Plame, l’épouse du diplomate Joe Wilson, qui accusait l’administration Bush d’avoir exagéré la menace irakienne, est un agent de la CIA. Une telle révélation est un crime fédéral. Libby, qui n’a jamais été condamné pour la fuite à proprement parler, l’a été pour avoir fourni pendant l’enquête un récit inexact de ses conversations avec trois journalistes.
George Bush s’était gardé jusqu’alors de dire comment il réagirait si Lewis Libby devait effectivement aller en prison, réservant sa décision jusqu’à l’épuisement des différents recours. Mais M. Bush avait exprimé à plusieurs reprises son soutien à Lewis Libby et à sa famille. Dans le communiqué publié lundi, il rend à nouveau hommage à M. Libby. Cependant, estime le président, la décision de le soustraire à la prison "ne supprime pas un dur châtiment pour M. Libby. La réputation qu’il a acquise au cours d’années au service du public (...) est à jamais ternie".
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-930771@51-930772,0.html
Messages
1. George W. Bush a gracié son ami Lewis Libby..., 3 juillet 2007, 20:31
Etranger affaire...
Viktor Dedaj
7 octobre 2005
http://fr.groups.yahoo.com/group/CubaSolidarityProject/message/8665
Etrange affaire que cette affaire, me disais-je depuis quelques jours. Puis
voilà le communiqué de RSF (voir fin) et là, du coup, je me dis que cette
affaire est vraiment étrange...
De quoi s’agit-il ? Une journaliste dévoile l’identité d’un agent de la CIA en
exercice. Malgré l’antipathie tenace que j’éprouve pour la CIA, on peut
raisonnablement penser et admettre que la loi des Etats Unis punisse le fait de
dévoiler l’identité d’un agent en exercice d’un de ses services de
renseignement. Mais de quel agent s’agit-il ? De l’épouse d’un ancien
fonctionnaire US qui a formellement démenti - en son temps - les assertions de
Bush quant à la capacité de l’Irak de détenir des armes de destruction massive.
Que disait, il y a quelques jours, le journaliste Brian Cloughley dans le
magazine états-unien (de gauche) Counter Punch ?
" Le mari de Plame, un ancien ambassadeur, avait dit la vérité, et devait donc
être puni. Ils ne pouvaient pas l’atteindre personnellement (...) alors comment
lui faire payer son insolence envers le Grand Dirigeant ? La réponse est simple
(...) détruire la carrière de son conjoint, et c’est ce qu’ils ont fait. Comme
je l’ai déjà écrit, n’importe quelle équipe du FBI aurait pu rapidement
découvrir l’identité de l’ordure qui avait trahi Mme Plame. Mais l’enquête
traîne depuis plus d’un an et il est peu probable qu’il y ait le moindre procès
contre les salauds qui ont trahi leur pays, parce ce sont des fidèles de Bush."
[ http://fr.groups.yahoo.com/group/CubaSolidarityProject/message/8636 ]
Nous serions donc en présence ici d’un cas de violation flagrante de la loi
états-unienne, avec à la clé une mise en danger de la vie d’un agent de la CIA
et de tous ses contacts publics. L’affaire semble remonter jusqu’au président
Bush lui-même et son conseiller Karl Rove qui auraient - selon certaines
versions - accomplit ainsi un acte de "trahison" pour se venger, selon les
termes de Cloughley, d’un "incroyant" (le mari de Plame).
Le 29 septembre 2003, le Washington Post révéla que des offiiciels de la Maison
Blanche avaient contacté 6 journalistes pour leur demander de révéler l’identité
de Mme Plame.
Le 1er octobre 2003, Wilson (le mari) déclarait que des journalistes à
Washington lui avaient dit que Karl Rove (conseiller à la communication de Bush)
avait annoncé que son épouse était devenue "un gibier". . Etc..
Wilson a aussi déclaré qu’il ferait tout pour que justice soit faite, que le nom
des informateurs soient dévoilés et que "Karl Rove quitte la Maison Blanche avec
une paire de menottes..."
La journaliste arrêtée, Judith Miller, fait partie de ces journalistes du New
York Times qui ont vaillamment défendu la thèse de la "dangérisoté" de l’Irak et
largement participé à la campagne de propagande de Bush-Cheney avant la guerre.
Lire l’excellent article (en anglais) sur cette "journaliste" ici :
http://slate.msn.com/id/2095394/ On y apprend des tas de choses sur cette
journaliste troublante d’inexactitudes.
En d’autres termes, nous avons peut-être affaire ici à un juge états-unien
courageux qui tente de dénouer les fils d’une affaire qui risque de faire de
très grosses vagues, et non pas à une "atteinte à la liberté de la presse"...
Et c’est ICI que l’affaire devient étrange :
La réaction de RSF (ci-dessous) est apparemment banale ("jour sombre pour la
liberté de la presse", etc). Mais on se souviendra que Robert Ménard avait
fermement refusé de défendre un journaliste d’Al Jazeera arrêté en Espagne sous
l’accusation de complicité avec Al Qaeda. Robert Ménard avait expliqué qu’il
s’agissait d’une affaire de droit commun, parce que le journaliste était accusé
pour ses actes et pas pour ses écrits et, concluant royalement, Ménard déclara
que "les journalistes n’étaient pas au-dessus des lois". Dont acte. Mais cette
position "de principe" disparait soudainement dans une affaire de trahison
remontant jusqu’aux plus proches de Bush.
Résultat des courses : on risque fort de voir une levée de boucliers au nom de
"la liberté de la presse" qui servira "in fine" à protéger des gens hauts placés
de l’administration Bush qui, si les soupçons se confirmaient, tomberaient sous
le coup d’une accusation autrement plus grave que tout ce qui fût reproché à
Nixon ou Clinton, par exemple...
La complaisance intelligement orchestrée par Ménard pour les fascistes de la
Maison Blanche - que ce soit par ses contorsions sur les journalistes assassinés
en Irak ou ses accointances avec l’extreme droite cubaine de Miami - se confirme
encore une fois.
Parions qu’ils seront nombreux à le suivre en faisant "bêêêê, bêêêê".
Viktor Dedaj
* * * * *
Escorter Judy jusqu’à l’échafaud, par Mike Whitney - Dissident Voice.
Au cours des derniers 85 jours, le journal New York Times n’a pas été avare en louanges à l’encontre de Judy Miller parce qu’elle a préféré aller en prison plutôt que de dévoiler sa source dans l’affaire Valérie Plame. Le journal a rédigé 15 éditoriaux saluant son courage et la comparant à n’importe qui, de Rosa Parks à Jeanne d’Arc.
Alors pourquoi le patron du Times, Arthur Sulzberger, l’a-t-il soudainement licenciée peu de temps après sa sortie de prison, la semaine dernière ?
Est-ce que d’un seul coup l’héroïsme n’était plus côté dans ce journal de référence ? Où est-ce que les casseroles traînées par Miller était trop dangereuses pour ce journal de droite ?
Une semaine auparavant le Times avait placé Judy sur un piédestal, en faisait d’elle presqu’un mythe et en saluant son choix d’aller en prison plutôt que de céder sur un principe. Ils ont tenté de faire de son cas un référendum sur la liberté d’expression et de la transformer en victime d’un système judiciaire qui serait devenu fou. Miller était présentée comme la femme fatale qui préfère endurer les coups du sort plutôt que de céder sur ses convictions.
Quelles foutaises.
Lire suite :
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3083
Le communiqué qui "tombe à pic" - comme toujours avec RSF :
Incarcération de Judith Miller : un jour sombre pour la liberté de la presse
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14333